Les éminents statisticiens mettent au point des stratégies pour renforcer les statistiques économiques

Grand Bassam, Côte d’Ivoire, le 28 novembre 2016 - Les statisticiens africains de haut niveau se sont réunis à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, pour discuter de l’état et des défis liés à la production de statistiques économiques en Afrique et faire le point sur les différents efforts entrepris pour moderniser les statistiques officielles. Organisée par la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), la réunion a pour thème : Renforcer les statistiques économiques pour appuyer l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain de la statistique de la CEA, lors de l’ouverture déclare que les ODD et l’Agenda 2063 ont imposé des besoins et des demandes plus importants  en statistiques économiques plus larges et plus détaillées. Le défi, dit-il, « exige des efforts supplémentaires pour renforcer la collecte, la compilation, l’analyse et la diffusion des statistiques économiques ».

M. Chinganya déclare que les statistiques économiques sont essentielles pour définir la production, les dépenses et la consommation parmi les différents acteurs économiques et souligne qu’en Afrique « il est important d’avoir des statistiques économiques de qualité, opportunes et comparables pour les programmes d’intégration régionale, de transformation économique structurelle et de développement durable ».

Les statisticiens et les économistes continuent de faire face à de nombreux défis, tels que la demande croissante de statistiques sur les activités économiques nouvelles ou non recensées; La nécessité de concilier les stratégies de collecte de données et les contributions avec des ressources limitées; et la demande croissante de statistiques de qualité, opportunes et harmonisées par des initiatives de développement régional et international, y compris les ODD et l’Agenda 2063.

Il appelle au renforcement des capacités techniques et institutionnelles des Bureaux nationaux de la statistique pour recueillir, compiler, analyser et diffuser les données statistiques nationales et sous-nationales sur les statistiques économiques. Il souligne également la nécessité d’intégrer les systèmes nationaux de suivi et d’évaluation dans le renforcement des capacités statistiques « dès le départ afin d’assurer un approvisionnement fiable de statistiques de base pour suivre et évaluer la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063 ».

Ce rassemblement de cinq jours a eu lieu dans le cadre d’une assemblée conjointe de la 10ème Commission des directeurs généraux des Instituts nationaux de la statistique et de la Commission statistique pour l’Afrique (STATCOM), qui était précédé de la 5ème session de la Commission statistique pour l’Afrique.

 

Note aux rédacteurs:

· En Afrique, malgré de meilleures stattistiques économiques au cours de la dernière décennie, celles-ci sont encore aux premiers stades de développement. La qualité, la disponibilité, l’actualité et l’harmonisation de ces statistiques varient selon les systèmes statistiques nationaux des pays, généralement fragiles et vulnérables. Dans l’ensemble, les problèmes liés à la production de statistiques économiques en Afrique découlent de la faible capacité statistique et des infrastructures des pays.

· L’Afrique, dans son ensemble s’emploie à améliorer la qualité des statistiques économiques. Au cours de la dernière décennie, plusieurs programmes et initiatives ont contribué au développement des statistiques économiques sur le continent. Dans de nombreux cas, le développement de ces programmes et initiatives a directement conduit à de meilleures mesures macroéconomiques sur le continent, y compris du calcul du PIB, de la mesure du secteur informel et d’évaluation quantitative de l’intégration régionale.

· Selon un sondage mené par la CEA en 2016, un nombre croissant de pays africains réajustent actuellement leur PIB afin de mieux saisir la taille, la structure et les tendances de leur économie. Seuls 5 pays ont indiqué avoir 2000 ou plus tôt comme année de base de; tandis que 13 pays ont de 2001-2005 comme année de base; 24 autres pays ont de 2006-2010 comme  année de base; Et 4 pays ont de 2011-2015 comme année de base. Le changement de l’année de base du PIB garantit une plus grande représentativité de la structure des prix dans l’économie et une prise en compte lors de la compilation des comptes nationaux d’un panier plus large de produits et d’activités. Il faut beaucoup plus pour aider les pays à redéfinir la base de leur PIB.

 

Pour en savoir plus sur les rapports et les présentations de la réunion, veuillez consulter:

http://www.uneca.org/statcom-codg-2016