Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, M. Carlos Lopes, déclare que malgré que l’Afrique ait connu une croissance sans précédent cette dernière décennie, le continent connait toujours la plus grande proportion mondiale de population pauvre.
Dans son adresse lors du Forum de Transformation de l’Afrique (ATF) qui vient de se clore à Kigali, Mr Lopes a défendu l’importance de la transformation structurelle en Afrique en insistant sur le fait qu’il est impératif que le continent s’intéresse davantage sur le potentiel offert par l’industrialisation.
Il a défini la transformation structurelle comme étant non plus seulement le passage d’une simple réallocation de l’activité économique à travers les trois principaux secteurs (agriculture, industrie et services) qui accompagne le processus moderne de croissance économique mais aussi comme comprenant les enjeux de durabilité et d’inclusion.
M. Lopes a indiqué que le continent doit s’industrialiser à travers l’expansion des chaines de valeur des marchandises, à travers le positionnement de l’industrie agro-alimentaire comme facteur d’attraction permettant à l’agriculture de sortir du marasme et à travers la capacité d’attirer une production industrielle à bas-coût pour répondre à la hausse des coûts de la main-d’œuvre en Asie.
« Nous devons examiner l’industrialisation à travers ses multiples facettes. Il ne s’agit pas seulement de produire des marchandises. Il s’agit de porter la production structurelle de la société à la vitesse supérieure»
A propos du type d’industrialisation nécessaire, M. Lopes a dit que c’est celle qui est spécifique au contexte africain et lié à la transformation agricole.
« A cause du fait que notre secteur agricole possède la productivité la plus basse au monde, le seul moyen d’opérer un rattrapage au niveau de la productivité est en la reliant avec l’industrie agro-alimentaire. Non pas le laisser tout seul, mais ajouter de la valeur à la chaine. »
Mr Lopes a expliqué que l’Afrique possède une large croissance démographique qui s’accompagne d’une croissance de la classe moyenne et d’une large demande pour les aliments transformés.
« L’Afrique importe 83% de ses aliments transformés, du yaourt au fromage au bœuf et au poulet. Tout ce qui est transformé est importé en grande quantité. Si nous industrialisons une partie de nos produits agricoles, nous satisfaisons notre marché interne et nous créons des possibilités pour augmenter la productivité. Voilà le lien avec la transformation structurelle. » A-t-il dit.
Le Forum de Transformation de l’Afrique (ATF) s’est clos avec la formation d’une Coalition pour la Transformation.
La réunion était organisée par le Centre Africain pour la Transformation Economique (ACET), qui a débuté ses activités en 2008 en tant que groupe de réflexion et d’action, déterminé à équiper les pays africains avec la connaissance et les outils pour poursuivre la croissance transformatrice.
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