Le secteur privé est crucial au succès de la mise en œuvre de la ZLECA, conviennent les délégués du Forum sur le commerce en Afrique

Lagos, Nigéria, le 4 novembre. 2018 - Le Forum sur le commerce en Afrique 2018 s’achève à Lagos (Nigéria). Les délégués conviennent que, si les gouvernements doivent créer un environnement propice par le biais d’actions collectives et coordonnées permettant une mise en œuvre réussie de la Zone de libre-échange continentale africaine, le secteur privé doit être le principal moteur de la ZLECA.

Ils conviennent également que des interventions complémentaires visant à renforcer la compétitivité et à réduire les coûts élevés des activités sur le continent africain sont essentielles pour garantir des situations de gagnant-gagnant de la ZLECA. Elles nécessiteront des politiques et des programmes proactifs dans les domaines des infrastructures, du financement et du développement des compétences, de la facilitation des échanges et des infrastructures de qualité.

« Lors de la mise en œuvre de la ZLECA, nous devons également veiller à ne pas oublier les Micros, petites et moyennes entreprises (MPME), les femmes commerçantes, les petits exploitants agricoles et les commerçants transfrontaliers informels, qui représentent la majorité de la communauté commerciale africaine et jouent un rôle crucial dans les efforts de réduction de la pauvreté », dit Stephen Karingi, Directeur de la Division l’intégration régionale et du commerce, à la Commission économique pour l’Afrique, en résumant les principaux points à retenir du Forum.

Les délégués conviennent que la mise en place de nouveaux modèles commerciaux, notamment de mini-réseaux d’énergie renouvelable, est essentielle pour garantir un accès efficace et durable à l’électricité et contribuer à combler le fossé existant.

« La recommandation veut que nous fassions la promotion de nouveaux pools énergétiques sous-régionaux existants sur le continent et renforcions ceux-ci », dit M. Karingi.

Les délégués conviennent aussi que les données sont essentielles à la mise en œuvre de la ZLECA. Les pays, les Communautés économiques régionales et la Commission de l’Union africaine doivent comprendre la structure des échanges pour déterminer les stratégies appropriées. Les données jouent également un rôle central dans le suivi de la ZLECA.

« L’Afrique doit concevoir une stratégie d’économie des données afin de se protéger de la vulnérabilité du fait de l’exposition des données provoquée par le stockage de données dans d’autres régions. La combinaison des données et de la technologie peut permettre de relever les défis liés à la formalisation du commerce », ajoute M. Karingi dans ses remarques finales.

Pour ce qui est de l’agriculture, les délégués déclarent que la ZLECA, en intégrant les économies africaines, offre au continent la possibilité de réduire ses importations de produits alimentaires en provenance du reste du monde en augmentant le commerce intra-africain de produits agro-alimentaires transformés. Pour y parvenir, la mise en œuvre effective de l’Accord est essentielle, ainsi que l’élimination des obstacles non tarifaires au commerce. Pour cela, il est essentiel de créer un environnement favorable aux petits exploitants agricoles et aux petits producteurs (PME) pour avoir un accès opportun aux marchés, à la fois pour les produits et pour les intrants.

Pour ce que est des étapes suivantes, M. Karingi indique que la CEA, avec le soutien financier de l’UE, offre une assistance technique pour apporter un appui aux États membres dans l’élaboration de stratégies nationales complètes de mise en œuvre de la ZLECA. Ces stratégies vont :

  • Identifier de nouvelles opportunités pour la diversification, l’industrialisation et le développement de la chaîne de valeur ;
  • Identifier les contraintes actuelles au commerce intra-africain qui doivent être abordées ;
  • Recommander les mesures nécessaires pour que chaque pays tire pleinement parti des marchés nationaux, régionaux et mondiaux dans le contexte de la ZLECA ;
  • S’aligner sur les cadres politiques existants aux niveaux national, régional et continental ;
  • Adopter une approche participative multipartite à l’initiative nationale.

 

Consensus

Le Forum souligne l’importance cruciale du plaidoyer, des consultations et de la recherche d’un consensus sur le continent autour de ses principaux programmes.

M. Karingi remercie le Nigéria et le Gouvernement de l’État de Lagos d’avoir accueilli le forum et de leur soutien dévoué et de leur collaboration dans la préparation de ce forum.

« Bien que le Nigéria n’ait pas encore signé l'a ZLECA, il reste à de nombreux égards de nombreuses étapes pour garantir que l’accord constitue un véritable levier de changement pour la transformation et le développement économique », affirme-t-il.

Pour sa part, Christine Heenan, Vice-Présidente de la Fondation Rockerfeller pour la politique mondiale et le plaidoyer, souligne l’importance des partenariats à garantir que la ZLECA soit réellement le second souffle en Afrique.

Elle déclare qu’un sondage en ligne commandé par Rockerfeller a été très convaincant et que plus de 83% des personnes interrogées sur l’ensemble du continent confirment l’importance de la ZLECA pour le développement de l’Afrique. Le scrutin est ouvert jusqu’au 31 décembre.

« Faire participer les parties prenantes reste très crucial », dit-elle, ajoutant que le sondage signifie beaucoup en termes d’inclusion des voix africaines communes dans la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange continental africain.

Selon Mme Heenan, la Fondation Rockefeller croit et s’appuie sur ses partenaires pour mener une action collective qui apportera le progrès sur le continent.

Dans ses remarques de clôture, Albert Muchanga, Commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine, déclare que six pays africains n’ont pas encore signé la ZLECA, mais que deux le feront d’ici à décembre.

« Les pays africains se résolvent et s’engagent à faire de la ZLECA une réalité et il n’y a pas de retour en arrière. Nous devons continuellement surmonter les défis et utiliser les opportunités pour trouver des solutions », dit-il.

L’Ambassadeur Chiedu Osakwe, Négociateur en chef du Nigéria pour le commerce, indique que pour créer une zone de libre-échange, l’Afrique doit maîtriser le processus de débats sincères sur sa politique commerciale.

« L’Union européenne a fait l’objet de nombreux débats pendant une longue période. Les pays africains doivent œuvrer à la recherche d’un consensus, en étant à l’aise avec les défis en matière d’idées, de méthodologies et de processus afin de maîtriser le processus de négociation », affirme l’Ambassadeur Osakwe.

Le Forum sur le commerce en Afrique, qui s’est tenu sous le thème, « La ratification et la mise en œuvre de la ZLECA : Un second souffle pour les économies africaines », a été co-organisé par la CEA, la Fondation Rockefeller et le Gouvernement nigérian en collaboration avec la CUA.

 

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