Le Secrétaire général de l’ONU demande un plus grand effort en faveur de la réalisation des OMD

Addis Abeba, le 27 janvier 2013 (CEA) - Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban ki-Moon, a exhorté les États membres de l'Union africaine à participer à la manifestation spéciale sur les OMD qui se tiendra dans le cadre de l'Assemblée générale en septembre de cette année aux Nations Unies, compte tenu de l'échéance imminente de 2015. M. Ban a lancé cet appel aujourd'hui à l’occasion de la cérémonie d'ouverture du sommet des chefs d'État de l'Union africaine et a dit qu’alors que de nombreux pays avaient fait des progrès importants vers la réalisation des OMD, il restait préoccupé par le fait que des centaines de millions d'Africains vivaient dans la pauvreté.

 

« C'est pourquoi nous insistons sur l’obtention de résultats », a souligné le Secrétaire général, notant que le succès du programme de développement pour l’après-2015 dépendrait de son appropriation par les gouvernements et la société civile.

 

Dans une déclaration empreinte de solennité, le Secrétaire général a dit: « Notre but est clair: un avenir où la richesse de l'Afrique enrichit tous les Africains. Où la malgouvernance n’est plus évoquée que dans les livres d'histoire. Où les biens produits par l'Afrique se vendent à un juste prix sur le marché mondial. Où les partenariats mondiaux signifient prospérité partagée. »

 

Évoquant la remarquable croissance de 5 % enregistrée par l'Afrique au cours de la dernière décennie, qui devrait continuer de croître à un rythme encore plus soutenu d'ici 2014, il a souligné que l'expansion économique n’était pas une fin en soi et que la richesse ne pouvait pas rester entre les mains de quelques-uns.  L'inégalité, a-t-il dit, ne peut que mener à l'instabilité.

 

Le Secrétaire général a aussi exhorté les chefs d'État à investir dans les jeunes, qui aspirent à avoir un emploi et mener une vie digne, et a demandé qu’on s’intéresse particulièrement aux filles et aux femmes du continent, soulignant leur rôle moteur dans la paix et le développement.

 

Prenant fermement position contre toute forme de violence, M. Ban a dit: « Nous devons nous exprimer contre le viol et les violences sexuelles dans les conflits et les gouvernements doivent venir en aide aux victimes et mettre fin à la culture de l'impunité ». À cet égard, il a instamment invité les participants de sexe masculin se trouvant dans la salle à rejoindre le Réseau d’hommes influents qu’il avait mis en place et à soutenir la campagne de l’ONU Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes.

 

En outre, il a félicité le Groupe des États d’Afrique pour avoir amené l'Assemblée générale à adopter la première résolution de son histoire appelant à mettre fin aux mutilations génitales féminines. Concernant d'autres domaines d'activité de l'ONU, le Secrétaire général a dit vouloir poursuivre son appui aux États membres dans les efforts qu’ils mènent pour une génération sans sida, notamment en éliminant le VIH chez les nouveau-nés.

 

Sur le changement climatique, M. Ban a déclaré que l'ONU était fière d'appuyer la Grande Muraille verte du Sahara et l’Initiative en faveur du Sahel et a invité les pays africains à continuer de contribuer aux progrès en matière de changements climatiques et à l’initiative Énergie durable pour tous qu’il avait lancée. Cela, a-t-il dit, « pourrait ouvrir la voie à des progrès énormes ».

 

À cet égard, le Secrétaire général a annoncé qu'il convoquerait une réunion au sommet pour mobiliser les dirigeants politiques en vue d’un « instrument mondial juridiquement contraignant sur le changement climatique », chose qui devrait se faire d'ici à 2015, en se donnant ensuite cinq ans pour parvenir à un traité.

 

M. Ban a aussi invite la communauté internationale à honorer ses engagements envers l’Afrique et à renforcer son aide au développement en faveur du continent.

 

« Il ne suffit pas que les dirigeants fixent des objectifs en matière d'aide et de commerce. Encore doivent-ils y donner suite par des résultats », a-t-il dit, soulignant la nécessité d'investir dans le développement pour corriger l'économie mondiale.

 

Concernant l’activité de l'ONU en faveur de la paix, le Secrétaire général a invité les autorités du Soudan et du Sud-Soudan à « ouvrir immédiatement des pourparlers directs pour permettre à l’aide humanitaire nécessaire d’urgence de parvenir aux civils concernés ».

 

« Les parties ont pris des mesures positives pour résoudre les questions en suspens, mais elles devraient faire davantage de progrès dans la réalisation de leurs accords », a-t-il dit, se déclarant par ailleurs préoccupé par « la situation humanitaire dangereuse dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu ».

 

Il a également indiqué qu'avec le départ d'Al-Chabab de Kismaayo et d'autres zones, l’amélioration de la sécurité contribuait à consolider la démocratie en Somalie.

 

« Ce mois-ci encore, je vais présenter des recommandations au Conseil de sécurité sur une nouvelle présence de l'ONU en Somalie, notamment concernant les moyens de renforcer le partenariat ONU-Union africaine sur le terrain. Je vais œuvrer à obtenir d’urgence les fonds nécessaires pour l'AMISOM (Mission de l'Union africaine en Somalie) », a-t-il dit.

 

Le Secrétaire général a appelé la communauté internationale à continuer à insister auprès des acteurs nationaux en Guinée-Bissau pour qu’ils conviennent d’un arrangement transitoire inclusif et d’une feuille de route pour le plein rétablissement de l'ordre constitutionnel. S’agissant de la République centrafricaine, il a dit que le rétablissement de la paix et de la sécurité dépendait du « respect par les parties des accords qu'elles avaient signés à Libreville au début du mois ».

« Elles doivent aussi résoudre des questions en souffrance depuis longtemps concernant la gouvernance, la sécurité et le développement », a-t-il dit, exprimant l’espoir que la continuation de l’appui apporté par l'Union africaine pour aider les parties à tracer une voie politique répondrait aux aspirations légitimes des deux parties.

 

« L'Afrique peut s'inspirer de ses acquis pour gérer les nombreuses transitions complexes à venir », a souligné le Secrétaire général.

 

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