Yaoundé, 19 avril 2019 (CEA) – Lors de sa première visite officielle au Cameroun après sa nomination au poste de Secrétaire Générale adjointe et Secrétaire exécutive de la CEA, Madame Vera Songwe a rencontré le Président Paul Biya et a exploré des pistes pouvant mener à l’émergence du pays à travers l’amélioration des politiques macroéconomiques pour la diversification et la création d’emplois ; en tirant profit de la Zone de libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) ; en exploitant le potentiel de l’économie numérique et en consolidant le « triptyque paix, sécurité et développement ».
Pendant plus de 90 minutes de tête-à-tête entre le Président Biya et Madame Songwe, un accent particulier a été mis sur la nécessité pour le Cameroun de jouer un rôle de leader en saisissant les opportunités qu’offre la ZLECAf.
Selon la Secrétaire exécutive de la CEA, « l’Accord de la Zone de Libre Echange Continentale africaine est l’outil qui aidera l’Afrique à surmonter les difficultés liées à un environnement mondial moins certain qu’il ne l’était auparavant ».
Donc le Cameroun doit ambitionner de le ratifier lors du sommet de l’Union Africaine en juillet de cette année non pas simplement parce qu’il s’agit d’un accord commercial, mais également parce que c’est un accord d’investissement, un moyen de tirer parti d’un marché d’une taille de 1,2 milliard d’habitants et d’un PIB continental de plus de 2,5 milliards de dollars américains.
Tirer profit de la ZLECAF permettra de stimuler l’industrialisation et de valoriser les biens et services, ce qui conduira à la création d’emplois et par conséquent à la croissance économique, a-t-elle suggéré.
« La croissance du Cameroun s’établie entre 3,5% et 4% mais doit s’accélérer à environ 10% si nous voulons atteindre l’émergence », a-telle déclaré aux médias après l’audience avec M. Biya.
« Nous croyons que le Cameroun possède une économie déjà très diversifiée et peut capitaliser cette diversification pour y arriver ».
« Je me suis entretenue avec le Président au sujet des domaines dans lesquelles le Cameroun est compétitif et ceux dans lesquels il y a lieu d’améliorer sa compétitivité ».
Les deux personnalités ont discuté de l’économie numérique et de l’espoir qu’elle suscite en matière de création d’emplois particulièrement pour les jeunes et les femmes et « nous croyons que le Cameroun peut être un leader fort dans ce domaine » a-t-elle ajouté.
« Nous avons parlé de la Silicon Mountain de Buéa [située dans la région du Sud- Ouest du Cameroun] et des innovations dont elle est l’auteure et qui jouissent d’une reconnaissance à travers le monde mais nous avons relevé que le pays peut améliorer son environnement numérique en réduisant le coût du haut débit, en y augmentant l’accès et en améliorant sa qualité » pour de meilleurs résultats.
La nécessité de continuer d’améliorer l’environnement Doing Business du Cameroun est également ressortie de la discussion tenue au Palais de l’Unité –nom officiel de la résidence présidentielle.
Quelques-unes des questions saillantes dans ce domaine sont les infrastructures de développement particulièrement en termes d’énergie et de transport.
Tandis que l’énergie alimente la productivité industrielle, le transport quant à lui facilite les échanges au sein et à l’extérieur du pays.
Madame Songwe et le Président Biya ont en particulier relevé la possibilité de développer un moyen de Transit rapide par bus (TRB) - un système de transport destiné à améliorer la capacité et la fiabilité comparé au système de bus conventionnel, mais qui nécessite des routes spéciales.
Le défit lié à l’adaptation aux conséquences néfastes du changement climatique a également meublé les échanges entre les deux personnalités. Le cas du Bassin du lac Tchad qui représente le moyen de subsistance pour 40 millions de personnes à travers le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigéria a été mis en lumière.
Selon Madame Songwe, il est important de travailler étroitement avec le Cameroun et d’autres pays qui partagent les ressources du basin, pour affronter le changement climatique dans l’optique d’éviter des conflits créés par la lutte pour les ressources diminuées d’un Lac Tchad hautement rétrécit. Elle a affirmé que des discussions sont en cours avec le Secrétaire Général en faveur d’une stratégie sur le Bassin du Lac Tchad.
La Secrétaire exécutive de la CEA a réitéré le lien qui existe entre la paix, la sécurité et le développement, perçu comme le triptyque qui guide le travail de l’ONU – une organisation en pleine réformes qui vise à devenir plus apte à assumer ses missions dans un environnement mondial en mutation.
A cet effet, les deux personnalités ont discuté des moyens de trouver des solutions aux défis actuelles auxquels est confronté le Cameroun dans ses régions septentrionales, ainsi que dans ses régions du Nord-ouest et du Sud -ouest.
L’audience au Palais de l’Unité s’est achevée par la distinction de Madame Songwe par le Président Paul Biya avec la médaille de Chevalier National de l’ordre de la Valeur, qui représente la médaille civile la plus élevée au Cameroun.
FIN
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