Le Plan Lopes sur le climat au service du développement de l'Afrique

Addis Abeba, 21 octobre 2013 (CEA) -  Le sous secrétaire General des Nations et Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique, M. Carlos Lopes, a proposé ce jour un plan à six points pour que la voix de l’Afrique soit entendue lors des négociations sur le climat.

S’adressant aux participants à la troisième conférence annuelle sur les changements climatiques et le développement en Afrique qui s’est tenue à Addis Abeba, M. Lopes a affirmé que l’Afrique devrait pouvoir affermir ses propres vus sur la façon de faire en sorte que ce soient les intérêts du continent qui priment sur les propositions d’autres régions du monde.

Premièrement, l'Afrique a les moyens de passer rapidement à un nouveau modèle techno-économique non polluant. D’après l’Institut de l'énergie de la Commission européenne, 0,3% de l’ensoleillement des déserts du Sahara et du Moyen-Orient pourrait satisfaire la totalité des besoins énergétiques de l'Europe, a-t-il dit.

M. Lopes a souligné pour s’en féliciter le fait que  la prise de conscience croissante de la dégradation de l’environnement et des changements climatiques ait permis « l’émergence de nouvelles priorités de recherche et de conception, telles que les technologies énergétiques non polluantes, qui peuvent être développées rapidement ».

Il a cité les cas de  nombreux pays africains, tels que le Cap-Vert, le Kenya, l’Éthiopie, le Maroc ou l’Ouganda, qui investissent déjà dans les secteurs innovants des énergies renouvelables et non polluantes.

Il a dit qu’il est désormais impératif que l'Afrique investisse davantage dans la climatologie, les services et la production de données de grande qualité. Il s'agit de faciliter le développement de systèmes d'alerte précoce et de lancer des travaux de recherche qui font si cruellement défaut sur l’impact des changements climatiques, la vulnérabilité à ces changements et l'adaptation à leurs effets, ainsi que de bâtir une économie du savoir.

Troisièmement, a-t-il dit : « nos capacités institutionnelles et d’élaboration des politiques doivent être améliorées », et pour cela, « il faut investir dans des mécanismes de participation concertée réunissant tous les acteurs clefs, en allant des climatologues aux chercheurs en sciences sociales, des économistes du développement aux décideurs, en passant par les entrepreneurs et les utilisateurs de l'information climatique, notamment ».

La quatrième proposition de M. Lopes porte sur les partenariats Sud-Sud car le partage systématique de données d’expérience et des enseignements tirés peut permettre aux pays qui sont exposés aux catastrophes et connaissent des difficultés similaires d’améliorer leurs réponses aux changements climatiques.

« Ainsi, les petits États insulaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, qui font face à des défis similaires, peuvent redoubler d’efforts pour surmonter ces défis et instaurer une coopération Sud-Sud à cet effet, et pour mettre au point des solutions leur permettant de s’affranchir des vulnérabilités actuelles et de s’ouvrir de nouvelles perspectives. Il est essentiel que l’Afrique aille au-delà de la somme des capacités individuelles des pays » souligne M. Lopes.

« Cinquièmement, il nous faut mettre à contribution l’agriculture africaine. L’augmentation de la population et la demande sans cesse croissante de produits alimentaires sur le continent rendent vital l’investissement dans ce secteur. Il est aussi indispensable d’investir dans les technologies de production, l’innovation, l’utilisation efficace de l’eau et la gestion durable des terres.

« Les exportations agricoles du continent restent encore dominées par des produits de base sans grande valeur ajoutée. La mobilisation des capacités du secteur privé pour un investissement massif dans l’agro-industrie permettrait de créer des emplois et de diversifier les produits d'exportation. Libérer le fort effet multiplicateur du secteur dans l'économie contribuerait davantage à augmenter les revenus et à réduire la pauvreté » a-t-il proposé.

Pour terminer, le Secrétaire Exécutif de la CEA a abordé le tourisme comme un secteur pouvant aider au développement durable de l’Afrique.

« On reconnaît de plus en plus la nécessité pour l'industrie touristique, les pays et les organisations internationales d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies de lutte contre les effets des changements climatiques.

L'intensification des investissements dans l’écotourisme pourrait atténuer l’impact du tourisme sur l’environnement, a dit M. Lopes qui a cité les cas de l’Afrique du Sud, de la Gambie, du Kenya, du Rwanda, des Seychelles et de la Zambie comme des exemple a suivre.

Le thème de la troisième Conférence annuelle sur les changements climatiques et le développement en Afrique est : L’Afrique en croissance : les opportunités offertes par les changements climatiques peuvent-elles engager le continent dans un développement  transformatif ? 

La conférence s’est ouvert en présence de M. Alemayehu Tegenu, Ministre de l'Eau, de l'Irrigation et de l’Énergie, de la République Fédérale et Démocratique de l’Ethiopie ; Mme Tumusiime Rhoda Peace, Commissaire pour l'Économie Rurale et l'Agriculture, de la Commission de l’Union Africaine ; et de M.  Ali Abou-Sabaa, Vice Président de la Banque Africaine de Développement.

Plus de 500 experts du monde scientifique et politique se pencheront sur le thème de la conférence pendant trios jours.

 

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