Le personnel de la CEA fait ses adieux à Abdalla Hamdok - « Un brillant et vrai panafricaniste »

Addis-Abeba, le 30 octobre 2018. (CEA) - C’est devant les vitraux d’Afework Tekle et sous un air de paroles et de poésie infusées d’oud soudanais que Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif adjoint de la CEA, a reçu chaleureusement et avec plein d’émotion, une cérémonie d’adieu, organisée à son honneur, par une assemblée réunie devant le Africa Hall.

M. Hamdok quitte l’ONU et rejoint le secteur privé après des services dévoués, un leadership intellectuel et de nombreuses initiatives dans les domaines de la gouvernance, des institutions et du développement, des Flux financiers illicites en provenance d’Afrique, du commerce et de l’intégration régionale, de la politique macroéconomique, des défis de la transformation de l’Afrique, y compris de l’industrialisation, de la migration, de l’économie verte et des statistiques et de la planification du développement économique.

La cérémonie d’adieu a été coordonné par Souad Aden-Osman, qui se souvient d’une expérience enrichissante, dans sa collaboration avec M. Hamdok, dont elle a dit avoir beaucoup appris, en particulier sur le travail avec les Organisations de la société civile dans le cadre de son rôle de coprésidente du Panel sur les flux financiers illicites.

Se tenant debout et entouré d’écharpes aux motifs d’inspiration africaine, M. Hamdok décrit par le personnel comme un véritable panafricaniste, un diplomate, un homme humble et un esprit brillant et discipliné.

Mulubet Tsega le décrit comme un diplomate désintéressé et compatissant, un homme humble et un auditeur. Elle le remercie pour les nombreuses occasions où il a travaillé avec le Syndicat du personnel sur des questions complexes, notamment la révision de l’accord de siège ; le processus sans heurts par lequel les membres du personnel des Nations Unies remplissant les conditions requises ont obtenu des contrats permanents ; le reclassement du lieu d’affectation, la régularisation des effectifs plus généraux et la volonté de modifier le cadre de rémunération des Agents des services généraux à Addis-Abeba.

Pour sa part, Joe Atta-Mensah rappelle chaleureusement le rôle joué par Hamdok dans ses efforts de sensibilisation auprès des gouvernements africains à adopter la Zone de libre-échange continentale, ainsi que les travaux sur la conceptualisation de la 4ème édition du document Évaluation de l’intégration régionale en Afrique – (ARIA 4), qui a servi de cadre conduisant à la décision du Sommet de l’UA en 2012 d’établir la ZLEC qui a été signée plus tôt cette année.

André Nonguierma, quant à lui, exprime au nom du personnel ses remerciements pour le leadership et l’éthique de travail de M. Hamdok au cours de la période intérimaire (2015-2016) qui ont fourni la stabilité nécessaire pour continuer à fournir des statistiques aux États membres.

Keiso Matashane-Marite, elle, remercie Hamdok pour sa ténacité et ses interventions sur les questions contractuelles qui intéressent le personnel. « La mémoire institutionnelle au sommet diminue, mais vous laissez un héritage de service bien rendu, la sagesse de Salomon, son dévouement, son humilité et sa diligence. Vous placez la barre haut pour la prochaine génération de fonctionnaires internationaux », dit-elle.

Kojo Busia, pour sa part explique le leadership intellectuel de Hamdok par le biais d’initiatives et d’une réflexion stratégique sur le paysage de la gouvernance en Afrique. « Il a préparé le terrain pour l’évaluation systématique des systèmes de gouvernance africains - la gouvernance politique, économique, des entreprises et sociale et a mis en place les méthodologies permettant aux Africains de s’autoévaluer », indique-t-il. Par la suite, le NEPAD a lancé le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs et son travail est devenu le fondement des déclarations du MAEP en 2002. « C’est le type de pensée qui a créé un mouvement qui se perpétuera longtemps après son départ », fait savoir Busia.

Adam Elhiraika, également du Soudan, félicite Hamdok d’avoir inspiré cette institution, en particulier pour sa contribution intellectuelle à l’industrialisation de l’Afrique, sa réflexion sur l’état de développement pour la transformation de l’Afrique et la réaction de l’ancien Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui, comme le rappelle Elhiraika, a fait référence à la note conceptuelle de la CEA onze fois dans un discours.

Josué Dione, Membre du personnel à la retraite, qualifie Hamdok de « petit frère » et rappelle leurs échanges professionnels à la Banque africaine de développement à Abidjan, ainsi que « d’amis et de voisins ». « Nous nous sommes tous les deux retrouvés à la CEA en 2001, dit-il en plaisantant qu’ils ont examiné les lettres de démission de l’un et de l’autre.

Edmond Oladipo, le plus long Consultant à avoir servi avec M. Hamdok, informe qu’il est chanceux d’avoir travaillé et appris de sa sagesse. « Je prie pour que vos enfants et ceux qui les suivront seront aussi chanceux que moi », annonce-t-il.

Pour sa part, la Secrétaire exécutive se souvient d’avoir rencontré M. Hamdok à la Fondation Mo Ibrahim au sein d’un Conseil d'administration où ils siégeaient, ainsi que lors des discussions sur l’Indice Mo Ibrahim. « Nous avons ramené la gouvernance dans les activités de la CEA et là où M. Hamdok l’a commencé », déclare-t-elle. Elle le remercie également pour ses conseils avisés sur les réformes et pour l’avoir contactée lors de sa nomination en tant que Secrétaire exécutive. « Nous pouvons espérer que la CEA continue d’être sincère et honnête et qu’elle se comporte en tant que famille et, espérons-le, en tant qu’Institution qui changera l’Afrique pour le meilleur », ajoute-t-elle.

Le poème, lu en son honneur, par Mercy Wambui, s’inspire des symbolismes du roman Lyrics Alley, de l’Auteur soudanaise, Aboulela Leila. Le poème est issu des racines soudanaises de Hamdok et de la tragique histoire coloniale du pays et le situe dans le monde, ainsi que dans la pensée qu’il habite désormais dans une institution multilatérale.

Aida Opoku-Mensah, le décrit comme un homme d’une grande noblesse et d’une grande humilité. Elle rappelle son rôle au sein du groupe d’intellectuels de haut niveau du regretté Premier ministre Meles et de penseurs du développement, et en tant que père de la gouvernance moderne en Afrique au service du développement en Afrique. « Il a été débauché de la BAD, puis de l’IDEA, puis ramené à la CEA, dit-elle.

Mme Opoku-Mensah explique le rôle de M. Hamdok en tant que père des travaux sur les FFI. En 2003, il souligne la nécessité d’examiner les Flux financiers illicites à Lilongwe, au Malawi, lors d’un évènement parallèle à la Conférence des ministres qui a abouti à une résolution donnant lieu à la création du Groupe Mbeki sur les Flux financiers illicites en provenance d’Afrique. « Cet héritage est plutôt fortuit – c’est un point d’inflexion. Cela a conduit à une société civile active et prolifique, à la campagne stop-the-bleeding faisant référence l’endiguement des FFI, au consortium FFI et au sous-comité FFI pour lesquels les recommandations du groupe d’experts Mbeki sont intégrées à leur programme de travail. « Ce travail se poursuit, indépendamment de la CEA. En tant que père des FFI, nous sommes fiers de votre héritage », informe-t-elle.

Dans ses remarques d’adieu, M. Hamdok, quant à lui, remercie le personnel en exprimant sa profonde gratitude pour le travail et les initiatives. « S’il y a un exploit qu’on lui attribue, il ne s’est jamais réalisé seul. Nous avons travaillé ensemble pour atteindre ces jalons. Je crois fermement en la pensée collective. Il est supérieur à toute pensée individuelle et c’est cet esprit qui fait la force de cette institution, j’espère que cela se poursuivra à l’avenir ».

« Si nous continuons à être pertinents par rapport au programme de développement de l’Afrique et à répondre aux problèmes et défis du développement du continent, cette institution prévaudra », dit-il, soulignant que la pertinence du défi du développement dans le monde est démontrée en Afrique et par le biais de la CEA qui travaille en partenariat avec d’autres institutions, telles que l’Union africaine et la Banque africaine de développement.

L’Éthiopie, pays que M. Hamdok appelle affectueusement « patrie », remercie les Éthiopiens pour les changements qui se déroulent actuellement et pour avoir doté le monde d’une femme à la Présidence. L’Éthiopie est le pays où ma carrière fut la plus longue, indique-t-il.

Abdalla Hamdok et la CEA.

M. Hamdok a d’abord rejoint la CEA en tant que Directeur de l’intégration régionale et du commerce (RITD). Il est ensuite parti pour IDEA avant de revenir Directeur de la gouvernance et de l’administration publique (GPAD), puis Secrétaire exécutif / Économiste en chef (DES / CE). Auteur de nombreuses publications, il a dirigé et participé à des initiatives majeures de la CEA visant à appuyer et à relever les défis du développement de l’Afrique. Ceux-ci incluent, la gouvernance, les institutions et les défis de développement, les Flux financiers illicites en provenance d’Afrique, le commerce et l’intégration régionale, la politique macroéconomique, les défis de la transformation de l’Afrique, y compris l’industrialisation, la migration, l’économie verte et les statistiques et la planification du développement économique.

« Ce n’est jamais un adieu pour un patriote comme toi » - Thabo Mbeki, ancien Président de l’Afrique du Sud.

 

Réception d'adieu en images:  Flickr    Facebook

 

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