Le ministre éthiopien appelle les États membres de l'IGAD à renforcer le dialogue sur la gouvernance foncière

Addis-Abeba, Éthiopie, le 8 novembre 2017 (CEA) – L’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), a ouvert ce mercredi, à Addis-Abeba, un dialogue sur foncier. Lors de l’ouverture, le Ministre éthiopien des ressources naturelles, Kaba Urgessa, a invité les États membres de l’IGAD à se servir de ladite plateforme pour partager les expériences et les défis liés à une administration foncière efficace.

Dans son allocution d’ouverture, une première organisée par une communauté régionale pour discuter de la mise en œuvre de la Déclaration de l’Union africaine sur le foncier, en particulier la gouvernance et l’administration foncières, M. Urgessa déclare que la terre est une ressource importante dont le développement socio-économique de l’Afrique est ancré et doit donc être correctement géré.

« Ce dialogue régional est l’une des réussites de l’IGAD, des États membres et des partenaires de développement dans la mise en place d’une plateforme de dialogue régional qui est l’une des demandes de la Déclaration de l’UA sur le foncier », indique-t-il.

« C’est le début, nous devons continuer à renforcer la plate-forme de dialogue régional pour partager nos meilleures pratiques et défis dans le secteur foncier, en particulier l’agenda sur l’harmonisation et l’intégration en matière de foncier dans la région de l’IGAD », informe M. Urgessa.

Le dialogue avait pour thème, « Bonne gouvernance dans l’administration foncière dans la région de l’IGAD ».

Gouvernance

Pour sa part, le Directeur de la Division du renforcement des capacités de la CEA, Stephen Karingi, demande à l’Afrique d’exploiter de manière optimale ses ressources foncières pour ses populations.

M. Karingi dit que la terre joue un rôle crucial dans le développement socioéconomique de l’Afrique, d’où la nécessité pour le continent d’utiliser la ressource de manière optimale.

« Nous sommes tous conscients que nombre de nos pays continuent de faire face à des défis qui sont surmontables, notamment la pauvreté, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et la dégradation naturelle et environnementale et ce avec de graves conséquences pour nos populations, en particulier les plus vulnérables », fait-il savoir.

M. Karingi annonce que l’une des causes profondes concerne l’utilisation inefficace et non inclusive des ressources foncières et ajoute que de tels dialogues aideront les États membres à résoudre ces défis.

Le Directeur de la CEA dit que les problèmes sont aggravés par le fait que de nombreux systèmes d’administration de biens fonciers ne sont pas informés par une recherche rigoureuse.

« Le résultat est un système avec une gouvernance et une responsabilité médiocres et par conséquent, elles ne garantissent pas la sécurité d’occupation pour la majorité de la population, y compris les femmes et les groupes vulnérables », indique M. Karingi et ajoute que cela ne devrait pas être le cas d’un continent avec près de 60 pour cent des terres arables non cultivées dans les monde.

« Clairement, l’Afrique doit encore tirer parti de manière optimale de ses ressources foncières pour ses populations. C'est pourquoi la gouvernance et l’administration foncières sont importantes », dit-il, ajoutant qu’il est impératif que les États membres développent et mettent en place des systèmes efficaces d’administration foncière offrant une qualité de service élevée.

Les politiques

Pour sa part, Mohamed Moussa, Directeur de la Division agriculture et environnement de l’IGAD, déclare que, compte tenu de l’importance de la terre pour le développement économique et social et de la paix et de la sécurité, la majorité des gouvernements africains ont entrepris des réformes foncières et institutionnelles pour résoudre les questions liées au développement national.

« Les principaux problèmes à résoudre dans ce contexte concernent la sécurisation des droits fonciers pour améliorer les moyens de subsistance et faciliter le développement économique ; la centralité de l’attribution des terrains urbains et de l’aménagement urbain ; l’accès aux ressources naturelles et ressources de propriété commune durables ; les droits de propriété et la durabilité environnementale ; la répartition équitable des terres et la restauration des terres gaspillées et aliénées ; les questions foncières et de genre, la terre et le conflit », déclare-t-il aux participants.

Appui suisse

Peter Sidler, l’Ambassade de Suisse au Bureau de coopération suisse d’Éthiopie, déclare que la Suisse collabore avec le Centre africain pour les politiques foncières pour aider les pays africains et les Communautés économiques régionales à intégrer les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, connu sous le nom de VGGT et le cadre et les directives de l’UA pour la politique foncière en Afrique dans la législation nationale.

« Cette plate-forme de dialogue régional est une étape très importante à cet égard. D’une part, la Déclaration de l’Union africaine sur les questions et défis fonciers demande aux CER, à la CEA, à la BAD et à la CUA, d’établir des cadres institutionnels appropriés pour coordonner les activités et faciliter l’apprentissage mutuel par les États membres et convoquer des plateformes régionales périodiques », dit M. Sidler.

L’atelier est l’un des évènements préparatoires menant à la deuxième Conférence biennale sur les politiques foncières en Afrique qui débutera la semaine prochaine du 14 au 17 novembre, à Addis-Abeba.

 

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