Dakar, 18 décembre 2019 (CEA) - La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a signé ce jour avec le Gouvernement de la République du Sénégal un mémorandum d’entente qui vise à établir une coopération sur la mobilisation des recettes. Le partenariat envisagé visera, notamment, à mettre en œuvre des solutions applicatives visant à renforcer le suivi des transactions économiques. Ces solutions auront pour vocation de renforcer les capacités de l’administration et de favoriser la formalisation de l’économie. Cet accord a été signé, au nom de la CEA, par Mme Vera Songwe, Secrétaire Executive et au nom du Sénégal, par Mr. Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre des Finances et du Budget.
Mme Vera Songwe, a déclaré : « L’Afrique dans son ensemble est confrontée à des défis en matière de mobilisation de ressources fiscales. C’est dans ce contexte que la CEA s’emploie à renforcer la capacité des gouvernements à accroître leurs recettes fiscales en élargissant leurs portefeuilles de contribuables à des secteurs qui sont en dehors de l’assiette fiscale, notamment ceux de l’agriculture, de l’économie numérique et au secteur informel grâce à des leviers digitaux. En effet, l’expérience dans de nombreux pays montre que la numérisation pourrait grandement promouvoir l’efficacité et l’efficience de la politique budgétaire. Ensuite, la numérisation du secteur informel est essentielle pour mobiliser davantage de recettes fiscales des Etats, tout en améliorant les perspectives de croissance des principaux acteurs économiques »
Soulignant l‘importance de mobiliser ses recettes fiscales à moyen terme, le Ministre des Finances et du Budget du Sénégal, a indiqué que la mobilisation des recettes reste au centre de tout effort visant à promouvoir la stabilité macroéconomique. Le Gouvernement renforcer la maturité digitale des administrations financières et celle de l’économie pour élargir l’assiette fiscale, promouvoir l'inclusion financière et réduire les coûts des transactions pour les différents acteurs économiques.
L'accord permettra d’établir une relation de travail continue et encouragera le partage de connaissances entre la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et les entités en charge de la mobilisation des recettes au Sénégal.
Les deux institutions se sont félicitées de leurs excellentes relations de partenariat qui remontent à plusieurs décennies. Elles ont souligné leur volonté commune d’œuvrer au renforcement de ces relations dans le secteur des finances publiques, en vue de mettre en place les conditions d’une distribution plus équitable des charges fiscales entre les acteurs économiques, notamment à travers une meilleure couverture de certains pans du secteur informel.
Le protocole d’entente comprend des activités sur le renforcement des capacités des opérateurs économiques du secteur informel, la numérisation des transactions économiques, la centralisation de l’information financière issue des services en charge de la mobilisation des recettes afin de lutter contre la fraude, d’élargir l’assiette et d’assurer le recouvrement efficace des droits et taxes.
Au Sénégal, le secteur informel représente 41,6% du PIB et emploie environ 48,8% de la population active mais ne contribue qu’à hauteur de 3% des recettes fiscales intérieures. En outre, selon le Recensement général des Entreprises réalisé au Sénégal, parmi les 400 000 petites et moyennes entreprises que compte le Sénégal, 97% évoluent dans l’informel. Les entreprises du secteur informel sont souvent inconnues au niveau de l’administration fiscale ou minorent leurs chiffres d’affaires.
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