Le Forum intergénérationnel insiste pour qu’il y ait davantage d’espace pour la participation des jeunes

Addis Abeba, 25 mai 2013 (CEA) - Des jeunes de toute l’Afrique se sont réunis dans l’enceinte historique de l’Africa Hall pour un forum intergénérationnel accueillant des chefs d’État et de gouvernement, à l’occasion du cinquantenaire de l’Organisation de l’unité africaine/Union africaine. Dans une ambiance électrique, les participants, dont les interventions étaient modérées par Zeinab Badawi de la BBC, ont reconnu, jeunes et moins jeunes, que des mécanismes étaient nécessaires pour donner davantage d’espace aux jeunes dans le cadre d’un nouveau contrat social entre les générations.

« L'énergie de la jeunesse africaine, et sa frustration face à la situation actuelle, doivent être canalisées grâce à des politiques appropriées », a déclaré Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, ajoutant que c’étaient les jeunes qui contribueraient au premier chef à la transformation structurelle du continent.
 
« Nous voulons une jeunesse ambitieuse, novatrice et courageuse, qui combatte le mal et tienne tête au pouvoir. Nous voulons une jeunesse qui continue la lutte pour la libération totale de l'Afrique, lutte que nos prédécesseurs ont commencée en se battant pour l'égalité, la liberté et la justice », a-t-il affirmé.

    S’inspirant du Contrat social, l’ouvrage pionnier de Jean-Jacques Rousseau, le Secrétaire exécutif a souligné la nécessité d’un « contrat social intergénérationnel, pour non seulement poursuivre le programme de développement durable, mais aussi le considérer sous un nouvel angle, celui du déséquilibre démographique entre une Afrique jeune et un monde vieillissant ».

La question était essentielle, et pas seulement pour l'Afrique; elle touchait à la poursuite du développement de la planète dans son ensemble étant donné que l’Afrique, déjà le continent le plus jeune, représenterait en 2050 plus du quart de la force de travail mondiale.

M. Lopes a plaidé avec passion auprès des dirigeants en ces termes: « Ne leur dites pas qu'il n'y a pas d'emplois: l'exemple de la croissance de l'Asie nous dit le contraire. Ne leur dites pas qu'ils ne peuvent pas faire de sciences: la croissance de l'Inde montre qu'un pays en développement peut former ses jeunes et se doter d’un riche vivier de scientifiques et d’ingénieurs. Ne leur dites pas de ne pas avoir de rêves: l’innovation informatique se développe en Afrique et est là pour prouver que nous pouvons agir face à l’adversité. »

Il a également mentionné Ashish Thakkar, le plus jeune milliardaire d'Afrique, et ajouté : « Ne leur dites pas de ne pas grandir: la réussite de jeunes entrepreneurs montre que c’est possible. »

M. Lopes a indiqué que face à des dirigeants dont l’âge moyen était trois fois supérieur à celui de la population africaine, les jeunes d'aujourd'hui peinaient à trouver leurs marques et à se faire entendre dans toutes les sphères d’influence et de gouvernance. Il a cependant rappelé que la génération précédente n'avait pas attendu qu’on lui cède cet espace, elle l’avait pris.

Il a aussi donné l’exemple de jeunes panafricanistes, comme Kwame Krumah, Abdul Gamel Nasser, Modibo Keita,  Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Frantz Fannon et Nelson Mandela, qui avaient laissé leur empreinte dans l’évolution de la transformation politique de l’Afrique.
 
« Leurs idées et leur contribution continuent d'être une source d'inspiration pour nous aujourd'hui; c’étaient de grands mobilisateurs, des bâtisseurs, des visionnaires et de fervents partisans de l’idéal panafricain », a-t-il conclu.

Puis les jeunes participants ont interrogé les présidents du Libéria, du Kenya, du Sénégal et de la Zambie à propos de leurs programmes d’autonomisation des jeunes, les engageant à faire respecter les accords existants concernant la jeunesse.

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