Le dilemme du financement d’une Afrique verte

Addis-Abeba, le 2 avril 2016 (CEA) - Le changement climatique est au cœur du problème, l’Afrique et le monde doivent en faire une affaire de cœur.

L’Ambassadeur Ayo Olukanni, Vice-Président de l’Organisation de la lutte contre la désertification du Nigéria  a prononcé le discours suivant, Après Paris: Les implications pour la croissance verte en Afrique. Ce débat est un des évènements parallèles organisé dans le cadre de la Semaine du développement africain qui se tient à Addis-Abeba. L’Ambassadeur Olukanni dit que bien que les idées sur la réduction des émissions de combustibles fossiles allaient dans le même sens lors de la Conférence de Paris, la décision sur les moyens à mettre en place pour y parvenir n’a pas été arrêtée. Selon lui, « le défi pressant pour les  décideurs des pays en développement est de trouver le juste milieu entre l’urgence de développer des économies vertes et le manque de financement pour des solutions vertes ».

« Les pays en développement ont besoin de trouver un équilibre entre leur droit au développement et la mesure dans laquelle ils peuvent déployer leurs ressources de carbone pour un tel développement. Dans les négociations de Paris, les pays africains ont choisi très clairement la voie de développement écologiquement viable, pour le bien commun de notre planète. « Cependant, l’Accord de Paris ne fait mention d’aucun progrès significatif en ce qui concerne la capitalisation de fonds existants ou la création de nouveaux mécanismes de financement du climat », dit-il.

Lors du débat, le doute planait encore quant au financement adéquat pour soutenir la migration et les efforts d’adaptation dans les pays du Sud. Différents secteurs ont formulé des estimations différentes. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la transformation d’un monde sans fossiles exigerait 1000 milliards de dollars américains par an d’ici 2020. Environ deux tiers de cette somme, soit 670 milliards de dollars, iraient aux pays en développement. En conséquence, il faudrait un transfert de fonds significatif du Nord en direction du Sud.

Le Ministre éthiopien de l’environnement, des forêts et du  changement climatique, M. Kare Chawicha, fait savoir que son pays sert de modèle de résilience au changement climatique aux autres pays africains. Il dit que l’Éthiopie développe une économie verte résistante au changement climatique, une vision ambitieuse qui devrait aider le pays à atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2025 et devenir alors une économie sans émissions de carbone.

«Nous avons mis au point, en 2011, la stratégie globale d’une économie verte résistante au changement climatique (CRGE), qui s’est maintenant vulgarisée dans les différents secteurs, avec leurs propres stratégies et plans d’action. « Nous pensons aussi qu’il y a de fortes chances pour que notre pays connaisse la croissance et évolue dans une économie verte en développant des énergies propres telles que, l’hydroélectricité, l’éolienne, la géothermique et autres. Nous ne nous assurons pas d’être uniquement autosuffisants en énergie, mais nous envisageons également d’en devenir exportateur, de sorte à éviter les chocs du changement climatique due aux fluctuations des prix des combustibles fossiles », déclare-t-il.

Les intervenants admettent que les résultats de Paris présentent des opportunités et des défis. Les défis concernent la réalisation d’un développement durable vert malgré l’absence de compétences et les progrès technologiques, mais les opportunités sont énormes pour les pays qui ont la vision d’une économie verte.


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