Le déficit de formation, un facteur de risque pour la mise en œuvre de la ZLECA

Addis-Abeba, le 14 mai 2018 (CEA) –La formation des acteurs chargés de la mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA) jouera un rôle déterminant dans la concrétisation de cette initiative.

Réunis le 13 mai à Addis-Abeba à l’occasion d’une table ronde sur les compétences et les mécanismes de formations requis pour la mise en œuvre de la ZLECA, des experts, hauts fonctionnaires, investisseurs, des représentants de la société civile et du secteur privé se sont accordés sur l’urgence pour les pays africains d’évaluer et palier rapidement au manque de formation des fonctionnaires, négociateurs et autres acteurs clés de la mise en œuvre de la ZLECA.

En effet, si les études de la CEA révèlent que la mise en place d’un marché unique africain pourrait contribuer à consolider et accélérer la croissance économique du continent et renforcer sa compétitivité dans le marché mondial, la concrétisation de la ZLECA devra passer par plusieurs étapes, dont la négociation par les pays des règles continentales notamment en matière de concurrence, d’investissement ou de propriété intellectuelle. Pour y parvenir, les pays africains devront impérativement se doter des compétences qui leur permettront de tirer le plus grand bénéfice possible de la ZLECA pour leurs pays.

En effet, selon l’ACBF, le manque de formation des acteurs de la mise en œuvre de la ZLECA fait planer un danger réel sur la concrétisation des ambitions du continent. En effet, selon un document de l’ACBF, des quelques 42 traités et accords signés par l’Organisation de l’Unité Africaine puis l’Union Africaine entre 1963 et 2014, seuls 25 ont été ratifiés. Une situation qui pourrait s’expliquer par le déficit de capacités nécessaire à la ratification et la mise en œuvre des accords en question.

Afin que la ZLECA puisse devenir réalité, les pays africains et les communautés économiques régionales devront se doter des capacités humaines et institutionnelles permettant une ratification rapide de l’accord ainsi que la mise en place et l’application de feuilles de routes pour la concrétisation de la Zone de libre-échange africaine.

Les formations nécessaires toucheraient ainsi à des domaines tels que la négociation d’accords commerciaux, la coordination, le suivi et l’évaluation des accords commerciaux ou encore des savoir-faire techniques (le déficit de l’Afrique en ingénieurs, par exemple, s’élevait à 4,3 millions en 2016). Des formations s’imposeraient également dans des domaines tels que le leadership transformateur, l’ouverture au changement, les nouvelles technologies, l’innovation, etc.

Les participants à la table ronde se sont également penchés sur des problématiques connexes telles que les difficultés des gouvernements à attirer et maintenir les profils de haut niveau dans leurs rangs, le recours aux diasporas africaines ou la jeunesse, sources de talents au service de la transformation de l’Afrique.

Conjointement organisée par la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) et la Fondation pour le Renforcement des capacités en Afrique (ACBF) en marge de la 51ème Conférence des Ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, cette rencontre s’est tenue avec la participation de Albert Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’Industrie à la Commission de l’Union Africaine, Emmanuel Nnadozie, Secrétaire Executif de l’ACBF, Mustapha Sadni Jallab Chef de la Division de la formation et de la recherche à l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), Bahati Maburuki, Conseiller au Cabinet du Ministre du Plan de la République Démocratique du Congo, Zmedeneh Negatu, Président du Fairfax Africa Fund, Afeikhena Jerome, Consultant international, et  Samson Kebede, Ambassadeur pour la Jeunesse au Conseil National de la Jeunesse d’Ethiopie.


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