Le Chef de la CEA exhorte les parties prenantes à réaliser une ZLEC « opportune et significative »

Niamey, le 1er décembre 2017 (CEA) - La Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, plaide en faveur de la Zone de libre-échange continentale et de son ambition historique d’intégrer les marchés fragmentés de l’Afrique et de garantir la prospérité africaine.

Elle prenait la parole lors de l’ouverture d’une réunion de deux jours des ministres africains du commerce (AMOT), se tenant à Niamey, en ce 1er décembre 2017. Ladite réunion doit examiner et approuver le texte de l’accord établissant la ZLEC.

Mme Songwe exhorte les ministres du commerce à veiller à ce que la ZLEC se réalise de manière « opportune et significative ».

« Il est extrêmement important que nous finalisions l’accord de la ZLEC lors de cette réunion ministérielle conformément au mandat du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UA pour conclure ce processus en décembre 2017 », déclare Mme Songwe, ajoutant, « Nous comprenons tous qu’il faut plus de travail technique mais cela fera partie de la mise en œuvre de l’accord ».

La Secrétaire exécutive note qu’en éliminant les droits de douane, la ZLEC peut stimuler le commerce intra-africain de 52% et qu’en réduisant les barrières non tarifaires, elle peut être doublée, ce qui profitera au bien-être africain à hauteur de 22 milliards de dollars.

Elle dit également qu’un « marché continental élargi favorisé par la ZLEC peut attirer davantage d’IDE pour soutenir le développement des infrastructures africaines et accroître la productivité, apporter un soutien à la diversification, créer de la valeur ajoutée et réaliser la transformation ». Avoir des marchés ouverts, indique-t-elle, peut renforcer le commerce agricole qui à son tour, permettra l’Afrique de se nourrir elle-même ».

Elle souligne qu’en transformant structurellement nos économies, nous créons des emplois et des opportunités freinant ainsi la tendance voyant des millions d’Africains risquer leur vie à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger.

Pour sa part, le Président du Niger, Issoufou Mahamadou, qui prend la parole en sa qualité de Chef de l’État et de défenseur de la CUA en matière de ZLEC, fait savoir que la ZLEC est un moyen de sortir l’Afrique du cercle vicieux du chômage, du manque d’emplois et de l’exode récurrent des jeunes du continent en tant que migrants économiques.

Le Président Mahamadou décrit la ZLEC et le programme « Renforcer le commerce intra-africain » de l’UA comme des « initiatives complémentaires qui nous aideront à réaliser notre vision 2063 ». M. Mahamadou remercie la CEA d’avoir fourni un soutien technique au processus de la ZLEC.

Pendant ce temps, Mme Songwe cite également la performance du Niger dans le classement Doing Business comme un « témoignage de la détermination politique du Niger et nous vous félicitons Monsieur le Président ainsi que votre gouvernement pour vos efforts continus dans ce domaine ».

Elle note, cependant, que comme de nombreux autres pays africains, le Niger doit doubler sa croissance pour atteindre les objectifs du PDES et de l’Agenda 2063, ajoutant, « Pour cela, nous avons besoin de la ZLEC. Le secteur privé, les PME, nos jeunes attendent tous cet accord. Nous devons être résolus dans notre résolution de le réaliser ».

Le Chef de la CEA mentionne les « règles d’origine » et les « modalités pour les marchandises » comme deux domaines susceptibles de retarder la ZLEC. Elle suggère que « l’utilisation des règles d’origine provisoires et la mise en œuvre des produits déjà couverts par le niveau d’ambition de 90% nous permettront de voir les échanges commerciaux se dérouler sous la ZLEC en 2018, tandis que les règles d’origine plus complexes demandent et offrent l’aspect des offres d’accès au marché ».

Le Président de la CUA, Moussa Faki Mahamat, ajoute également sa voix aux appels en faveur d’une adoption rapide de l’accord de la ZLEC.

« L’adoption de la ZLEC dans les délais impartis par les chefs d’État et de gouvernement de l’UA marquera une étape importante vers la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique », déclare M. Mahamat. Il indique que la ZLEC fera de l’Afrique l’une des plus grandes économies du monde et renforcera sa capacité à interagir sur un pied d’égalité avec les autres blocs économiques internationaux.

M. Mahamat souligne que la ZLEC fait partie d’un ensemble plus vaste, qui comprend des droits de propriété intellectuelle renforcés, l’industrialisation et l’élimination des conflits armés d’ici 2020 entre autres.

Commentant les Accords de partenariat européen (APE), Mme Songwe dit : « La ZLEC doit être la priorité pour les pays africains en termes de politique commerciale. À cet égard, nous devons travailler sur des domaines de convergence, mais il doit y avoir une pause stratégique sur les processus de négociation de l’APE jusqu’à la finalisation de la ZLEC.

Elle précise que l’Afrique peut à nouveau se rapprocher de l’UE une fois qu’elle aura établi la ZLEC afin que celle-ci puisse servir de base à un accord panafricain cohérent avec l’UE, un accord qui soutienne mieux notre programme d’intégration continentale et notre commerce intra-africain.

Mme Songwe rassure les ministres que « la CEA est, et reste, engagée à aider le continent à atteindre ses objectifs et à construire l’Afrique que nous voulons ».


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