Addis-Abeba le 13 mai 2018 (CEA) - Le processus de planification du développement à long terme dans tout pays sera sur une base fragile s’il n’y a pas de système de coordination efficace entre les institutions gouvernementales qui produisent et stockent des données économiques.
M. Bwalya Ng'andu, Gouverneur adjoint chargé des opérations à la Banque de Zambie, note que les chercheurs de quelconque pays auront des difficultés à trouver des données du ministère de la santé, du ministère de la planification, du ministère des finances, de la banque centrale ou de toute autre agence s’il n’y a pas de bonne coordination entre ces institutions.
Tels sont les paroles de M. Ng'andu lors d’une réunion sur les moyens à mettre en place pour combler les lacunes des indicateurs économiques des Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique, au cours de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique d’Addis-Abeba.
Ng'andu dit que le mauvais stockage des données rend également difficile la connaissance des données disponibles : « Il n’est pas surprenant que parfois nous collectons et stockons des données, mais nous ne trouvons pas les informations dont nous avons besoin », indique-t-il. « C’est comme dans un cimetière, une tombe sans épitaphe, c’est un peu difficile ».
À la réunion d’Addis-Abeba, M. Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), exhorte les pays africains à renforcer leurs systèmes statistiques nationaux, à améliorer la coordination entre l’agence responsable des statistiques, les ministères sectoriels connexes et autres producteurs de données.
Chinganya déclare que sur les 240 indicateurs composant le cadre de suivi des Objectifs de développement durable, 63 sont de nature économique ou nécessitent des statistiques économiques et financières. « Par conséquent, les pays africains doivent être capables de comparer efficacement les données économiques et de voir les progrès réalisés chaque année dans la réalisation des ODD, si vous ne pouvez pas le mesurer, vous ne pouvez pas le gérer », dit-il, ajoutant que nous avons besoin de données et de statistiques factuels.
Normes statistiques internationales
Les méthodologies statistiques internationales sont essentielles pour garantir des données de qualité. Les participants à la réunion indiquent également l’importance d’adopter et de normaliser la manière dont l’information est collectée et traitée et la nécessité d’explorer de nouvelles technologies. « Ceci afin d’éviter les incohérences avec les normes statistiques internationales et la non-comparabilité des résultats », note M. David Boko, Statisticien du Centre africain pour la statistique.
Selon le Centre, un certain nombre de pays sur le continent manquent d’une architecture de production statistique suffisante, de ressources technologiques adéquates, de processus de collecte de macro données ou d’une compréhension du potentiel d’exploitation des innovations « big data ».
« L’adaptation et l’utilisation de technologies modernes assureront des données de qualité, mais il faudra des plans pour investir dans des capacités techniques et des ressources informatiques adéquates », souligne Boko.
Le Centre africain pour la statistique fournit une assistance technique aux pays pour la mise en place d’infrastructures statistiques efficaces pour la collecte, le traitement, la compilation, l’analyse, la diffusion et l’archivage des statistiques économiques et des comptes nationaux.
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Pour plus de détails sur le Mécanisme de coordination régionale pour l’Afrique :
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