29 janvier 2016 – Aujourd'hui, dans un discours devant le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a mis en évidence trois thèmes qui sont importants au programme du Conseil – la lutte contre le terrorisme, et les crises en cours au Soudan du Sud et au Burundi – et qui exigent une attention urgente au niveau continental et de la communauté internationale au sens large.
Le Burundi a sombré dans une crise politique profonde au cours des neuf derniers mois. M. Ban, durant sa visite de trois jours à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour le Sommet de l’Union africaine, déclare au Conseil que le pays est sur le point de la rupture.
Saluant le leadership de l'UA dans la Communauté de l’Afrique de l’Est, pour les mesures prises à ce jour pour empêcher que les violences ne s’intensifient, le Secrétaire général déclare que la présence de l’UA s’est fait ressentir.
En outre, en autorisant le déploiement de la Mission de prévention et de protection au Burundi, connu sous le nom de MAPROBU, «le Conseil a envoyé un message fort à l’ensemble du continent et du monde que l’intensification de la violence et les violations des droits de l’homme ne resteront impunies».
Le SG des Nations Unies dit que nous nous devons de faire tout notre possible pour mettre en place un processus politique inclusif. Nous travaillerons avec nos partenaires pour soutenir le dialogue et trouver des moyens pour éviter que la situation ne s’empire, grâce à son Conseiller spécial, M. Jamal Ben Omar et son équipe et ainsi que les institutions des Nations Unies sur le terrain. Il fait remarquer qu’il y a de cela 15 ans, l'engagement des gouvernements régionaux et le soutien de la communauté internationale avaient conduit à l'Accord d'Arusha, qui a mis fin à des décennies de violence terrible au Burundi.
Il dit qu’il est certain que le Burundi peut éviter le pire et que nous devons tous, de toute urgence, conjuguer nos efforts dans un même esprit et vers un même objectif.
Pour ce qui est de la situation au Soudan du Sud, le Secrétaire général déclare qu'il est profondément déçu que les signataires de l’accord de paix ont failli à l’échéance du 22 janvier pour former un gouvernement de transition d'unité nationale.
M. Ban demande à toutes les parties de résoudre rapidement les différends qui empêchent la mise en place dudit gouvernement. Les parties doivent placer les intérêts de leur jeune nation et de son peuple, qui ont plus que souffer et ce assez longtemps. Et il ajoute qu’il est important que les États membres de l'UA et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), tiennent les signataires pour responsables et qu’ils respectent leurs engagements.
Il fait également mention du terrorisme et de l’extrémisme qui sont une menace croissante sur le continent. En effet, Al-Shabaab, Al-Qaïda au Maghreb islamique, Boko Haram, et l'Armée de résistance du Seigneur ont établi une présence et étendu leurs activités à travers les frontières. Le terrorisme affecte aussi les opérations de paix, notamment au Mali et en Somalie. La radicalisation et le recrutement de jeunes hommes et femmes sont une grande préoccupation.
Il félicite les efforts accrus de l’Union dans la lutte contre le terrorisme grâce à des activités bien coordonnées. Il dit que les initiatives sous régionales sont une autre option de développement et qu’il est nécessaire en ce qui concerne les nouveaux programmes de coordonner et établir des partenariats entre l’UA et les Nations Unies, ce d’urgence et à travers un large éventail d'activités.
Comme il l’a dit plus tôt, les balles tueront les terroristes, mais seul le développement, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme peuvent empêcher le terrorisme. Il rappelle qu’il a récemment lancé un Plan d’action des Nations Unies, contenant 70 recommandations aux États membres et au système des Nations Unies qui vise à prévenir l’extrémisme violent.
Ce Plan exige que les États membres envisagent d’adopter leurs propres plans nationaux et que les organisations régionales coopèrent en matière de sécurité frontalière, d’enlèvement et de financement du terrorisme. M. Ban dit qu’il espère que l’Union africaine soutiendra une résolution adoptée par consensus en appui au Plan de l'Assemblée générale, qui enverra un message fort d’unité face à l’extrémisme violent. M. Ban déclare que les gouvernements africains doivent être au centre de cet effort.
Au programme d’aujourd'hui, le Secrétaire général a rencontré Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’UA. Ils ont discuté de la coopération ONU-UA et se sont engagés à renforcer le partenariat stratégique dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits, ainsi que continuer à chercher des moyens de financement souples, prévisibles et durables aux opérations de l’UA autorisées par le Conseil de sécurité. Ils ont également discuté de la situation dans un certain nombre de pays où l’ONU et l’UA coopèrent, dont le Burundi, la Libye, le Soudan du Sud et la Somalie.
Le Secrétaire général a également assisté à l’Assemblée générale avec le personnel de la Commission économique pour l'Afrique et l'Équipe pays des Nations Unies à Addis-Abeba, en Éthiopie.