L'Afrique peut adopter des pratiques minières responsables conformes à la Vision africaine du régime minier (VAM)

Cape Town, 09 mai 2013 (CEA) - Les principaux acteurs du secteur minier participant  à une réunion de partenariat de l'industrie extractive et de l’industrie des métaux, organisée par le Forum économique mondial et la Commission économique pour l'Afrique (CEA), ont mis en évidence que la fenêtre d'opportunités offerte par la hausse des prix des produits de base doit correspondre à une augmentation des revenus pour les gouvernements africains dans une égale mesure. La réunion qui a eu lieu le 8 mai avait pour but d’examiner comment la Vision africaine du régime minier et son objectif de faciliter l'exploitation transparente, équitable et optimale des ressources minérales pour soutenir une croissance durable à large assise et le développement socio-économique peuvent se traduire en visions minières nationales, élaborées à partir d'un processus totalement transparent et inclusif.

Alors que l'indice des prix des métaux précieux et des minerais de base a augmenté de plus de 200% ces dix dernières années, les dirigeants de l'industrie et les décideurs politiques qui sont ici conviennent que la contribution actuelle des ressources minéralesau développement économique de l'Afrique n'est pas proportionnelle. Soulignant la nécessité de l’enrichissement et de l’ajout de valeur ainsi que l’instauration de liens dans la chaîne de valeur des minéraux, le Secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes a dit : « Les ressources minérales doivent contribuer à la transformation structurelle - nous devons voir un secteur manufacturier fort se développer en Afrique ».

Selon les experts de l'industrie, le Canada, l'Australie et le Chili ont utilisé le secteur des minerais pour leur transformation industrielle et leur PIB a fortement augmentégrâce à la contribution de l'industrie manufacturière. "Les produits de basen’ont pas été une malédiction mais plutôt une bénédiction pour ces pays - la base de ressources minérales diversifiées et riches peut faire la même chose pour l'Afrique», note Lopes.

Une approche continentale qui oriente les minerais de l'Afrique sur le chemin du profit pour le développement est déjà en place. «Dans le cadre du partenariat tripartite entre l’Union africaine, la Banque africaine de développement et laCEA, le Centre africain de développement minier (CADM) a été mis en place pour aider les États membres de l'Union africaine à parvenir à un développement social et économique à grande échelle basée sur les richesses minérales de l'Afrique, comme prévu dans la « Vision africaine du régime minier », disent les hauts fonctionnaires de la CEA. Le Centre vise à créer un espace institutionnel et politique pour établir d’importants liens sociaux et économiques et faciliter ainsi un processus d'industrialisation tiré par les ressources minérales.

Comme l’ont souligné les participants ici, les risques évoluent en Afrique en raison d’une plus grande stabilité macro-économique et politique dans la plupart des pays, ce qui offre des possibilités d'investissement dans la géologie très prometteuse du continent. Toutefois, les pays ont besoin d’améliorer la gouvernance et la capacité de négocier des contrats ainsi que de vérifier la chaîne de valeur des ressources minérales. Il faut un environnement réglementaire plus sophistiquée, plus de clarté  politique, et de cohérence et de transparence dans le cadre  politique globale.

Les parties prenantes sont également d’accord sur la nécessité de maîtriser la Vision africaine du régime minier. «C’est la seule façon de pouvoir appréhender et traiter  des questions spécifiques à chaque pays, comme l'intégration et l’instauration d’un lien entrel'exploitation minière et le reste de l'économie», soulignent les experts. À cet égard, introduire une vision minière nationale dans quelques pays fournira des enseignements de poids au reste du continent pourcommencer à élaborer des politiques conformes au MAV.

Les participants ont discuté de l'outil de gestion des ressources minéralesélaboré par le Forum économique mondial, qui pourrait être utilisé dans le processus d'élaboration de visions minières nationales, la compréhension et l'alignement des points de vue souvent divergents de toutes les parties prenantes sur la valeur du secteur des ressources minérales n’en serait que faciliter. L'outil pourrait aider à aligner les perceptions de la valeur qu’ont les communautés, le secteur privé et les gouvernements.

En outre, il est possible de traiter les lacunes de capacités au niveau des pays et au sein des gouvernements, selon les experts. « Au lieu d'avoir des accords projet par projetdans un pays, un modèle généralisé qui spécifie tous les paramètres clés pourrait être élaboré et ensuite personnalisé», soulignent-ils.

«Les accords de développement miniers peuvent devenir une loi en soi car les gouvernements manquent souvent de moyens de surveiller la mise en œuvre de ces accords complexes", argumentent les experts, qui soulignent qu’un cadre juridique et réglementaire solide ou une politique minière type ou encore un accord seraient suffisants. L'appel lancé ici cette semaine aux gouvernements est «Légiférez, ne négociez pas ».

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