La ZLECA est une étape importante dans la marche de l’Afrique vers la prospérité, déclare le ministre marocain des finances

Addis-Abeba, Éthiopie, le 14 mai 2018 (CEA) - La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est une étape majeure qui conduira sans aucun doute à une Afrique intégrée prospère et moins dépendante des sources extérieures pour son bien-être, déclare ce lundi, le Ministre des finances, Mohamed Boussaid.

M. Boussaid prend part au débat lors d’une table ronde lors de la 51ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, axée sur l’espace budgétaire et la viabilité financière dans le contexte de la ZLECA.

Le ministre exhorte les pays qui n’ont pas encore adhéré à l’accord, à le faire en déclarant qu’il n’y a pas de perdants, nous sommes tous gagnants avec la ZLECA, surtout quand elle sera pleinement opérationnelle, ouvrant ainsi la voie au libre-échange en Afrique, facilitant l’industrialisation et la diversification économique des pays membres et assurant une croissance durable, génératrice d’emplois pour l’ensemble de la région.

Il dit que le commerce intra-africain augmentera une fois que l’accord rentrera en vigueur.

« Étant donné que nous dépendrons moins des sources extérieures pour la valeur de nos produits, le commerce permettra au continent de rattraper son retard sur le reste du monde », indique M. Boussaid, ajoutant que la ZLECA donnera aux citoyens africains un sentiment de fierté d’appartenir à un bloc mondial qui améliorera les conditions de vie à travers le continent.

« Je crois que le commerce interafricain est actuellement à moins de 15% mais quand on regarde le marché régional dans certaines régions, il monte à 66%. Par conséquent, il y a un grand potentiel - énorme potentiel pour le commerce interafricain à la suite de la ZLECA et nous serons moins dépendants des acteurs externes. La ZLECA est une étape importante pour une Afrique prospère. Il n’y a pas de perdants, nous gagnerons tous tant que nous aurons les bons instruments en place ».

Pour sa part, la Ministre nigériane de la planification, Aichatou Boulama Kane, informe que les avantages de la ZLECA sont innombrables, d’où la nécessité pour les pays qui n’ont pas encore signé l’accord de le faire.

Elle demande également aux pays membres de ratifier rapidement les instruments de la ZLECA afin que l’accord puisse entrer en vigueur dans l’intérêt du peuple africain.

« En tant que continent, nous n’avons vraiment pas le choix - nous devons développer nos économies et être moins dépendants du monde extérieur en mobilisant des ressources nationales pour financer nos enjeux de développement », indique Mme Kane.

Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) partage sa crainte quant à l’habitude des pays africains de ne pas ratifier les traités et les accords auxquels ils adhèrent. Ceci, dit-il, peut mettre en danger la ZLECA.

« La ratification de la ZLECA n’est qu’un début. Pour s’assurer que les pays bénéficient des résultats maximums, cela signifie que la mise en œuvre devra être accélérée par une stratégie forte », indique-t-il, ajoutant que des ressources nationales accrues faciliteront la mise en œuvre de la ZLECA.

« La ZLECA elle-même favorisera la mobilisation des ressources nécessaires pour financer le développement à tous les niveaux et contribuera également à créer un espace budgétaire plus viable en Afrique ».

Herakles Polemarchakis, Professeur d’économie à l’Université de Warwick, partage ses expériences en tant que Conseiller de la Grèce pendant la crise financière grecque qui était une série de crises de la dette qui a commencé avec la crise financière mondiale de 2008.

Il dit que certains pays ont contracté d’énormes dettes parce qu’ils consomment plus que ce qu’ils produisent.

La Conférence des ministres s’achève ce mardi.

 

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