La ZLEC prêt à libérer le plein potentiel de l’Afrique, dit Songwe de la CEA

Le Cap, Afrique du Sud, le 04 février 2018 (CEA) - « La réforme politique de l’Afrique de 2018, la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), est prête à libérer le plein potentiel du continent ; une zone qui permettra à plus de pays africains de faire des échanges les uns avec les autres sur un marché intégré plus large », déclare Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Dans son allocution d’ouverture, lors du 5ème Symposium ministériel annuel de Mining Indaba 2018 qui a débuté, ce lundi, au Cap, Mme Songwe déclare que le secteur minier sur le continent bénéficiera le plus de la ZLEC et contribuera à la transformation des économies africaines.

« La ZLEC est une initiative politique singulière qui aidera, votre entreprise, le continent à créer plus d’emplois et garantir la création de valeur suffisante sur le continent et à accroître le commerce intra-africain », dit-elle aux responsables et autres personnes en charge des questions minières prenant part à la réunion.

« Quand les pays africains commercent avec d’autres pays africains, plus de valeur est créée et donc nous croyons pouvoir faire plus que cela avec la ZLEC », dit Mme Songwe, ajoutant que le commerce intra-africain est passé de 5% en 2012 à 17% actuellement.

« Si vous deveniez partie prenante de ce processus de transformation, de création de chaînes de valeur sur le continent, nous ferions beaucoup plus et créerions beaucoup plus d’emplois sur le continent. C’est vraiment le but de la ZLEC, pour voir si nous pouvons créer un marché intégré plus large - qui aura 1,5 milliard de personnes d’ici 2030 avec un PIB potentiel de 2,2 billions de dollars », informe-t-elle.

Le symposium et ses tables rondes ont porté sur six domaines principaux : le manque de confiance ; le manque d’engagement ; le manque de capacités ; les lacunes en matière de gouvernance et de réglementation ; les liens intersectoriels et la nécessité d’un engagement accru du secteur financier.

Le Chef de la CEA souligne la nécessité pour le secteur minier du continent d’aider les pays africains à renforcer la mobilisation des ressources intérieures, un sujet débattu par les dirigeants africains lors du dernier Sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Éthiopie.

« L’une des grandes discussions a été de savoir comment mobiliser les ressources intérieures et s’assurer que le continent dispose des ressources nécessaires pour garantir son développement », ajoute-t-elle, soulignant la nécessité de contenir l’érosion de la base, la délocalisation des bénéfices et les Flux financiers illicites (FFI) qui, selon elle, entravent le désir de l’Afrique de mobiliser davantage des ressources intérieures.

« Il y a un sentiment que beaucoup d’entre nous dans cette salle, aujourd’hui même, font partie du problème et je pense qu’il nous incombe de nous assurer que nous pouvons démontrer de manière crédible que ce n’est pas le cas », déclare Mme Songwe, ajoutant qu’il y a également un sentiment que le secteur minier sur le continent « ne contribue pas à la mobilisation des ressources domestiques et la question est de savoir comment nous pouvons, en tant que collectif, garantir que cette perception, aussi défectueuse soit-elle, puisse être abandonnée ».

Elle déclare que la CEA est prête à travailler avec le secteur minier et d’autres parties prenantes pour faire en sorte que la perception soit modifiée et qu’il y ait une situation avantageuse pour tous, entre les sociétés minières et les gouvernements africains en matière de mobilisation des ressources intérieures.

« Nous savons que dans un projet minier typique, les recettes fiscales provenant de l’État ne représentent que 17% des revenus totaux pendant la durée du projet. Dans le même temps, plus de 60% des dépenses d’investissement dans un projet minier typique ont trait à l’achat d’intrants », indique Mme Songwe.

Elle souligne le besoin de transparence et de bonne gouvernance dans le secteur minier qui peut aider à transformer le continent africain alors que les gouvernements jouent leur rôle dans la création d’environnements propices à l’exploitation de conglomérats miniers et autres investisseurs sur le continent.


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