La volonté politique et le développement des capacités, essentiels pour la bonne gouvernance foncière

Addis-Abeba, le 20 avril 2016 (CEA) - « L’Agenda 2030 (Objectifs de développement durable) ne peut pas être réalisé sans la mise en place de systèmes modernes de gestion foncière accompagnés d’une bonne gouvernance foncière», déclare le Président éthiopien, M. Mulato Teshome dans son discours liminaire lors du quatrième Forum de haut niveau des Nations Unies sur la gestion de l’information géo-spatiale à l’échelle mondiale.

Le Forum, où participent 10 ministres de gouvernements venant de l’Afrique, de l’Asie, du Pacifique et de l’Amérique  du Sud et 400 participants, est conjointement organisé  par le Gouvernement éthiopien, la gestion de l’information géo-spatiale à l’échelle mondiale (UNGGIM) et la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Cette rencontre a pour objectif de discuter du rôle de la bonne gouvernance foncière dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). « Nous réclamons une bonne gouvernance africaine. Une Afrique pacifique et sûre ne peut voir le jour que si nous veillons à la bonne gouvernance foncière dans notre continent », réitère M. Teshome qui souligne également que l’Afrique a besoin de fournir des informations géo-spatiales précises si l’on veut réaliser à un développement durable. Le Commissaire de la planification nationale de l’Éthiopie, M. Yinager Dessie Belay qui partage aussi les sentiments du président éthiopien, note le rôle important que joue le foncier dans le développement du continent. Il encourage les pays à « maîtriser le potentiel qui existe dans une bonne gouvernance foncière ». Si celle-ci  n’est pas gérée correctement, les terres peuvent être une source de conflit, prévient-il. Le manque de gestion des terres peut alimenter l’instabilité en Afrique.

M. Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique de la CEA, fait remarquer que « l’accès à la terre fait partie de l’activité et de la réussite humaine, mais la terre est une ressource limitée ». « Pour gérer une ressource nous devons en connaitre la valeur, nous avons besoin d’en faire l’inventaire », dit-il; et encourage ainsi les pays africains à cartographier leurs terres pour augmenter le taux actuel de 2,4 pour cent. L’importance de l’information géo-spatiale est reconnue partout en  Afrique. Selon Chinganya, il est donc souhaitable que les États membres aident à orienter, à l’avenir le développement et la mise en œuvre de l’information géo-spatiale. M. Greg Scott, de la Division de la statistique des Nations Unies et du Secrétariat de l’UNGGIM, catalogue les zones ODD où l’information géo-spatiale peut jouer un rôle, telles que la sécurité alimentaire, l’eau, le sanitaire et l’hygiène, l’égalité hommes-femmes, l’agriculture durable, les villes et les établissements humains, la dégradation des terres et la perte de la biodiversité.

Représentant le Conseil commun des sociétés d’information géo-spatiale, M. Christiaan Lemmen,  observé que 70% des rapports entre l’homme et le foncier au niveau mondial sont informels ou inconnus. « De nombreuses relations sont méconnues, alors que les populations et les villes se développent, ce qui engendre des différends et des conflits ». Il pense que les gouvernements peuvent utiliser l’information géo-spatiale pour garantir la propriété foncière pour les citoyens.

Les panelistes conviennent que la volonté politique et le développement des capacités sont  maintenant nécessaires pour mettre en œuvre un système complet de gestion d’information géo-spatiale qui œuvre à la planification et la mise en œuvre du développement de l’Afrique.

La conférence se poursuit jusqu'au vendredi 22 avril, et verra des discussions sur les cadres réglementaires, l’information foncière des besoins en données pour les ODD et le développement des capacités technologiques se tenir.

 

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