L’IDEP a abrité une formation sur le leadership en sécurité routière du 28 mai au 1er juin 2018. Une trentaine de cadres africains venant en majorité des agences, offices et centres traitant des questions de sécurité routière, des ministères du transport, de la sécurité intérieure, mais également des cabinets des premiers ministres, des parlements, de la police et sécurité déconcentrés se sont réunis pour discuter des enjeux de la sécurité routière dans les stratégies nationales de développement.
Le Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’ivoire, Ethiopie, Kenya, Mali et Sierra Leone étaient représentés dans cet atelier de formation, qui est la deuxième activité organisée en partenariat avec l’IDEP, dans le cadre d’un vaste programme de la Banque Mondiale en matière de sécurité routière. La première qui a eu lieu en février était un atelier qui a mis en place un Observatoire des données en matière de sécurité routière en Afrique.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présence effective de M. Mamadou Ibrahima Lô, Directeur de Cabinet du Ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement du Sénégal, de M. Ibou Diouf, Responsable de Programme senior, en charge du Programme de politiques de transport en Afrique de la Banque Mondiale, et de M. Mustapha Sadni Jallab, Chef de la Division formation & recherche à l’Institut de développement économique et de planification (IDEP).
M. Sadni Jallab a souligné l’importance du thème en mentionnant quelques défis majeurs auxquels le continent africain est confronté en matière de sécurité routière, dont la promptitude des interventions et le respect de la règlementation par toutes les parties prenantes. Il a souligné l’importance de mener des réflexions vers des politiques plus inclusives avec les services étatiques déconcentrés et de s’aligner sur les orientations déclinées dans la Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière (2011-2020), issue de la Deuxième Conférence mondiale de haut niveau sur la sécurité routière. En outre, la construction d’infrastructures durables et résilientes et une dissémination plus large de l’information routière devraient être une priorité.
Pour M. Diouf, cette activité qu’il qualifierait plutôt d’atelier d’échanges vient à son heure d’autant plus que les statistiques sont relativement alarmantes. En effet, M. Diouf a partagé quelques chiffres allant du taux de mortalité dû aux accidents de la route en Afrique (20% du taux global mondial) alors qu’elle reste le continent avec le parc automobile le moins fourni (2,3% des véhicules au niveau mondial). Au-delà d’une bonne politique, il suggère la mise en place d’un un Fonds spécial qui devrait être alloué à cet axe de développement.
M. Lô, après avoir corroboré les statistiques, a indiqué quelques causes dont l’urbanisation rapide, la motorisation grandissante et la jeunesse de la population qui laissent penser que les accidents de la circulation produiraient de plus en plus d’effets sur les systèmes de santé, la productivité des travailleurs et, en général, le progrès économique des Etats, dans les années à venir. Et selon lui, malheureusement, ils auront avant tout et surtout plus d’impacts sur les usagers les plus vulnérables. Il renchérit en reconnaissant l’urgence d’agir en prenant des initiatives aptes à améliorer les systèmes de collecte et de traitement des données d’accidents qui sont à la base des décisions politiques.
Au-delà d’interpeller encore une fois les participants sur l’importance de la sécurité routière dans les pays en développement, cet atelier, traitera entre autres des points suivants :
- La Décennie de l’action en sécurité routière des NU 2011 – 2020
- Le Plan d’action pour une sécurité routière en Afrique
- La Charte de la sécurité routière en Afrique
- Les progrès notés en Afrique
- Le leadership en pratique
- La sécurité routière comme priorité politique
- Le développement d’un agenda du leadership en sécurité routière
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