Addis-Abeba, 29 novembre 2016 (ECA) - Brexit ne signifie pas que le gouvernement britannique tournera le dos à l’Afrique, déclare ce lundi, Paul Boateng, Membre de la Chambre des Lords du Royaume-Uni.
M. Boateng déclare lors du Forum africain du commerce que Brexit présente à l’Afrique et au Royaume-Uni l’occasion de « mettre le développement au cœur de nos relations commerciales avec l’Afrique, chose qui n’a pas toujours été le cas en ce qui concerne les APE, soyons francs à ce sujet ».
« Le Royaume-Uni en est conscient et nous chercherons toutes les occasions afin de minimiser les perturbations dans nos relations commerciales et de profiter de toutes les occasions pour saisir cette chance de qui nous est donnée de repenser les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Afrique de telle sorte que le commerce intra-africain devienne une opportunité que nous pouvons ensemble saisir », dit-il.
Pour contribuer au débat sur l’Afrique et la coopération économique et commerciale de l’UE, M. Boateng assure aux participants, y compris aux ministres africains du commerce, des finances et des transports, ainsi qu’aux hauts fonctionnaires, aux directeurs des Communautés économiques régionales (CER), aux PDGs et aux dirigeants africains, aux représentants des Agences de développement international, à la société civile et autres, que les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Afrique ne seront pas affectées suite au Brexit.
« De toute evidence, à la suite du Brexit, il faut certainement rassurer l’Afrique que Brexit ne veut pas dire que le Royaume-Uni tournera le dos à l’Afrique et je peux vous assurer que par-delà les clivages politiques au Royaume-Uni, dans les deux Maisons, l’Afrique et le lien historique du Royaume-Uni avec celle-ci reste au coeur de nos pensées », dit-il.
« Oui, il y a une incertitude en ce moment même, ce qui est inevitable lorsqu’une décision aussi importante est prise », dit M. Boateng.
« Oui, il y a toujours un risque quand on pense à l’ampleur de la tâche qui nous attend à l’avenir dans l’élaboration des perspectives d’avenir en ce qui concerne les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Afrique, mais je pense pouvoir donner l’assurance absolue que nous voyons cela au Royaume-Uni comme une opportunité à saisir ».
Il se dit plus préoccupé par la question des infrastructures dans la plupart des pays africains. M. Boateng est né et a grandi au Gold Coast, appelé aujourd’hui Ghana.
« Je suis le petit-fils de cultivateurs de cacao et de manioc. Ma grand-mère cultivait le manioc tandis que mon grand-père cultivait le cacao, et quand je regarde notre village de Tafo, dans la région de l’Est du Ghana, deux choses me viennent tout d’abord à l’esprit: dans les années 1950, il y existait une liaison ferroviaire directe entre Tafo, la région de culture du cacao et Takoradi, qui à l’époque était notre principal port », déclare-t-il aux participants.
« Cette liaison ferroviaire n’existe plus et a eu des effets néfastes sur l’agriculture au Ghana, mais le Ghana n’est pas le seul à voir ses infrastructures se détériorer; ainsi le Royaume-Uni reconnaît l’importance des infrastructures pour promouvoir le commerce intra-africain.
La deuxième chose que je ne peux m’empêcher de remarquer, concerne l’existence d’un Institut de recherche sur le cacao de l’Afrique de l’Ouest qui se trouvait juste à côté de la ferme de ma grand-mère. Cet Institut était une ressource majeure pour l’Afrique de l’Ouest en termes d’appui agricole, de vulgarisation agricole et de recherche au plus haut niveau car il produisait ainsi chaque année une poignée de doctorats. Mais maintenant malheureusement, due à des décennies de négligence et l’impact de l’ajustement structurel des années 70 et 80, l’accent sur l’enseignement supérieur et le lien entre l’enseignement supérieur, la science, la technologie et l’innovation et l’agriculture ne sont plus d’actualité. Nous cherchons maintenant à ramener cette question comme débat mais je dirais que c’est également un sujet très important de notre lutte pour une meilleure productivité agricole en Afrique.
« Sans cela nous serons en difficulté, mais il semblerait selon moi que les bonnes nouvelles montrent un changement et le Royaume-Uni et particulièrement notre département du développement international apporte sa contribution à cela », déclare M. Boateng.
Les participants seront à Addis-Abeba pour la toute première Semaine africaine du commerce, une plate-forme multipartite pour l’avancement de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et du commerce intra-africain.
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