La diaspora reconnue pour sa contribution au panafricanisme

Addis Abeba, 24 mai 2013 (CEA) - Lors d'une rencontre avec les différents acteurs de la société civile sur le thème Revoir le discours tenu au XXIe siècle sur le panafricanisme et la renaissance africaine, le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), M. Carlos Lopes, a reconnu le rôle joué par la diaspora africaine dans la promotion du panafricanisme comme identité unique née de l'esclavage et de la déportation.

« Nous devons reconnaître le rôle essentiel de la diaspora africaine dans la promotion de cet idéal et le rôle joué par des dirigeants et des intellectuels comme Marcus Garvey, W.E.B. DuBois et George Padmore, » a dit M. Lopes.

Il a expliqué qu'ils avaient fait du panafricanisme un point de ralliement pour affirmer leur identité raciale et leur patrimoine culturel, et que, pour cette raison historique, l'identité impliquée dans le préfixe « pan » n'existe que chez les personnes d'origine africaine. « Il n'est peut-être pas surprenant qu'il n'y a pas un discours similaire en Asie, Amérique latine ni même dans le monde arabe », a-t-il dit.

M. Lopes a salué la contribution de l'OUA à la libération du continent. « Il a créé le Comité de libération, qui a fournis armes, instructeurs et bases militaires aux différents mouvements de libération sur le continent », a-t-il dit.

« Le nom de beaucoup de pays et de gens est lié à l'action du Comité de libération mais nous devons rendre un hommage particulier à Mwalimu Julius Nyerere, qui se fit le champion de la création du Comité, et à la Tanzanie, qui l'a accueilli », a-t-il ajouté.

Il a dit que le panafricanisme devait être vu dans le contexte de la transformation socioéconomique du continent.

Il a aussi expliqué que les mégatendances observées en Afrique, dans des questions tels que l'urbanisation et la possibilité d'engranger un dividende démographique, ont donné au reste du monde des raisons de voir beaucoup de choses positives sur le continent. Il a toutefois réitéré la nécessité de s'approprier la production de ce qui se dit sur l'Afrique pour échapper aux analyses extérieures et faire en sorte que ce récit soit davantage fondé sur des données probantes ayant leur origine en Afrique même.

"La plupart des données disponibles sont des projections et ne reposent pas sur des faits réels. Nous devons générer des données de qualité et ainsi contrôler ce qui se dit sur le continent", a dit M. Lopes.

À cet égard, il a dit que l'Afrique devait profiter de la conjoncture favorable et orienter la transformation dans une direction qui profite à ses habitants. « Nous pouvons passer de systèmes non productifs, comme ceux que nous avons maintenant à l'industrialisation. Notre ambition doit être de faire plus que d'extraire et vendre des ressources minérales », a-t-il souligné.

La réunion s'est tenue en marge des célébrations de commémoration du cinquantenaire de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), devenue depuis l'Union africaine. Y assistaient d'anciens présidents, dont Karl Auguste Offman, (Maurice), Joacquim Chissano (Mozambique), Amos Sawyer (Libéria), et le Président du Groupe d'éminentes personnalités du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP).

Publié par:
La Section des communications extérieures et des relations avec les médias
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001
Addis-Abeba (Éthiopie)
Tél. +251 11 551 5826
Adresse électronique : ecainfo[at]uneca[dot]org
www.uneca.org