La croissance et la pauvreté: les paradoxes des économies africaines

Kinshasa, 2 novembre 2015 (CEA) - Les dirigeants africains réunis à la Conférence économique africaine tenue à Kinshasa du2-4 Novembre ont dit que pour réduire la pauvreté et l'inégalité l’Afrique a besoin d'économies inclusives et une qualité de croissance avec une répartition équitable.

Ouvrant la conférence intitulée «Lutter contre la pauvreté et les inégalités dans l'agenda de développement post-2015 », le Président du Sénat de la République Démocratique du Congo, M. Léon Kengo a souligné les défis et les ambiguïtés auxquels sont confrontées les économies africaines.

" Il est généralement accepté que l'Afrique a enregistré une forte croissance économique durant la dernière décennie. Cependant, en dépit de tous ces efforts, la pauvreté et les inégalités continuent de se développer ", a déclaré M. Kengo lors de son allocution d'ouverture.

" Il est clair qu'il ne suffit pas d'enregistrer une croissance économique impressionnante pour profiter des fruits de cette croissance .Une répartition équitable des fruits de la croissance est ce qui est nécessaire ", a déclaré M. Kengo.

M. Carlos Lopes, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l'Afrique, dans son allocution d'ouverture a déclaré que "l’éradication de la pauvreté, tout en stimulant la prospérité est le plus grand défi pour l'Afrique aujourd'hui."

M. Lopes a également souligné qu'il y a eu « une forte croissance mais que la réalité est différente ". Il a critiqué ce qu'il considère comme "une croissance sans qualité. "

"Les africains célèbrent le potentiel, plus que les résultats", a déclaré M. Lopes expliquant par la suite que pour obtenir des résultats, "Les Etats africains doivent travailler sur l'inclusion, la création d'emplois et la réduction de la pauvreté".

Le continent a fait de grands progrès dans de nombreux domaines tels que la participation des femmes dans la politique et la réduction de   la mortalité infantile a indiqué M. Lopes tout en soulignant également que « les inégalités ne peuvent corriger elles-mêmes ; elles resteront dans chaque génération, nous devons donc les combattre ".

M. Lopes croit que l'inégalité la plus pressante à battre, est l'inégalité des revenus qui est visible dans l'écart grandissant de richesse entre les riches et les pauvres citoyens.

Le vice-président par intérim de la Banque Africaine de Développement, M. Steve Kayizzi- Mugerwa a contesté les États africains à lutter contre l'extrême pauvreté. "L'Afrique doit améliorer le bien-être de ses habitants et non pas seulement en parler. Il faut réduire les inégalités et améliorer l'accès pour les femmes »a-t-il souligné.

M. Kayizzi-Muregwa a averti les   pays que les étiquettes et les récits tels que «L'Afrique en essor», «les Lions africains» ne signifient pas beaucoup s’ils ne sont pas combinés avec les efforts nationaux visant à développer et à éliminer la pauvreté.

Mr. Abdoulaye Mar Dieye, l’Assistant Secrétaire Général des Nations Unies et Directeur du Bureau Régional du PNUD pour l'Afrique a affirmé que "Nous avons besoin d'une nouvelle approche de développement durable et de la gestion de capital et de la terre si nous voulons vaincre la pauvreté ".

Il a proposé à ce que les pays construisent et consolident un état de développement avec une vision à long terme et une intégrité. Comme M. Lopes a déclaré "il ne fait aucun doute que la transformation structurelle de l'Afrique conduira à des territoires inexplorés et qu'il n'y a pas de feuille de route," cette 10ème Conférence économique africaine, qui se tient pour la première fois à Kinshasa, fournit donc une occasion pour les idées nouvelles et innovantes sur les moyens de lutter contre la pauvreté et l'inégalité.


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