Brazzaville, le 14 déc. 2016 (CEA) – Les problèmes d’interconnexion des réseaux de transport en Afrique centrale ne résultent pas de l’absence d’expertise sur le continent, mais attestent plutôt des difficultés rencontrées en matière de coordination inter-Étatique. Cet état de choses ralentit considérablement les efforts visant à réaliser la transformation structurelle dans de la sous-région – un processus qui ne peut être mené sans la libre circulation des personnes et des biens.
Voici présentés quelques points saillants ressortis de la concertation politique de haut niveau organisée ce jour à Brazzaville, la capitale congolaise, par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Les débats qui ont porté sur « le développement des infrastructures de transport pour relever le défi de la transformation structurelle du Congo », ont été meublés de présentations d’économistes de la CEA, Messieurs Mamadou Malick Bal et Ghitu-I-Mundunge, portant sur trois publications de ladite organisation, en rapport avec le thème du débat. Il s’agit du Profil de Pays du Congo révisé en mars 2016, de la « Politique Industrielle Transformatrice pour l’Afrique », et de « l’État de l’intégration régionale en Afrique VII ».
Les cadres du ministère de Transport, de l’Aviation civile et de la Marine marchande du Congo ; leurs collègues des ministères du Plan, de l’Économie, et de l’Equipment ; les responsables de la Commission de la CEMAC et du secrétariat général de la CEEAC ; ainsi que les représentants des pays de la sous-région ont convenu que l’Afrique centrale dispose des compétences techniques nécessaires pour accélérer l’intégration régionale à travers les infrastructures de transport ; elle devrait, cependant, relever de nombreux défis. Il s’agit notamment de la mobilisation des fonds propres pour le financement des projets d’infrastructures routières qui relient les principaux pôles nationaux et régionaux et de la difficulté pour les dirigeants de la sous-région de regarder dans la même direction.
Congo : efforts d’investissements productifs et de développement de réseaux infrastructurels
Tout en saluant la CEA pour les travaux inédits réalisés en matière de transformation structurelle en général et pour l’établissement récent du profil de pays du Congo, Monsieur Pierre Zomambou-Bongo, chef de cabinet du ministre du Transport, de l’Aviation civile et de la Marine marchande du Congo, a affirmé que son pays œuvrait ardûment pour faire des infrastructures de transport routier, aérien, ferroviaire et maritime, un véritable vecteur de l’intégration économique et du développement.
Pour sa part, le Directeur du Bureau Sous-régional pour l’Afrique Centrale de la CEA, Monsieur Antonio Pedro, a fait un plaidoyer en faveur de l’émulation des bonnes pratiques dans la mobilisation des ressources nationales pour la mise en œuvre de projets d’infrastructures qui devraient accélérer la transformation structurelle en Afrique centrale en général et au Congo en particulier. Il a notamment évoqué l’exemple de l’Éthiopie pour illustrer son propos.
« Nous devons nous inspirer de ce type de stratégies et bien d’autres, telles que la canalisation des transferts de fonds de la diaspora vers les investissements productifs » a fait valoir M. Pedro, tout en préconisant aux décideurs d’être prudent quant à l’utilisation excessive des euro bonds dans la mobilisation des capitaux infrastructurels, particulièrement lorsque les niveaux d’endettement de leurs pays avoisinent ou même excèdent 70 % du PIB.
Toutefois, en guise de bonne nouvelle, il a soutenu que « établir le lien entre l’exploitation des ressources minérales et le développement des infrastructures peut rendre les projets d’infrastructure plus attractifs » étant donné que la rente tirée de l’exploitation des ressources naturelles renforce les fondamentaux des engagements infrastructurels.
Sollicitations adressées à la CEA et aux CER
Les cadres du Congo et leurs collègues en provenance d’autres pays ont encouragé les États d’Afrique centrale à dépasser les divergences politiques afin de construire et d’améliorer les couloirs de transport qui pourraient accroître les flux commerciaux en vue de faciliter la transformation structurelle en Afrique centrale. Ils ont par la même occasion appelé la CEA et les communautés économiques régionales d’aider la sous-région à atteindre les niveaux d’intégration observés dans d’autres régions d’Afrique grâce à l’interconnexion des réseaux de transport.
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