La Conférence sur le climat prend fin et tous les regards sont sur Paris 21

VICTORIA FALLS, Zimbabwe, le 30 octobre 2015 (ClimDev-Afrique) – Les quelque 400 délégués qui se sont réunis à Victoria Falls, au Zimbabwe pour la 5ème Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA) depuis le 27 octobre ont maintenant tous le regard tourné vers les négociations de Paris climatiques qui débutent dans la capitale française, à la fin du mois prochain.

Dr Fatima Denton, Directeur de la Division des initiatives spéciales et coordonnateur du Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC) a donné le ton à l’ouverture de la Conférence, mettant en garde qu’il faudra que l’Afrique se souvienne de Paris et de la CdP21 lorsque celle-ci se présentera équipée à la table des négociations; Nos arguments sur l'énergie et la sécurité alimentaire sont assez solides pour donner naissance à un nouvel accord mondial; et que nous disposons d’une nouvelle justification pour aligner  nos économies et nos flux d'investissement avec la voie de la croissance à émission réduite de carbone.

Selon elle, la question urgente pour l'Afrique, est de savoir la vitesse à laquelle nous recourons à la réparation, à la reconstitution, à la lutte contre les multiples défis dont nous sommes témoins; allant d'un degré alarmant de la dégradation de nos ressources en eau, nos sols, nos systèmes alimentaires, nos terres, nos arbres et forêts et même l’air que nous respirons, les précipitations et les températures dont nous dépendons pour nos cultures et nous procurer des excédents et ainsi assurer la longévité et la bonne santé.

Elle dit que les principales questions qui devraient préoccuper l’Afrique au-delà de Paris, concernent ce que le continent peut faire pour lui-même et, avec les autres, se positionner au centre d'un nouvel ordre mondial où il est capable d'agir comme le principal pourvoyeur de services de développement qui résistent au climat. Comment l'Afrique peut-elle traiter les ressources naturelles abondantes dont elle a si longtemps joui et ouvrir une nouvelle fenêtre pour une industrie de services pour ajouter de la valeur à ses produits primaires?

Elle se demande comment l’Afrique peut changer son cycle actuel d'un système agricole qui peine à nourrir sa population à un système d’agriculture soucieux du climat qui rime avec des produits négociables et de nouveaux marchés.

Elle ajoute que le moment est venu pour des idées, des stratégies, des programmes et des mesures qui permettront à l'Afrique de rompre les liens avec la pauvreté énergétique et de concrétiser un programme d'action qui permettra à ses enfants de comprendre ce que le Président Obama voulait dire par «l’énergie en Afrique» et pour éclairer leur avenir grâce aux riches réserves du continent en énergies géothermique, éolienne et la biomasse et de faire de cette anecdote une réalité.

Elle dit que nous avons à faire aujourd'hui à une Afrique confiante, une Afrique capable de donner un nouveau sens à son histoire de croissance; capable d’utiliser le fameux débat sur les émissions de carbone pour dire au reste du monde que l’Afrique est en possession du brevet pour émettre pour elle-même et e est prête à investir dans un développement soucieux du climat en utilisant son espace atmosphérique actuel pour des  économies vertes et des infrastructure qui résistent au climat.

Selon elle, débattre du prix de l'inaction est aussi grave que continuer à polluer impudemment la terre; et ajoute, que nous avons à faire aujourd'hui à une jeunesse plus confiante qui réclame un nouveau traité, et non un qui réglemente les émissions mondiales de carbone, mais un contrat social qui tienne les générations actuelles responsables, de non pas ce qu'ils ont fait, mais surtout de ce qu'ils ne font pas.

Elle réclame une action urgente et pratique pour gagner le combat écologique, étant donné que nous n’avons pas pleinement exploité nos dotations riches en ressources naturelles, et n'avons pas réussi à transformer ces produits en marchés prospères; elle exige également que la déforestation cesse, et ce faisant, nous continuons à condamner nos femmes et nos enfants en constante quête de nourriture, de carburant et d'eau.



Publié par le Service des nouvelles de ClimDev-Afrique