La conférence ministérielle s’ouvre sur un appel à la transformation structurelle

Abidjan, 25 mars 2013 — La sixième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA et de la Conférence des ministres de l'économie et des finances de l’UA s'est ouverte sur un appel à un changement de modèle pour l'Afrique, fondé non plus sur les exportations de produits primaires mais sur une industrialisation axée sur les produits de base, ce qui devrait se traduire par la création d’emplois, l’augmentation des revenus et la diversification.

Dans son allocution liminaire à la conférence, M. Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, a déclaré qu’il était temps que l’Afrique s’attache à accroître la productivité locale ainsi que sa part de produits finis dans les chaînes de valeur mondiales.

« Il ne fait aucun doute que l’Afrique a besoin d’une transformation structurelle et non d’un ajustement structurel. L’industrialisation est absolument indispensable à cette fin », a indiqué à la conférence, M. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la CEA.

Pour sa part, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine a souligné que « l’industrialisation n’[était] pas un luxe pour le continent, mais une nécessité ». Tel était également le sentiment du président du bureau sortant de la conférence, M. Désiré Guedon, ministre d’État en charge de l’économie, de l’emploi et du développement durable du Gabon, qui a ajouté que l’industrialisation s’avérait nécessaire pour libérer le potentiel de l’Afrique de la même façon qu’elle avait aidé l’économie asiatique à connaître un essor fulgurant. « En plus des avantages plus larges que procure l’industrialisation, une approche fondée sur les produits de base offre des perspectives immédiates de création de valeur ajoutée et des occasions pour exploiter les liens en amont et en aval », a expliqué M. Lopes.

De l’avis de Mme Zuma et de M. Lopes, la transformation structurelle de l’Afrique nécessitera un leadership déterminé, ainsi que de l’innovation et de la volonté pour surmonter les déficiences actuelles en matière d’infrastructure. En outre, il faudra une solide base de connaissance de la structure de l’industrie et des chaînes de valeur mondiales. Si la croissance mondiale a reculé de 2,7 % l’année écoulée, l’Afrique a résisté à cette tendance, sa croissance progressant pour s’établir à 5 %. Toutefois, cette performance n’était pas suffisante, se situant en deçà du taux de 7 % nécessaire pour réduire la pauvreté. Cette situation s’explique en partie par le fait que beaucoup d’économies africaines dépendent de la production et de l’exportation des produits primaires.

« Les ressources de l’Afrique devraient constituer une bénédiction véritable et non une malédiction. L’industrialisation fondée sur les ressources peut être une réalité en Afrique », selon Mme Dlamini Zuma.

À l’échelle locale, les pays devraient impérativement renforcer leurs capacités administratives pour assurer une planification et une coordination dynamiques à long terme de l’activité économique. « S’agissant des finances, nous devons commencer à accorder davantage d’attention à la mobilisation de ressources intérieures tout en accélérant le rythme de l’intégration régionale pour mettre en place de plus grandes économies d’échelle », a indiqué M. Lopes. La transformation structurelle nécessitera également une participation active de toutes les couches de la société, en particulier les femmes et les jeunes.

 « Il importe de développer l’infrastructure économique requise pour réduire sensiblement le coût des facteurs, notamment une énergie fiable et à faible coût, et d’améliorer considérablement l’environnement des affaires », a-t-il souligné, ajoutant que le continent avait besoin de stabilité politique et d’un cadre macroéconomique également stable pour réussir la transformation structurelle. Son pays, a-t-il indiqué, travaillait à stimuler son secteur manufacturier.

Pour finir, M. Lopes a expliqué aux participants que la CEA procédait en ce moment à la restructuration de ses programmes afin de fournir un meilleur appui à ses États membres de façon à leur permettre de réaliser le programme de transformation de l’Afrique.

« Nous allons soutenir les États membres dans leurs efforts visant à appliquer des politiques macroéconomiques axées sur la croissance et à renouer avec la planification du développement. Cela passera par la production de données de haute qualité au moyen de technologies de pointe.

 

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