Addis-Abeba, Éthiopie, le 25 avril 2019 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), mettent en œuvre un projet novateur visant à exploiter le double potentiel du dividende démographique et de l’égalité hommes-femmes en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, pour le développement durable.
Le projet intitulé « Dividende démographique avec une dimension genre : Points de départ pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable en Afrique, en Asie et dans le Pacifique » est mis en œuvre et s’échelonne sur une période de quatre ans, de 2018 à 2021.
Il vise à renforcer la capacité des États membres et des Communautés économiques régionales à intégrer la problématique hommes-femmes dans les politiques et programmes nationaux, à promouvoir le développement de la jeunesse et à renforcer les politiques nationales fondées sur des bases factuelles afin de réduire les inégalités et de tirer parti du dividende démographique.
Pour examiner et valider les produits de la connaissance destinés à renforcer la capacité des États membres à intégrer la dimension du dividende démographique et la dimension genre sexes dans leurs politiques, leurs plans et leurs stratégies visant à atteindre les Objectifs de développement durable, les entités des Nations Unies ont organisé un atelier de dialogue régional sur le Dividende démographique avec une dimension genre - Points d’entrée pour la mise en œuvre des ODD en Afrique et dans la région Asie-Pacifique.
L’atelier de deux jours, actuellement en cours, est destiné à fournir une plate-forme à certains États membres pour partager les meilleures pratiques, échanger des connaissances et des expériences en vue de renforcer le lien entre la problématique hommes-femmes et le dividende démographique.
Dans son allocution d’ouverture, Mme Thoko Ruzvidzo, Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale à la CEA, déclare :
« Cette activité est opportune. Nous sommes à un moment décisif où nous devons prendre des mesures concrètes pour que la mise en œuvre des Objectifs de développement durable tienne réellement compte de la façon dont la population africaine, jeune et âgée ; femmes et hommes ; - soit au cœur de la transformation du continent. Il est important que nous continuions à être passionnés et à mettre en valeur les questions de genre et de population dans l’agenda du développement durable ».
Elle ajoute que la CEA s’emploie depuis plus de dix ans à renforcer le rôle de ladite problématique dans les politiques de développement.
« Nous travaillons également sur les questions de population et de développement, en aidant les États membres à exploiter le dividende démographique. Nous travaillons en étroite collaboration avec les pays pour renforcer leurs capacités à intégrer les questions de genre et de population dans leurs plans nationaux et fournir un appui technique pour la collecte de données, l’analyse rigoureuse, la sensibilisation et le plaidoyer », ajoute Mme Ruzvidzo.
Pour sa part, M. Désiré Assogbavi, Représentant résident du FNUAP auprès de l’Union africaine et de la CEA, indique qu’un développement durable ne peut être réalisé sans garantir à toutes les femmes et tous les hommes, ainsi qu’à toutes les filles et les garçons, la dignité et le respect des droits de l’homme pour développer leurs capacités, garantir leur santé et leurs droits en matière de procréation (reproduction), trouver un travail décent et contribuer à la croissance économique.
Élaborer des politiques et des investissements pour assurer cet avenir, dit-il, nécessite que les gouvernements connaissent la taille, le sexe, la localisation et la structure d’âge de leurs populations actuelles et futures.
« Les pays où les perspectives démographiques de développement sont les plus importantes sont ceux qui entrent dans une période au cours de laquelle la population en âge de travailler jouit d’une bonne santé, d’une éducation de qualité, d’un travail décent et d’une proportion moindre de jeunes personnes à charge », informe M. Assogbavi.
Pour sa part, Mme Lehau Victoria Maloka, Chef de la Direction des femmes, du genre et du développement à la Commission de l’Union africaine, fait savoir que la CUA reconnaît l’importance capitale du dividende démographique pour le développement transformateur du continent.
« Au fil des années, il est devenu évident que l’optique du dividende démographique offre une base stratégique pour cibler et prioriser les investissements dans les personnes en général et en particulier les femmes, et les jeunes, en particulier les jeunes femmes, qui constituent plus de 50% de la population africaine », déclare-t-elle.
Elle ajoute que l’Agenda 2063 appelle également à investir dans les femmes et les jeunes, en particulier les jeunes femmes, pour concrétiser sa vision d’une Afrique intégrée où le développement est conduit par les individus, libérant ainsi le potentiel de ses femmes et de ses jeunes.
Les participants ont examiné et validé les produits de connaissance et les outils politiques en cours d’élaboration par les entités des Nations Unies, y compris des analyses de situation pour cinq pays, un manuel opérationnel pour intégrer l’égalité hommes-femmes et le dividende démographique dans les plans de développement nationaux et les politiques sectorielles, ainsi qu’un tableau de bord statistique et un Indice portant sur dividende démographique-genre, comme outil de suivi.
L’atelier régional alimentera les ateliers nationaux de renforcement des capacités au cours desquels un appui technique sera fourni aux États membres pour la domestication des produits du savoir et des outils politiques.
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