La CEA apporte son appui au Comité des dix ministres africains des finances et gouverneurs des banques centrales (C-10) concernant sa contribution au G-20 et la crise mondiale

Addis Abeba, 19 avril 2013 (CEA) — Le Comité des dix ministres africains des finances et gouverneurs des banques centrales (C-10) sest réuni le 18 avril 2013 à Washington en marge des Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Conformément à la pratique, la réunion a été précédée par une réunion des adjoints des ministres et des gouverneurs, qui ont discuté des questions de fond liées au thème de la réunion, ainsi que des modalités à mettre en place pour rendre le C-10 plus efficace dans lappui à apporter aux efforts visant à contrer l'impact de la crise économique mondiale en cours sur l'Afrique.

La réunion a porté principalement sur l'ordre du jour du prochain sommet du G-20 et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements pris par le G‑20 envers l'Afrique.  Les participants ont aussi été informés des résultats du sommet tenu par les pays dits BRICS au Cap (Afrique du Sud) en mars 2013.

Pour aider à établir les priorités pour l'Afrique, à sattaquer aux principaux défis qui se posent au continent et à tracer la voie pour lavenir, la rencontre a comporté une présentation et une analyse de l'impact sur les économies africaines des problèmes récents rencontrés sur les marchés financiers de la zone euro. En outre, la CEA a présenté un document intitulé « La transformation économique pour le développement de l'Afrique ». Dans son exposé, le Secrétaire exécutif de la CEA, M. Carlos Lopes, a souligné la nécessité d'une industrialisation massive en vue de favoriser la transformation économique et de créer des emplois pour les centaines de millions de jeunes africains des deux sexes. Cela fait écho au message central contenu dans le Rapport économique de la CEA sur lAfrique pour 2013.

M. Lopes a expliqué que la transformation économique impliquait une productivité accrue et un changement dans la composition sectorielle du produit intérieur brut, à savoir une diminution de la part de l'emploi agricole et une augmentation de la part du secteur manufacturier et des services dans la production globale et l'emploi.

Il a mis en évidence plusieurs messages clefs, notamment le fait que la transformation économique permet une croissance accompagnée de créations d'emplois, dune meilleure répartition des richesses, de la réduction de la pauvreté et de développement humain. Cela étant, la diversification et l'intégration, a-t-il dit, restent partie intégrante de la transformation des économies africaines.

L'Afrique peut tirer des leçons vitales de lexpérience des pays émergents, a ajouté M. Lopes, mais il faut retenir qu'un leadership et des politiques fortes et visionnaires, un capital humain dûment formé, de bonnes infrastructures, lindustrialisation et la création de valeur ajoutée sont quelques-uns des éléments fondamentaux pour le programme de transformation de l'Afrique.

Ce message a été bien reçu, dautant que le C-10 a été informé que l'économie mondiale avait continué de subir de fortes pressions en 2012, avec une croissance estimée à 3,2 %. La récente reprise économique enregistrée en dehors de la zone euro est fragile et on ne sattend pas à des résultats spectaculaires. La situation mondiale marquée par la fragilité en Europe - Chypre en étant un exemple -, l'impasse politique qui a conduit à des coupes budgétaires automatiques dans toutes les dépenses aux États-Unis, l'expansion monétaire au Japon, le ralentissement de la croissance en Chine et les goulets d'étranglement en matière dapprovisionnement, ainsi que lincertitude politique en Inde et au Brésil, ont tous des implications sérieuses pour l'Afrique.

En 2012, la croissance du PIB réel africain a été robuste, avec une moyenne estimée à 6,6 %, soit nettement plus que les 3,5 % enregistrés en 2011. Toutefois, l'aggravation des forces négatives dans les économies avancées pourrait miner les perspectives de croissance en Afrique, dont la croissance prévue est estimée à 4,8 % pour 2013.

Le C-10 a demandé à la CEA de fournir, en collaboration avec la BAD et la CUA, des informations régulièrement mises à jour sur l'évolution économique mondiale, notamment concernant la crise mondiale et son impact sur l'économie et les perspectives macroéconomique des pays africains. Il a aussi demandé à la CEA, la CUA et la BAD de continuer à appuyer ses travaux et de réfléchir à la manière de le faire au mieux.

Un communiqué a été publié à la fin de la réunion dans lequel il est notamment demandé aux pays africains de démarrer le processus de reconstruction de leurs volants de sécurité budgétaire, de renforcer leurs capacités institutionnelles et technologiques et de mobiliser les investissements nécessaires pour l'industrialisation et la diversification. Cela est nécessaire pour favoriser la transformation économique de l'Afrique et ainsi promouvoir l'inclusivité, réduire les inégalités, optimiser la mise en valeur des ressources naturelles en Afrique, réduire la pauvreté et créer des emplois.

Communiqué de la septième réunion du Comité des dix ministres des Financeset gouverneurs de banques centrales africains Washington, D.C., États-Unis d’Amérique, le 18 avril 2013

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