Addis-Abeba, 22 novembre 2015 (ACPC) – A quelques jours de l’ouverture de la vingt et unième Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) prévue du 30 novembre au 11 décembre à Paris les experts du Centre Africain de politiques en matière des changements climatiques (ACPC) un des centres de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), attirent l’attention des parties sur l’importance de la question de l’équité lors des négociations..
Dans le cadre des préparatifs de cette grande rencontre mondiale sur le changement climatique, la CEA qui assure le secrétariat du « Programme Climat pour le Développement de l’Afrique (ClimDev-Afrique » tire la sonnette d’alarme et invite à la nécessité de placer la question de l’équité au cœur des négociations à Paris.
La commission recommande une relecture de l’article 2 de la convention cadre des Nations unies dont certains aspects semblent ne plus combler les attentes du départ. Il rappelle que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques reconnaît la nécessité d’un cadre qui tienne compte des défis paritaires que sont le contrôle des émissions et l’appui au développement durable et l’article 2 de la Convention expose plusieurs objectifs, dont la stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la fixation d’un délai qui permettrait l’adaptation auxchangements climatiques et la nécessité d’assurer un développement durable.
Elle fait observer que les résultats de la Convention et du Protocole de Kyoto qui l’accompagne sont quelquepeu mitigés. Bien que reconnaissant que des avancées majeures aient été réalisées s’agissant de la compréhension du système climatique, de la conception et mise en œuvre de stratégies d’adaptation, elle relève que le réchauffement planétaire se poursuit et, plus grave, s’accélère, selon certaines estimations.
Face à ce constat, la CEA fait remarquer que les réserves exprimées quant à la gouvernance climatique mondiale restent limitées, notamment du fait de la poursuite d’intérêts nationaux propres.
Elle invite la vingt-et-unième session de la Conférence desParties à la Convention, à s’y pencher résolument afin de combler les attentes visant à doter le monde d’un cadre de gouvernance climatique permettant de limiter le réchauffement climatique et d’appuyer le développement durable sur une planète où les températures ont déjà augmenté.
La justice climatique consiste à promouvoir une approche pluridimensionnelle englobant la responsabilisation, et pas seulement à défendre l’équité dans la répartition des risques et des avantages environnementaux. La façon dont le dérèglement climatique affecte la vie et les moyens de subsistance des populations varie nettement selon les cultures, les communautés, les disciplines, les nations et les régions du monde.
La justice climatique suppose l’acceptation du principe de responsabilités communes mais différenciées et de tenir compte des capacités respectives des uns et des autres pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre et disposent de plus de moyens pour agir doivent réduire leurs émissions les premiers.
Tout accord sur les changements climatiques digne de ce nom doit viser à un équilibre entre les coûts et les avantages, selon diverses positions prises par l’Afrique, qui soutient que le continent est pris « dans le carcan des négociations mondiales sur les changements climatiques qui, pour l’essentiel, répondent dans une large mesure à des intérêts mondiaux extérieurs. »
L’Afrique est considérée comme la région du monde qui porte le moins atteinte au climat. C’est un continent vert, pas nécessairement de couleur, mais de comportement. Ses émissions de gaz carbonique par habitant sont inférieures à une tonne par an. Elle contribue pour 2,4 % seulement des émissions mondiales.
Pourtant, le fardeau des changements climatiques, exprimé en pourcentage du PIB, est plus élevé en Afrique que partout ailleurs dans le monde. Malgré la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’Afrique reste créancière d’une dette écologique considérable.
La CEA invite à saisir l’occasion de l’arrivée à échéance du Protocole de Kyoto pour réfléchir aux résultats obtenus aux termes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques depuis son adoption, et plus précisément, à l’atteinte de son objectif tel que formulé à l’article 2.
Pour l’Afrique en particulier, une telle réflexion devrait comporter une évaluation des effets des changements climatiques sur la trajectoire de développement à ce jour et une modélisation des trajectoires de développement futures sur la base de différents scénarios climatiques, souligne-t-il, indiquant que le continent devrait contribuer à la conception d’un cadre pour l’après-Protocole de Kyoto capable de satisfaire aux objectifs de l’article 2.
Le programme «ClimDev-Afrique » est, rappelle-t-on, une initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique et de la Banque africaine de développement.
Le programme constitue une réponse aux défis urgents que posent les variabilités et changements climatiques pour la transformation du continent et l’atteinte des objectifs de développement durable. Il a été institué pour poser des bases solides en Afrique en vue de réponses efficientes aux changements climatiques en se basant sur une solide assise scientifique en partenariat avec d’autres institutions et partenaires africains et non-africains spécialisés dans les questions de climat et de développement.
Dans le cadre de la Conférence de Paris, « ClimDev Afrique » organise plusieurs activités pour mieux porter la voix du continent. Il s’agit entre autres de la mise en place d’un espace physique dédié à l’Afrique lors de la 21e Conférence des Parties (COP21), le pavillon africain, de la « journée de l’Afrique », et du « Dîner de dialogue ».
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