Rabat, 23 novembre 2017 (CEA) – « Il est difficile aujourd’hui d’imaginer une croissance inclusive sans transformation économique et structurelle, et sans politique publique inclusive : nos pays ne peuvent gravir l’échelle du développement qu’à l’aide de capital humain et d’un environnement politique et institutionnel favorable à l’investissement, la création et l’innovation », a déclaré ce matin à Rabat M. Azzedine Ghoufrane, détenteur de la Chaire OMC à l’Université Mohammed V de Rabat.
Réunis à l’occasion du 11ème Colloque international de Rabat, des chercheurs et des experts africains et méditerranéens se pencheront, du 23 au 25 novembre, sur les corrélations, de plus en plus observées aujourd’hui, entre « Transformation économique, bonne gouvernance et croissance inclusive ». S’il est, de nos jours, reconnu que les économies africaines connaissent un taux de croissance relativement élevé, les experts appellent à optimiser les efforts fournis pour accélérer la transformation des économies et son impact bénéfique pour les populations.
« En Afrique, la croissance est relativement forte avec une moyenne de 5% sur les quinze dernières années. L’objectif aujourd’hui est de parvenir à une croissance plus stable, moins sensible aux chocs externes, et plus inclusive », a indiqué Cécile Bastidon, Maître de Conférences à l’Université de Toulon, selon qui la transformation économique est un changement radical de la structure de l’économie, de ses moteurs de croissance et de développement, touchant des dimensions multiples.
Pour Omar Abdourahman, Economiste en charge des affaires sociales au Bureau de la CEA en Afrique du Nord, les pays n’ont pas attendu la mise en place des Agendas internationaux de développement durable tels que les ODD (Agenda 2030) ou encore l’Agenda 2063 pour le développement de l’Afrique, pour chercher à se développer : « Ce qui importe le plus aujourd’hui, c’est la gouvernance, autrement dit, comment renforcer l’efficacité des politiques mises en place plus efficaces », a-t-il indiqué : « La transformation économique doit être un accélérateur de développement inclusif, qui bénéficie à toutes les populations à travers le continent. Elle doit être un dénominateur commun pour tous les processus de développement, aussi bien au niveau sectoriel, et institutionnel ».
Organisé dans le cadre d’un partenariat entre le Bureau de la CEA en Afrique du Nord, la Chaire de l’OMC à l’Université Mohammed V de Rabat, la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi et le Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD, Université de Toulon), le Colloque international de Rabat réunit, pendant trois jours, des chercheurs de différents horizons et disciplines, ainsi que des étudiants afin de favoriser leurs interactions autour de ces différentes thématiques, confronter les résultats des études théoriques et empiriques dans ce domaine et se pencher sur des cas de bonne pratique en matière de gouvernance.
Si la rencontre sera marquée, le 23 et 24 novembre, par les débats entre experts et le lancement de plusieurs publications, le 25 novembre sera dédié aux jeunes doctorants qui auront ainsi l’occasion de présenter leurs travaux à des experts confirmés. Une opportunité, selon M. Mustapha Sadni Jallab, économiste à l’OMC, de « développer le potentiel des jeunes chercheurs, qui sont l’avenir, aussi bien de l’enseignement que de la recherche dans la région ».
« Ces trois jours seront l’occasion discuter, partager, apporter des solutions et des idées pour rendre nos gouvernements plus inclusifs, il s’agira de voir comment une meilleure gouvernance, participation et transparence peuvent donner ce qui nous manque à tous pour mettre les économies au service des populations », s’est réjouit Mohammed Rhachi, Vice-Président chargé de la Gouvernance à l’Université Mohammed V de Rabat.
Note aux rédacteurs
La Commission Economique pour l’Afrique (www.uneca.org) est l’une des cinq commissions régionales du Conseil Economique et Social de l’ONU (ECOSOC). Son Bureau en Afrique du Nord a pour mission de soutenir le développement des sept pays de la sous-région (Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie et Soudan) en les aidant à formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes à même de contribuer à leur transformation économique et sociale.
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