L’industrie extractive est au centre des flux financiers illicites en Afrique – Mbeki

Addis-Abeba, 27 août 2013 (CEA) – Au cœur de sa mission en République démocratique du Congo à la tête du Groupe de Personnalités de Haut Niveau (GPHN) sur les Flux Financiers Illicites (FFI), l’ancien Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, a noté la place centrale que joue l’industrie extractive dans les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique.

La délégation de M. Mbeki, qui bénéficie de l’appui technique de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), est en RDC dans le cadre d'une campagne menée dans toute l’Afrique  pour  arriver au bout du fléau des transferts illégaux d’énormes sommes d'argent en provenance du continent. Les experts considèrent ce phénomène comme une cause importante du retard qu’accuse l’Afrique sur le chemin de la transformation socio-économique.

La mission de trois jours a commencé avec des réunions entre l’équipe de M. Mbeki et le Président Joseph Kabila, ainsi qu’avec le Premier Ministre congolais M. Augustin Matata Ponyo, accompagnés de huit autres membres du Gouvernement de la RDC, pour se pencher sur la situation des flux financiers illicites en provenance de ce pays riche en ressources, et pour prendre connaissance de l’action que mène l’Etat contre ces fuites d’argent. 

Selon le Premier Ministre, M. Matata Ponyo, il y a une relation directe entre le conflit, l’exploitation des ressources et ces transferts illicites d’argent de son pays. Le Gouvernement de la RDC, a-t-il ajouté, commence à affronter le phénomène de flux illégaux de capitaux en 2004 par la réglementation d’échange ; la mise en place des lois pour réduire ces flux, en encourageant la transparence dans le système bancaire ; et en poursuivant une politique de coopération avec d’autres pays pour favoriser l’extradition de ces fonds.

 L’équipe de la CEA, qui dirige le secrétariat du Panel, a saisi l'occasion pour souligner la nature des fuites illicites de capitaux. Il s'agit notamment de: pots-de-vin et autres formes de corruption impliquant des fonctionnaires; activités criminelles comme le trafic de drogues et le blanchiment d'argent, ainsi que des transactions commerciales frauduleuses telles que l'évasion fiscale, la distorsion des frais de transfert d'argent et la surfacturation (notamment par les entreprises transnationales).

M. Mbeki a déclaré que son équipe procédera à formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour arrêter le transfert illégal de fonds de l'Afrique et orchestrer le retour de ces fonds, en s’appuyant sur les expériences des pays visités.

Notes aux Rédacteurs

L'idée de créer le GPHN a vu le jour à Addis-Abeba en mars 2011 lors de la 4e réunion annuelle conjointe de la Conférence des Ministres Africains de l'Economie et des Finances de l’Union Africaine et la Conférence des Ministres Africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique la Commission Economique pour l’Afrique. Mais le mandat du GPHN n’a commencé qu’en février 2012, après un travail de base mené par la CEA et la CUA – les deux institutions ont été appelées à coordonner le programme du Groupe.

La mission générale du Groupe consiste à formuler des recommandations claires sur la maîtrise des flux financiers illicites en provenance de l'Afrique., Cette mission est considérée comme cruciale dans la mesure où ces flux illicites, estimés à 50 milliards de dollars par an, ces dépassent l'aide publique au développement (APD) que reçoit le continent.

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