L’Institut Africain de développement économique et de planification (IDEP) s’est associé à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour organiser une série de trois tables rondes sur le thème de « l’Accompagnement des retours volontaires et de la réintégration des migrants au Sénégal ». La première édition de cette série s’est tenue le jeudi 10 décembre 2015 au siège de l’IDEP.
Au Sénégal comme dans bien d’autres pays africains, il existe de nombreux programmes et initiatives qui visent à accompagner les migrants vivant dans l’Union Européenne et désireux de revenir à leur pays d’origine.
Cependant, on observe peu de dialogue entre les différents programmes de retour et de réintégration des migrants, ainsi qu’entre les agences de mise en œuvre.
Pourtant, il apparaît clairement que renforcer les échanges aiderait à mieux identifier les bonnes pratiques et les besoins des organismes sur le terrain, ce qui permettrait d’améliorer les dispositifs existants dans l’intérêt des migrants de retour et ainsi de favoriser leur contribution au développement local.
C’est dans ce contexte que l’OIM et l’IDEP ont décidé d’organiser une série de trois tables rondes dont la première vise à favoriser l’échange de bonnes pratiques et la restitution d’expériences novatrices et positives.
Les discussions et la capitalisation des savoirs dans ce domaine permettront l’enrichissement des leçons retenues et l’amélioration des programmes de retour.
La migration fait partie des sujets prioritaires sur lesquels travaille la CEA, dans sa contribution à la recherche de solutions aux défis de développement du continent, ceci aussi bien au niveau de son siège que de ses cinq bureaux régionaux.
Il est donc naturel qu’elle fasse aussi partie, depuis déjà plus d’une dizaine d’années, des domaines sur lesquels intervient l’IDEP dans ses programmes de renforcement des capacités, de formation et de dialogues de haut niveau.
A titre d’illustration, et rien qu’au cours des quatre derniers mois, la migration a fait l’objet :
- D’un atelier, en partenariat avec UNDESA, sur le renforcement de la collecte et de l’utilisation des données relatives à la migration, car il ne peut y avoir d’analyse pertinente et de prise de décision judicieuse sans données à jour, fiables et accessible à tous ;
- D’une table ronde sur la contribution de la Diaspora dans les programmes de développement des pays d’origine ;
- D’un séminaire sur une meilleure intégration de la question migratoire dans la planification nationale et locale, avec un focus particulier sur la cohérence des politiques et celle de la répartition des rôles et des interventions des institutions concernées.
Parmi les questions qui se posent dans le cadre du retour volontaire et la réinsertion des migrants dans leur pays d’origine :
- Que faut-il faire pour réussir ce retour : comment le préparer, l’accompagner?
- Qui sont ceux qui y parviennent le mieux : les hommes ou les femmes ? les jeunes ou les plus âgés? Des actifs sur le marché du travail ou les retraités? Les plus éduqués ou ceux dont la formation est limitée? Ceux qui sont porteurs de projets ou ceux qui attendent qu’on leur en propose? Ceux qui reviennent s’installer en milieu urbain ou en milieu rural?
- En conséquence de quoi l’on peut se demander ce que sont les moyens qui peuvent être mis à leur disposition par les pouvoirs publiques, leurs institutions et organismes concernés
- Qui sont les acteurs majeurs et quel rôle peuvent jouer le secteur privé et la société civile ?
- Que proposent les pays d’accueil pour appuyer les retours?
Des réponses à ces questions existent déjà dans de nombreux pays, et en particulier au Sénégal.
L’objectif principal de cet atelier est donc ‘d’identifier les bonnes pratiques et d’en tirer des leçons qui peuvent être partagées par d’autres pays concernés par le retour de leurs migrants’, sur la base d’études menées dans trois pays : le Maroc, la Tunisie et le Sénégal.
Lorsque l’on parle de retour, il y a un lieu de départ et un lieu d’arrivée. De ce fait ont été invités à prendre part à cette réflexion des représentants des pays d’origine et d’accueil, dans ce cas précis le Sénégal et les pays européens.