L’extrême pauvreté et les inégalités parmi les principaux défis de l’Afrique, selon Ruzvidzo de la CEA

 

Addis-Abeba, Éthiopie, le 14 novembre 2019 (CEA) - L’éradication de l’extrême pauvreté et la réduction des inégalités constituent l’un des plus grands défis de l’Afrique que la Commission économique pour l’Afrique (CEA) tente d’aider les États membres à résoudre en mettant en œuvre diverses recommandations et actions.

Telles sont les paroles prononcées par Mme Thokozile Ruzvidzo, Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale, à la CEA, ce jeudi, lors de la troisième session du comité sur le genre, la pauvreté et la politique sociale.

Le comité se réunit au cours des deux prochains jours pour examiner le rôle central de la nouvelle Division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale, qui a été reformulée pour traiter de la problématique genre, pauvreté et politique sociale en tant que priorités clés de l’Afrique.

La Division comprend des sous-programmes qui cherchent à traiter les questions émergentes ayant une incidence sur la vie des femmes et des filles africaines, à promouvoir et soutenir les États membres dans leurs efforts en matière d’égalité hommes-femmes et d’autonomisation des femmes ; et contribuer à ce que l’Afrique atteigne un développement humain et social durable, inclusif et équitable.

Ce sous-programme comprend deux sections : la Section de la politique sociale et la Section de l’urbanisation et du développement.

« Malgré les progrès accomplis par le continent en matière de réduction de l’incidence de la pauvreté, dans la trajectoire actuelle, il est peu probable que l’extrême pauvreté soit éradiquée d’ici à 2030 », indique Mme Ruzvidzo.

La pauvreté extrême mondiale est principalement concentrée en Afrique et diminue beaucoup plus lentement dans la région que dans le reste du monde.

L’urbanisation est particulièrement pertinente pour les nouvelles priorités de la Division, affirme la Directrice de la CEA.

« En Afrique, cette mégatendance n’a généralement pas été traduite par une diversification de l’économie, une transformation structurelle et la création d’emplois productifs loin de l’agriculture de substance, de la fabrication et des services modernes », dit-elle.

En chiffres, plus de 50% des citadins africains vivent de manière informelle, ce qui représente une augmentation de 4,5 millions par an. On estime à 210 millions le nombre de personnes vivant dans la pauvreté, dans des bidonvilles urbains, à l’exclusion de l’Afrique du Nord, chiffre qui devrait passer à 256,4 millions en 2020. Dans la moitié des pays africains, moins de 35% de la population ont accès à des installations sanitaires améliorées, moins de 76% ont accès à l’eau potable et le déficit de logements urbains se situe entre 20 et 25 milliards de dollars américians.

« Ces chiffres suggèrent que l’extrême pauvreté en Afrique se déplace des zones rurales vers les zones urbaines », révèle Mme Ruzvidzo, ajoutant que la situation est tout aussi difficile en termes d’inégalités dans la région.

« L’interaction entre la pauvreté et les inégalités exige une attention urgente pour résoudre le mal-être humain, satisfaire les droits de l’homme de chacun et assurer la paix collective, la prospérité et une démocratie véritable. La pauvreté et les inégalités ne signifient pas uniquement la privation humaine, elles conduisent souvent à des troubles sociaux et des soulèvements, une radicalisation croissante, une détérioration de la polarisation au sein des pays et des communautés, à des risques et parfois à des conflits et à des guerres », précise-t-elle.

Mme Ruzvidzo dit que la CEA, dans un environnement mondial incertain et instable, un ralentissement de la croissance dans la région et des inégalités croissantes, a engagé des réformes pour s’assurer de rester en phase avec les efforts de développement de l’Afrique.

Les nouvelles réformes et orientations stratégiques visent à donner une vision et un plan de mise en œuvre aux efforts de la CEA à apporter son appui à ses États membres dans la poursuite de leur développement durable.

« La principale raison de sa récente réforme consistait à réaffirmer que la Commission a été réorientée pour s’acquitter efficacement de son mandat, notamment son appui à la mise en œuvre efficace du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine », ajoute Mme Ruzvidzo.

La nouvelle orientation stratégique de la CEA s’adresse particulièrement à 23 pays africains afin d’accroître sa capacité à mener des interventions efficaces et à rester tournée vers l’avenir.

Des experts des domaines de l’urbanisation, de la planification, de la politique sociale et du genre, des instituts de recherche, des institutions spécialisées des Nations Unies et la société civile assistent à la réunion.

 

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