L’atelier sur la protection de l'assiette fiscale appelle à plus de soutien pour renforcer les capacités de l’Afrique

Addis-Abeba, Éthiopie, le 13 novembre 2017 (CEA) - Un atelier de quatre jours sur la protection de l’assiette fiscale des pays en développement s’est achevé ce vendredi, à Addis-Abeba. Lors de l’évènement, les participants ont été invités à utiliser les nouvelles compétences et connaissances acquises grâce au programme de mise en œuvre de systèmes fiscaux plus efficaces et efficients, parrainé par le Gouvernement italien, qui garantiront que davantage de ressources soient récoltées pour le développement de l’Afrique.

S’exprimant à l’issue de l’atelier technique, Aida Opoku-Mensah, Conseillère spéciale de la CEA pour le programme de développement Post-2015, remercie l’Italie en disant que c’est un des très rares partenaires de développement disposés à soutenir des programmes qui peuvent donner aux gouvernements africains la capacité d’élargir et de protéger leurs assiettes fiscales.

Elle déclare qu’il est crucial pour l’Afrique d’avoir le soutien nécessaire pour que les pays puissent continuer à renforcer leur potentiel et, par extension, améliorer leur mobilisation des ressources intérieures qui aiderait le continent à financer son développement, notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable.

« ODD et fiscalité, quand on les regarde, peuvent sembler ne rien avoir en commun. Mais si on peut aider les pays africains à mieux gérer leur administration fiscale et être capable d’augmenter leur mobilisation des ressources domestiques, avec la bonne stratégie de gouvernance, cela peut conduire à la mise en œuvre des ODD et à la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’aide, et permettra également aux pays africains de prendre la tête de leurs priorités de développement », déclare Mme Opoku-Mensah.

Elle dit aux participants, qui ont reçu des certificats à la fin de l’atelier, qu’un Protocole d’accord sera signé par le Secrétaire général des Nations Unies et le Président de l’Union africaine en janvier prochain sur la mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063.

« C’est une étape importante car nous allons intégrer dans ce cadre le travail qui a déjà commencé avec vous dans ces ateliers pour protéger l’assiette fiscale du continent, à l’avenir », indique Mme Opoku-Mensah.

Les participants ont également discuté des Flux financiers illicites (FFI) par lesquels l’Afrique perd environ 50 milliards de dollars par an.

La réduction des Flux financiers illicites, conviennent-ils, renforcerait fortement les efforts du continent à financer son propre développement.

 

Soutien

Giuseppe Sean Coppola, Chef de mission adjoint à l’Ambassade d’Italie, en Éthiopie, déclare que son gouvernement continuera à soutenir les efforts visant à renforcer les capacités en Afrique pour que les gouvernements élargissent et protègent leurs bases fiscales.

Il fait savoir que la disponibilité de plus de ressources pour les gouvernements africains peut également améliorer leur quête d’intégration régionale, ajoutant qu’il espère que la formation a été bénéfique aux participants pour que ceux-ci puissent aider leurs pays respectifs à protéger les bases fiscales.

« L’Italie espère continuer à collaborer avec les pays de la région et à fournir un soutien pour renforcer leur potentiel de mobilisation des ressources intérieures », informe M. Coppola.

« C’est un pas en avant vers la réalisation de l’Agenda 2030 et il est également essentiel à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA et nous sommes très heureux d’y contribuer ».

Elene Belleti du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), qui dirigeait l’atelier, dit que la formation fait partie des efforts fournis pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba (AAAA).

« Nous devons nous attaquer aux Flux financiers illicites parce que nous ne pouvons pas permettre que la fuite des capitaux de ces pays se poursuive », annonce Mme Belleti.

« Nous voulons lutter contre l’évasion fiscale mais, d’un autre côté, nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur cette composante. Nous devons également nous concentrer sur la manière de lutter contre l’évasion fiscale et de créer des systèmes fiscaux plus transparents ; comment protéger l’assiette fiscale contre l’érosion ; comment éviter les transferts de bénéfices et j’espère que cela fait partie des connaissances que vous avez acquises au cours des derniers jours ».

Au cours des quatre jours, les participants ont abordé des sujets transversaux portant sur des questions spécifiques liées à l’érosion de l’assiette fiscale, à l’élaboration d’une législation pour empêcher cette érosion, aux pratiques internationales, à la fiscalité environnementale et de l’industrie extractive.

 

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