Addis-Abeba, le 26 janvier 2017 - (CEA) - La réunion ministérielle africaine de pré-consultation sur la 61ème Commission sur la condition de la femme (CSW61) s’est achevée vendredi soir à Addis-Abeba avec les ministres africains en charge des questions se mettant d’accord sur la position du continent et ses priorités relatives aux femmes dans le but d’influencer les résultats de la réunion mondiale en mars, à New York.
La 61ème Commission sera organisée sous le thème de « l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en évolution ».
La Secrétaire exécutive adjointe de la CEA, Mme Giovanie Biha, a félicité les ministres qui sont parvenus à un consensus concernant la position de l’Afrique à l’égard de la prochaine Commission, s’assurant que « l’Afrique parle d’une seule voix et vigoureuse sur et pour ces problèmes notamment les questions de femmes.
Elle a identifié trois grands enjeux lors de la réunion stratégique, y compris la nécessité de s’assurer que l'Afrique, en tant que continent le plus représenté aux Nations Unies, maintienne la bonne dynamique au sein de la Commission grâce à leurs ministres chargés des questions de genre en veillant à ce que leur position convenue influence l’issue de la 61ème Commission.
« L’Afrique reste sur sa position quant à sa volonté sans précédent de changer son récit, sa voie de développement vers un continent uni, transformé et développé. Elle considère également qu’ensemble, la protection des droits socio-économiques et politiques des femmes, y compris leur droit à des opportunités d’emploi décent avec un salaire égal, l’autonomisation des conditions de travail, la voix égale et au renforcement de l’institution est une condition préalable à de tels résultats », a déclaré Mme Biha.
Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive de l’ONU-Femmes, a déclaré que l’Afrique, avec ses 54 États membres, a le potentiel d’influencer les décisions clés au sein des Nations Unies, y compris l’issue de la prochaine Commission ainsi que d’autres processus intergouvernementaux qui peuvent accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable ainsi que l’Agenda 2063.
« Il est donc primordial que l’Afrique prenne ce rôle stratégique et sa place dans l’histoire très au sérieux », a-t-elle dit et a ajouté que la réunion a, entre autres, accepté de s’efforcer d’investir dans l’éducation des jeunes femmes et filles, surtout dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques - et de veiller à ce que l’enseignement global et de qualité leur soit accessible pour protéger les jeunes filles contre les grossesses non désirées, le VIH/SIDA et protéger leurs droits reproductifs tel qu’il est mentionné dans le Protocole de Maputo.
« Nos délibérations ici, à Addis, ont produit des conclusions prospectives et la fermeté de nos ministres a été vraiment encourageante », a déclaré Mlambo-Ngcuka.
« Nous avons également convenu de renforcer la Commission sur la condition de la femme pour les jeunes femmes et filles comme l’une des plates-formes que nous utiliserons pour faire de ces jeunes femmes et filles des leaders dans leurs pays et dans le monde.
Certaines des questions soulevées et convenues lors de la réunion concernent la lutte contre la traite des femmes sur le continent, l’amélioration des droits fonciers des femmes, la nécessité de lutter contre les inégalités et les écarts persistants entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail, , La nécessité pour les pays de ratifier la Convention du BIT sur les travailleurs domestiques, la nécessité de reconnaître, de réduire et de redistribuer la charge disproportionnée de prestation de soins et du travail domestique non rémunérés des femmes et des fillettes et lutter contre l’exclusion des femmes du monde du travail.
Pour sa part, Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente sortante de la Commission de l’Union africaine, a souligné la nécessité pour le continent de lutter contre la traite d’êtres humains, qu’elle qualifie de nouvelle forme d’esclavage.
« Nous devons nous lever et défendre nos acquis, mais aussi les consolider afin que nous puissions avancer l’égalité hommes-femmes pour les générations futures », a déclaré Dlamini-Zuma.
Elle a dit que l’un des problèmes les plus cruciaux qui doit être abordé pour s’assurer que les femmes africaines commencent à créer des richesses et à sortir le continent de l’esclavage concerne l’accès au financement.
« De nombreuses femmes ont de bonnes idées et peuvent être des entrepreneurs, mais quand il s'agit d’accéder au financement, elles rencontrent des difficultés », a-t-elle dit. « Quand nous obtenons des financements, ils sont appelés microcrédits et je leur ai demandé ce qui est micro en ce qui concerne la femme ; il n’y a rien de micro à notre sujet, nous avons besoin d’accéder à de vrais financements. Nous devons être à tous les niveaux de l’économie ».
Dlamini-Zuma a déclaré que l’Agenda 2063 est spécifique à l’Afrique et non en contradiction avec les Objectifs du développement durable et ajouté que le programme de développement de 50 ans de l’Afrique « traite des racines et non seulement des symptômes » des problèmes africains.
Elle a exhorté l’ONU et d’autres personnes de soutenir les deux agendas.
Les ministres africains en charge des questions de genre et de l’autonomisation de la femme, Mme Fatma Hassa, Vice-présidente du Bureau du CSW61, la Ministre danoise pour l’égalité des chances, Karen Ellemann, et l’Envoyée spéciale de l’UA pour les femmes, la paix et la sécurité, Mme Bineta Diop, faisaient également partie des délégués qui ont assisté à la Réunion de pré-consultation sur la 61ème C Commission sur la condition de la femme.
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