Nairobi, le 8 octobre 2018 (CEA) – L’Afrique ne mettra pas en œuvre avec succès le programme de développement durable et son plan de développement sur 50 ans, l’Agenda 2063, si des mesures urgentes pour le climat ne sont pas prises maintenant, déclare ce lundi, M. James Murombedzi, Responsable du Centre africain sur la politique en matière de climat, de la Commission économique pour l’Afrique (CACP).
Prenant la parole à la veille de la 7ème Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA7), qui s’ouvre ce mercredi à Nairobi, M. Murombedzi dit que le continent doit adopter de toute urgence des voies de développement résilientes au climat pour survivre aux effets néfastes du changement climatique.
Le CCDA-VII est organisée en partenariat avec le Gouvernement kenyan et l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA).
Les commentaires de M. Murombedzi interviennent à la suite du Rapport spécial, par le Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique (GIEC) sur un réchauffement climatique de 1,5° Celsius, publié le 8 octobre 2018.
Le rapport appelle à une action urgente pour éliminer progressivement les combustibles fossiles et avertit qu’il ne reste que 12 ans pour maintenir la limite maximale de 1,5° C et éviter une dégradation catastrophique de l’environnement
« L’Afrique souffre déjà des effets néfastes du changement climatique alors même qu’elle contribue beaucoup moins aux émissions de gaz à effet de serre », indique M. Murombedzi.
« Nous avons besoin d’une approche globale des voies de développement résilient au climat pour nous assurer que le réchauffement est limité à 1,5 degrés Celsius et donc ne pas compromettre la renaissance et les aspirations de développement de l’Afrique ».
M. Murombedzi indique que le rapport du GIEC signifie que les actions pour le climat sont non seulement urgentes pour l’Afrique, mais également pour les responsables du réchauffement.
« Ce rapport est particulièrement important car un monde plus chaud de 1,5° C (comparé au chiffre préindustriel établi) verra plusieurs régions du monde connaître un réchauffement plus élevé de température - 3 degrés dans le cas de l’Afrique », informe-t-il.
Il ajoute que des efforts concertés sont nécessaires au niveau mondial, en particulier pour assurer la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris.
« C’est pourquoi nous, à cette réunion, pensons que les pays doivent commencer à planifier un climat plus chaud que prévu ; c’est pourquoi nous devons examiner toutes les différentes actions et propositions relatives au climat afin de nous assurer que nous ne pouvons pas uniquement survivre dans un environnement plus chaud de 1,5° C mais pouvons toujours atteindre nos Objectifs de développement durable et notre Agenda 2063 », fait savoir M. Murombedzi.
Il ajoute, « Nous devons également prendre des mesures urgentes pour créer un environnement propice à la participation d’acteurs clés, à savoir des acteurs non étatiques, tels que la société civile, le secteur privé et les entités sosus-nationales dans le discours sur le changement climatique ».
Le CCDA-VII est cette année, axée sur le thème, « Politiques et actions pour la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris pour des économies résilientes en Afrique ».
Son objectif principal est d’explorer les moyens par lesquels les acteurs étatiques et non étatiques, en particulier la société civile, le secteur privé, les entités infranationales et les universités, peuvent soutenir la mise en œuvre de l’accord de Paris, déclare M. Mithika Mwenda, Secrétaire général du de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique.
« Pour l’Afrique, nous voudrions vraiment explorer les moyens par lesquels les acteurs étatiques et non étatiques peuvent faire en sorte que l’ambition des Contributions déterminées au niveau national (CDN) soit accrue de manière à ce que le continent puisse atteindre les Objectifs de développement durable et l’Agenda 2063 », précise le Ministre Mwenda a dit.
« De cette réunion, nous cherchons à élaborer des stratégies pour accroître la résilience des économies africaines, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, de l’eau, des infrastructures et des écosystèmes afin de réduire les impacts du changement climatique. Cela signifie que nous devons aller au-delà des négociations entre les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et commencer à nous concentrer sur les stratégies de croissance verte de différentes parties prenantes », dit-il.
M. Murombedzi indique que le CCDA recherchera des moyens de faire en sorte que le cadre de gouvernance mondiale pour le climat soit à même de répondre aux défis déjà rencontrés par l’Afrique en matière de changement climatique, et se concentrera également sur la création de partenariats pour un engagement coordonné sur le changement climatique et le développement durable.
Les délibérations du CCDA-VII contribueront également à la réflexion et au dialogue de la CCNUCC de 2018 sur la position des parties dans l’action pour le climat, leur vision et comment y parvenir (Dialogue Talanoa), en particulier en ce qui concerne les moyens de mise en œuvre qui sont le financement, le renforcement des capacités, le transfert de technologie et les partenariats.
Les parties prenantes qui participeront à la 7ème session du CCDA comprennent des représentants des gouvernements nationaux, des gouvernements locaux, des Organisations de la société civile, du secteur privé, des organisations d’exploitants agricoles, des climatologues, des chercheurs et des décideurs.
Les jeunes participeront également à la conférence en tant que groupe clé pouvant contribuer à l’élaboration de politiques et de stratégies climatiques à tous les niveaux et explorer également la contribution potentielle des jeunes aux innovations climatiques.
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