Asmara, Érythrée, le 5 novembre (CEA) - L’Afrique de l’Est reste la région d’Afrique qui connait la croissance la plus rapide, mais malgré cette performance impressionnante, le rythme de la transformation économique est trop lent pour permettre à la région d’atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030.
Andrew Mold, Directeur par intérim du Bureau sous-régional de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l’Afrique de l’Est, lors de la réunion annuelle du Bureau régional qui a eu lieu à Asmara cette semaine et à laquelle assistent plus de 200 experts et décideurs économiques, présente la situation économique et sociale de la région.
Avec un taux de croissance moyen de 6,6% entre 2014 et 2018, les économies de l’Afrique de l’Est connaissent une croissance deux fois plus rapide que celle du continent africain dans son ensemble. 2019 et 2020 connaitront également cette performance impressionnante, avec en prévision une hausse du PIB de 6,4% et un taux de croissance estimé à 6,5% respectivement, grâce au dynamisme d’un marché de 420 millions de consommateurs. Les progrès sociaux dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’égalité des sexes ont également été impressionnants et représentent une opportunité majeure de croissance continue. Par exemple, l’espérance de vie a augmenté de plus de 5 ans au cours de la dernière décennie. D’autre part, des défis demeurent dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable : le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère a augmenté ces cinq dernières années, atteignant un record de 112 millions en 2018.
De plus, la croissance rapide de la population crée une pression croissante sur le marché du travail, avec plus de 8 millions de nouveaux emplois nécessaires chaque année. La demande est difficilement satisfaite par la croissance économique actuelle tirée par la consommation plutôt que par l’investissement et principalement basée sur les importations. « Prenez l’exemple de l’industrie automobile, explique Andrew Mould. Actuellement, les pays d’Afrique de l’Est importent des véhicules, dont la plupart de seconde main, pour une moyenne annuelle de 2,8 milliards de dollars américains. Cela a un impact énorme sur les déficits commerciaux, mais aussi sur l’environnement. Une industrie automobile régionale contribuera non seulement à réduire les émissions de carbone et les déficits commerciaux, mais créera également des milliers d’emplois » !
Bien que le commerce et les investissements régionaux soient en baisse au cours des dernières années en Afrique de l’Est, les participants conviennent que le renforcement du commerce régional, en particulier par la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), offrira de nouvelles opportunités de création d’emplois et de réduction de la pauvreté.
Suite à la présentation de M. Mold, un groupe de discussion a pris place où Kenneth Racombo, Secrétaire principal du Département de l’économie bleue, au Cabinet du Vice-président des Seychelles, a partagé les expériences de son pays et présenté la voie à suivre pour devenir un pays à revenu élevé en mettant l’accent sur l’économie bleue.
« Étant un très petit pays éloigné du continent africain, nous sommes de grands défenseurs de l’intégration régionale. Nous avons besoin de nos partenaires pour nous développer. Il y a aussi des choses que nous devons changer. Par exemple, nous importons principalement tout ce que nous consommons d’Europe plutôt que d’Afrique. Le Gouvernement discute actuellement des moyens à mettre en place pour répondre à nos besoins provenant de l’Afrique, car nous croyons fermement en l’intégration régionale », déclare M. Racombo.
Godfrey Kabera, Directeur de la planification nationale au Ministère des finances et de l’économie au Rwanda, indique que l’Afrique doit se concentrer sur des projets régionaux conjoints d’infrastructures dans le cadre de la ZLECA afin de garantir que les pays profitent pleinement des avantages de l’Accord.
« On ne saurait trop insister sur l’importance des stratégies de compétitivité régionale pour faire de la ZLECA une réalité dans nos pays. Nous devons également travailler ensemble sur les changements climatiques, le contrôle des maladies et d’autres enjeux. Nous avons beaucoup à partager avec nos voisins et il est essentiel de disposer de stratégies communes pour relever certains de nos défis », affirme-t-il.
La 23ème réunion du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d’experts (ICSOE) se tiendra sous le thème, « Tirer parti des nouvelles opportunités d’intégration régionale en Afrique de l’Est ».
Contact : Didier Habimana (habimanad@un.org)
* Le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est dessert 14 pays : le Burundi, les Comores, la République démocratique du Congo, Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, Madagascar, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Sud-Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda.
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