Addis-Abeba, Éthiopie, le 10 juin 2019 (CEA) - Il est crucial que les organisations et les gouvernements africains comprennent le rôle dynamique et important que les technologies de l’information et de la communication (TIC) jouent dans l’amélioration de la compétitivité, en particulier dans le contexte du continent africain. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), annonce ce lundi, un haut responsable de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
S’exprimant lors du sommet Innovation Africa Digital (IAD) à Addis-Abeba, Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique de la CEA, déclare que la technologie et l’innovation constituent l’épine dorsale du succès économique africain au cours des deux dernières décennies, mais la pénétration de l’Internet reste limitée.
« Ce niveau relativement bas de maturité des TIC limite les projets du gouvernement dans de nombreux secteurs économiques, y compris sa capacité à réaliser la numérisation planifiée des services de l’administration publique tels que les recensements, la santé et l’éducation », indique M. Chinganya.
Il ajoute que de nombreux pays africains sont confrontés à un certain nombre de problèmes liés à la maturité nationale des TIC, notamment des infrastructures informatiques limitées, des alimentations en électricité irrégulières, de grandes disparités dans l’accès aux services Internet et mobiles, un manque de législation appropriée et des coûts de données excessifs.
« À une époque marquée par une concurrence intense, une mondialisation et une importance accrue de la connaissance en tant que moteur économique, il est important que les organisations et les gouvernements comprennent le rôle dynamique et important que les TIC jouent dans le renforcement de la compétitivité dans le contexte de la mise en œuvre de la ZLECA », affirme le Directeur de la CEA.
« Il est donc nécessaire que les gouvernements élaborent et mettent en œuvre des stratégies et des politiques tenant compte des effets des facteurs économiques, sociaux et technologiques sur la maturité des TIC, ainsi que sur la relation entre maturité des TIC et compétitivité mondiale ».
Il dit que le continent souffre d’une connectivité large bande mobile faible (moins de 30% des Africains y ont accès, contre 79% des Américains), et de son impact sur le développement des secteurs économiques et sociaux numériques tels que le commerce, la santé et l’administration en ligne ont été limités par des coûts de transaction élevés, des contraintes d’espace, des échanges d’informations limités et un manque d’accès aux marchés internationaux.
« Par conséquent, il est nécessaire d’équilibrer les politiques d’infrastructures, de les rendre plus efficaces, de traiter les problèmes de zones ou de groupes marginaux et d’atteindre les millions les plus pauvres pour assurer des sociétés de l’information et du savoir inclusifs », ajoute M. Chinganya, Directeur par intérim de la Division de la technologie, des changements climatiques et de la gestion des ressources naturelles.
À cet égard, dit-il, les gouvernements doivent rendre le haut débit non seulement accessible, mais également abordable pour permettre aux citoyens d’utiliser les technologies numériques pour accéder aux services publics.
« Pour renforcer la compétitivité mondiale, les gouvernements doivent encourager une adoption plus forte des technologies les plus récentes, en particulier les technologies à large bande, et développer les capacités industrielles numériques, y compris les capacités d’innovation de leurs entreprises », déclare M. Chinganya.
Il ajoute qu’il faut s’attaquer aux principaux problèmes de renforcement des capacités humaines pour que le continent puisse tirer parti des technologies numériques.
« Il est donc nécessaire d’intensifier les efforts pour parvenir au développement durable en investissant dans des parcs technologiques et d’autres infrastructures informatiques, favoriser le partage des connaissances et le transfert de technologie, entre autres », dit-il aux délégués participant au sommet.
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CEA
En réponse aux défis et aux opportunités présentés par l’ère de l’information, à la CEA, par le biais de recherches analytiques et stratégiques rigoureuses, nous avons intensifié l’assistance fournie aux États membres dans leurs efforts visant à adopter des politiques reposant sur des bases factuelles en matière de TIC, de science, de technologie et d’innovation pour transformer leurs économies, informe M. Chinganya.
La CEA a également entrepris une série de travaux de recherche sur la cyber-sécurité, l’administration ouverte, la large bande, les technologies financières, les technologies fintech et blockchain en Afrique, la jeunesse et l’adoption et la diffusion de l’innovation, ainsi que sur les technologies nouvelles et émergentes susceptibles de soutenir le développement de l’inclusion financière sur le continent.
Ces recherches sur les politiques ont aidé l’organisation à identifier le niveau, la qualité et la méthode de déploiement des TIC dans différentes organisations et pays, lui permettant ainsi de formuler des recommandations sur la voie à suivre pour les États membres.
La CEA a également créé un Centre d’excellence pour l’identité, le commerce et l’économie numériques afin d’aider les pays membres à exploiter pleinement le potentiel et les avantages de la numérisation pour le développement du continent.
Le Centre d’excellence occupe une position privilégiée pour jouer le rôle de rassembleur et de ressource de connaissances pour les pays qui considèrent le rôle du numérique dans la société. À cet égard, le Comité technique spécialisé sur le commerce et l’industrie de l’Union africaine, tenu en janvier 2019, a chargé la CEA, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et d’autres partenaires, d’élaborer une stratégie africaine globale en matière d’identification numérique, de commerce numérique et d’économie numérique pour que les États tirent pleinement parti de la 4ème révolution industrielle et facilitent la mise en œuvre de la ZLECA, ainsi que parviennent à la transformation économique et structurelle de l’Afrique.
Le Sommet Innovation Africa Digital de 2019 est la 17ème édition sur l’accélération des TIC et se déroule les 10 et 11 juin 2019 sous le thème, « Accélération du programme national ».
L’évènement est organisé pour apporter une aide au soutien, au développement et à la progression des TIC en Afrique pour l’innovation, l’amélioration des services et la fidélisation de la clientèle.
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