L’Afrique a besoin de parler d’une seule voix sur les questions climatiques, selon le Ministre kenyan de l’environnement

Nairobi, Kenya, le 10 octobre 2018 (CEA) – L’Afrique doit se préparer et parler d’une seule voix lors de la COP 24 à Katowice, en Pologne, en décembre, déclare ce mercredi, le Ministre kenyan de l’environnement et des forêts, Keriako Tobiko, lors de l’ouverture de la Septième conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA - VII) à Nairobi.

S’exprimant au nom du Président Uhuru Kenyatta, le Ministre dit que le changement climatique est une question de vie ou de mort pour l’Afrique, d’où la nécessité pour ses dirigeants de s’exprimer d’une voix forte et unie et de se faire entendre lorsqu’ils participent à des négociations multilatérales sur le climat et d’autres problèmes mondiaux.

« Nous avons tous expérimenté les impacts dévastateurs et sans précédent du changement climatique sur la vie et les moyens de subsistance de nos populations, ainsi que sur nos économies nationales. L’Afrique est le continent le plus vulnérable, bien qu’elle ne contribue qu’à environ 4% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais lorsque nous allons plaider notre cause, nous ne nous entendons et rentrons sans accord », indique-t-il.

« Nous devons nous assurer que nous avons une voix unifiée avant de nous rendre à la COP24. Nous devons présenter nos propres solutions au changement climatique ; des solutions conçues et spécifiques pour nous adapter à notre propre situation ».

Il ajoute que compte tenu des écosystèmes partagés de l’Afrique et du fait que les ressources naturelles ne connaissent pas de frontières, il est essentiel que « nous continuions à parler d’une seule voix afin de préserver la base de notre développement et de rechercher des solutions de transformation ».

M. Tobiko informe que le thème du forum de cette année, « Politiques et actions pour une mise en œuvre effective de l’Accord de Paris pour des économies résilientes en Afrique », reflète l’engagement collectif de l’Afrique en faveur du renforcement des mesures de lutte contre le changement climatique dans le cadre de ses priorités de développement.

Les menaces liées au changement climatique, fait-il savoir, offrent toutefois des opportunités pour des investissements novateurs et écologiques en Afrique.

« C’est la raison pour laquelle la mise en œuvre de l’Accord de Paris reste une priorité pour le continent afin de s’adapter à l’inévitabilité de la variabilité et du changement climatiques. Il est toutefois important de souligner que la réalisation des objectifs de l’accord nécessite un leadership engagé de la part des acteurs étatiques et non étatiques », rappelle le ministre.

Commentant le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) intitulé, « Réchauffement de la planète à 1,50° C et ses impacts dans le cadre du renforcement de l’action mondiale face à la menace du changement climatique, le développement durable et les efforts visant à éliminer la pauvreté », M. Tobiko dit, pour limiter le réchauffement climatique à 1,50° C, des changements rapides, profonds et sans précédent sont nécessaires dans tous les aspects de la société.

« L’opérationnalisation implique que des ressources adéquates et prévisibles soient mobilisées et mises à disposition pour soutenir les mesures d’adaptation et d’atténuation en Afrique et dans les autres pays en développement », dit-il, ajoutant qu’il est important que les discussions et les résultats du CCDA-VII contribuent à créer un élan pour le prochain COP 24 et une mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (CDN).

Les communautés locales, les femmes et les jeunes, précise-t-il dit, doivent être impliqués dans les efforts de lutte de l’Afrique contre les aléas du changement climatique.

M. Tobiko explique aux participants les mesures prioritaires prises par le Kenya en matière de lutte contre le changement climatique et la manière dont ses gouvernements décentralisés aident à lutter contre le changement climatique.

« Il existe de nombreuses solutions pratiques et novatrices aux niveaux communautaire, sous-national, national et international que nous ne devons jamais ignorer en Afrique. Le changement climatique nous concerne tous, mais ils touchent doublement les membres les plus vulnérables de nos communautés. Nous devons donc toujours les impliquer, car ils ont également les connaissances et les solutions », indique-t-il.

Dans le cadre des efforts fournis pour exploiter les opportunités en matière de biodiversité, le Kenya organisera sa première conférence sur l’économie bleue durable, qui se tiendra du 26 au 28 novembre 2018, dans le but de promouvoir des investissements durables dans les océans, les mers, les lacs et les rivières.

La réunion a attiré plus de 700 participants provenant d’États membres, de chercheurs en climatologie, d’universités, d’Organisations de la société civile, du secteur privé, des jeunes, des femmes et des responsables de gouvernements locaux, entre autres.

 

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