L’accès à l’énergie, vecteur de transformation des pays les moins avancés

Kigali, Rwanda, 27 Novembre 2017 (CEALa Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), via son Bureau sous-régional pour l'Afrique de l’Est, a organisé le lancement du Rapport 2017 sur les pays les moins avancés, réalisé par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Le rapport 2017 porte sur l'accès à l'énergie comme vecteur de transformation, allant au-delà de la satisfaction des besoins des ménages pour englober les utilisations productives et favoriser ainsi le développement durable et la création d'emplois. Selon le rapport, plus de 60% des personnes vivant dans les PMA n’ont pas accès à l'électricité.

Les pays d'Afrique de l'Est ont fait d'énormes progrès ces dernières années en matière d'accès à l'énergie. Au Kenya, par exemple, le taux d'accès à l'énergie est passé de 17 % en 2013 à plus de 27 % en 2017, selon les chiffres de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE). Cependant, les taux de la région restent inférieurs aux moyennes sub-sahariennes, et l'Afrique de l'Est est parmi les moins consommatrices d'énergie industrielle du continent. Les prévisions pour l'Afrique de l'Est indiquent que les besoins de financement du secteur de l'énergie sont de 4,2 milliards de dollars par an jusqu'en 2020, ce qui prouve la nécessité d’identifier des sources de financement durables.

La CEA en Afrique de l'Est soutient les États membres pour réduire la contrainte énergétique industrielle et générer des dividendes de croissance. Au Rwanda, la CEA travaille en partenariat avec le Ministère des infrastructures pour améliorer la gestion durable de la technologie en matière d'énergies renouvelables et renforcer l'efficacité énergétique. La CEA a également soutenu le renforcement des capacités dans la planification énergétique. En outre, le bureau sous-régional travaille en étroite collaboration avec la Communauté d’Afrique de l’Est pour améliorer l'efficacité énergétique, la gestion de la technologie dans les énergies renouvelables et la sécurité de l'accès à l'énergie. Yohannes Hailu est l'expert en politiques de l’énergie à la CEA en Afrique de l'Est. « Pour accélérer la transformation économique, et notamment l’industrialisation, il est crucial de d’investir fortement dans le secteur de l'énergie, via des financements publics et privés. Pour son industrie, l'Afrique de l'Est a besoin de plus d’énergie », a-t-il déclaré.

Dans son discours d’ouverture, Mme Germaine Kamayirese, la Ministre d'Etat en charge de l'Energie, de l'Eau et de l'Assainissement du Rwanda, a mis en la vision du Gouvernement d'augmenter l'accès à l'énergie pour transformer le pays. Elle a rappelé que le Rwanda vise un taux d'accès à l'énergie de 100% pour les utilisations productives d'ici à 2024.

« Pendant des années, la CEA a plaidé en faveur de l'industrialisation de l'Afrique en tant que clé de sa transformation structurelle. L'un des principaux arguments de la CEA est que l'investissement durable dans les infrastructures et l'énergie en particulier est un facteur de croissance. Le rapport sur les PMA de la CNUCED est une opportunité de rappeler l’importance de l’objectif d’industrialisation de l’Afrique », a affirmé Andrew Mould, directeur par intérim de la CEA en Afrique de l'Est.

Selon Matfobhi Riba, économiste à la CNUCED, le renforcement des systèmes énergétiques des PMA passe par une combinaison de planification à long terme à l'échelle du système reposant sur des bases solides en termes de technologie et d'innovation.

 

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Le Bureau pour l'Afrique de l'Est
Commission économique pour l’Afrique