Asmara, Érythrée, le 5 novembre 2019 (CEA) - La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) devant être officiellement opérationnelle à partir de juillet 2020, des efforts concertés sont nécessaires pour élargir davantage le groupe des États parties visés par l’accord au-delà des 28 pays qui ont jusqu’à présent déposé leurs instruments de ratification.
L’élargissement du groupe offrira l’opportunité au continent de créer un marché beaucoup plus vaste qui garantira le commerce intra-africain, en particulier en contribuant aux processus d’industrialisation et de transformation structurelle du continent, créant ainsi davantage de possibilités d’emploi et réduisant ainsi la pauvreté.
Telles est la déclaration faite ce mardi par Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, lors de la 23ème réunion du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (ICSOE) pour l’Afrique de l’Est, qui s’est tenue à Asmara, en Érythrée.
« Pour rendre la ZLECA opérationnelle, nous devons finaliser les composants critiques restants tels que les listes de marchandises et les règles d’origine. Nous devons également élargir le groupe d’États parties et créer des institutions, établir des mécanismes opérationnels et introduire des obligations dans les lois et les règlements
Il ajoute que l’Afrique doit également prendre des mesures complémentaires pour maximiser les gains, en particulier conformément aux stratégies nationales de la ZLECA ; conclure les négociations de la phase II, en particulier la politique de la concurrence, les droits de propriété intellectuelle et les investissements, et faire de la ZLECA une voie permettant de réaliser le marché unique africain.
M. Karingi indique qu’après la mise en œuvre de la ZLECA, fondé sur la seule réduction des droits de douane sur les marchandises, le PIB de l’Afrique augmentera dans tous les scénarios.
En prévision de juillet 2020, il affirme que les pays doivent appuyer la mise en œuvre de la ZLECA avec des mesures complémentaires, notamment dans les domaines de l’investissement, de la production, des facilités commerciales, des infrastructures liées au commerce et du déficit d’importation.
M. Karingi informe la réunion de haut niveau sur l’état actuel de la ZLECA, ce que cela signifie pour le continent ; et les questions connexes.
S’en est suivie après sa présentation, une discussion de groupe sur les moyens à mettre en place pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECA en Afrique de l’Est.
Les panélistes, dont Million Habte Begna, Expert principal des services commerciaux auprès de la Commission de l’Union africaine, Anthony Mveyange de Trademark East Africa et Marcellin Henry Ndong Ntah, Économiste principal, à la Banque africaine de développement (BAD) en Afrique de l’Est, conviennent que les besoins de développement de l’Afrique sont bien connus et qu’il faut continuellement sensibiliser la population à l’historique ZLECA et comment celle-ci peut changer la face du continent.
« Nous devons comprendre et apprécier la situation actuelle des pays et les différentes nuances auxquelles ils sont confrontés dans la mise en œuvre de la ZLECA et dans la recherche de signatures et de ratifications », précise M. Mveyange, ajoutant qu’il faut davantage de programmes de sensibilisation pour démontrer les avantages de l’Accord.
Pour sa part, M. Begna dit que les consultations nationales sont cruciales pour que les citoyens comprennent l’ensemble du processus et en tirent les avantages.
« Le secteur privé a un rôle crucial à jouer pour garantir que la ZLECA honore sa promesse faite aux peuples africains. Les stratégies nationales sont importantes et toutes les parties prenantes doivent être impliquées », dit-il.
M. Ntah de la BAD déclare : « La Banque croit en cette initiative. Nous avons commencé à soutenir de différentes manières, telles que accorder un financement pour les infrastructures régionales ; nous apportons un soutien direct aux pays et à la CUA auxquels nous avons alloué 5 millions de dollars en avril pour renforcer leur capacité à mettre en œuvre cette initiative ».
Les panélistes ont également discuté des modes de consommation de l’Afrique et de la nécessité de diversifier les sources économiques afin de créer davantage d’opportunités sur le continent ; de la nécessité de statistiques précises pour éclairer les politiques et les décisions ; des stratégies nationales de la ZLECA ; des Objectifs de développement durable et des sujets connexes.
À partir de juillet 2020, les droits de douane sur 90% des biens échangés entre les États parties à la ZLECA doivent être réduits par tranches annuelles égales jusqu’à ce qu’ils soient éliminés dans les cinq ans pour les non-PMA et dans les 10 ans pour les PMA.
Comme une dérogation spéciale, les pays du G6, l’Éthiopie, Madagascar, le Malawi, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe réduiront les droits de douane sur 90% des marchandises sur une période plus longue de 15 ans.
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