Yaoundé, 24 octobre 2020 (CEA) – « La Zone de libre–échange continentale africaine (ZLECAf) va offrir l’opportunité de créer un marché de plus de 1,2 milliards de personnes avec un PIB cumulé de 2,5 trillions de dollars américains, mais que peuvent échanger les pays de l’Afrique centrale sur ce nouveau marché continental » ?
« En raison de la COVID–19, l’Afrique n’est pas à même d’avoir accès aux denrées alimentaires qu’elle importe généralement des autres régions du monde. Fort de ses vastes étendues de terres arables et d’un ensemble homogène de géographies agricoles, pourquoi l’Afrique ne peut–elle pas produire localement lesdites denrées au lieu de les importer »?
« Face à des avancées majeures en termes de stockage de batteries (atteignant les 500 MW) et aux niveaux élevés d’irradiation solaire au Tchad et au Nord Cameroun, pourquoi ne pas promouvoir l’énergie renouvelable, en particulier le solaire, afin de créer des opportunités de développement dans l’arrière–pays de l’Afrique centrale »?
« La République du Congo est dotée d’importants gisements de potasse, un minerai essentiel à la production des engrais agricoles, avec une valeur brute de plus de 2 trillions de dollars américains–pourquoi donc ne pas produire localement les engrais et autres produits chimiques nécessaires à la production agricole dans le cadre d’une chaine de valeur à l’échelon continental qui comprend les producteurs du gaz naturel et du phosphate, tels l'Angola et le Maroc, respectivement »?
Tels ont été les points de réflexion émis par le Directeur du Bureau sous–régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA) – Antonio Pedro, à l’occasion d’une réunion de hauts représentants des onze pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale(CEEAC), vendredi.
Il s’est félicité de ce que 8 des 11 États membres de la CEEAC avaient ratifié l’Accord de la ZLECAf, mais a tout de même déploré le fait que l’Afrique centrale se retrouvait à la queue dans la plupart des classements des indices d’intégration régionale, en particulier la part des échanges intra–Afrique centrale.
D’après Pedro, la dynamique du choc de la demande engendrée par la ZLECAf et la COVID–19 conforte les principes fondamentaux d’un programme de développement tourné vers l’intérieur. Il a démontré comment les pays de l’Afrique centrale pourraient tirer parti de la ZLECAf, grâce au Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique centrale (PDIDE-AC), en cours d’élaboration avec l’appui de la CEA, pour développer les chaines de valeur régionales intégrées. Il a exhorté les capitaines d’industrie dans la région et au–delà à saisir cette opportunité.
Cette exhortation est intervenue au cours d’un échange virtuel organisé par la Commission de la CEEAC et animé par son Commissaire au Marché commun, affaires économiques, monétaires et financières, M. François Kanimba. Ledit échange s’inscrit dans le cadre des journées portes ouvertes de la communauté économique régionale marquant son 37ème anniversaire.
La CEEAC avait été instituée le 18 octobre 1983 par un traité signé à Libreville au Gabon. Révisé et adopté le 18 décembre 2019, ledit traité est entré en vigueur le 28 aout 2020. Les 11 États membres qui forment la CEEAC sont: Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda et Sao Tome et Principe.
Le Commissaire Kanimba a déclaré que l’initiative est le reflet de la vision de la nouvelle Commission de la CEEAC qui entend changer l’approche communicative de l’organe exécutif à l’égard des États membres, partenaires et peuples de la Communauté, dans l’optique d'accroitre la visibilité de ses travaux.
Il a justifié le choix du thème par la nécessité d’avoir des informations actualisées sur les dispositions des États membres relativement à l’entrée en vigueur de la ZLECAf prévue le 1er janvier 2021. Ce, afin d’identifier les actions pertinentes à incorporer au plan stratégique quinquennal de la Commission en cours d’élaboration.
Au cours de la rencontre virtuelle, les représentants de la plupart des États membres de la CEEAC ont déclaré qu’ils étaient disposés à bénéficier des concessions tarifaires de la ZLECAf (la liste de produits physiques étant disponible pour la majeur partie), tout en affirmant qu’ils n’étaient pas encore fixés sur la liste des services concernés. Ils ont invité la Commission de la CEEAC à encourager les pays membres à examiner et approuver rapidement les propositions des experts sectoriels, en perspective au marché commun.
Les représentants de nombreux pays ont affirmé qu’ils attendaient des clarifications de l’Union Africaine sur les règles d’origine des produits, en particulier ceux en provenance des zones économiques spéciales.
Le Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale a été félicité pour son appui substantiel aux États membres de la CEEAC, appui qui a consisté en une explicitation des tenants et aboutissants de la ZLECAf, toute chose qui a débouché sur la ratification de l’Accord, l’élaboration des stratégies nationales sur la ZLECAf et la formulation ou révision des plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique. La mise en œuvre desdits plans directeurs et stratégies sont des tremplins qui permettront à la sous–région de tirer le meilleur parti de la ZLECAf.
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