Rome, Italie, le 16 novembre 2017 (ECA) - Mme Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), exhorte ce mercredi, les gouvernements africains à intégrer stratégiquement l’urbanisation dans leurs plans nationaux de développement s’ils veulent bénéficier pleinement de la croissance et de la transformation sur le continent.
Prenant la parole lors d’une conférence internationale sur les villes africaines à Rome, Mme Songwe dit que les objectifs de l’Afrique en matière de diversification économique et d’industrialisation ne se réaliseront pas sans une urbanisation bien planifiée et bien gérée.
« Pour construire des villes efficaces, l’Afrique doit garantir l’inclusion de ses villes, créer des emplois pour les jeunes, offrir des espaces pour l’innovation et les loisirs », indique-t-elle, ajoutant que « il existe des opportunités considérables pour les villes pour parvenir à la transformation structurelle mais que des défis subsistent ».
Elle fait allusion à l’histoire des villes africaines et de la transition urbaine rapide que connaît actuellement le continent, affirmant que les villes sont submergées par la demande d’emplois, de logements et de services, mais que la tendance représente une formidable opportunité pour accélérer le programme de transformation de l’Afrique.
« Les villes africaines ont un passé riche et fier de Tombouctou au Bénin et à Mombasa, qui peuvent et doivent inspirer leur avenir », indique Mme Songwe.
La Secrétaire exécutive de la CEA dit que l’urbanisation de l’Afrique est une mégatendance inévitable qui requiert une réponse immédiate.
« Il existe une fenêtre d’opportunité limitée pour répondre efficacement à la croissance urbaine rapide de la région », informe-t-elle, ajoutant que l’urbanisation nécessite des investissements substantiels « mais ne rien faire n’est pas une option. Les rendements des investissements urbains sont élevés, mais les coûts de la négligence des investissements dans les villes le sont aussi ».
Mme Songwe affirme que la centralité de l’urbanisation pour la croissance économique et la transformation est déjà explicitement reconnue par les pays africains tels que l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Maroc, le Sénégal et le Rwanda.
« Cela est encourageant et à imiter à travers le continent, de sorte que l’urbanisation devienne une base ou un statut de revenu intermédiaire, une priorité essentielle pour la plupart des États membres africains.
Contribution de la CEA au programme urbain africain
Mme Songwe précise aux délégués qu’en reconnaissance de l’ampleur de la vague urbaine qui s’étend sur le continent, la CEA a élaboré une stratégie et un programme de travail pour que l’urbanisation soit pleinement exploitée pour la transformation structurelle du continent.
Le Rapport économique 2017 de la CEA sur l’Afrique met l’accent sur l’urbanisation et l’industrialisation, reconnues en raison des idées novatrices et de l’approche novatrice qu’ils véhiculent. En guise de suivi, la CEA a développé une plate-forme d’apprentissage en ligne pour former les décideurs politiques africains dans ce domaine.
La CEA a également joué un rôle déterminant dans la définition du programme urbain de l’Afrique.
« Nous avons joué un rôle clé dans le développement de la Position africaine commune de l’Union africaine lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), qui a directement inspiré le Nouvel agenda urbain adopté à Quito, en 2016, lors de la conférence. Actuellement, nous collaborons avec ONU-Habitat et l’Union africaine pour développer un cadre de mise en œuvre du Nouvel agenda urbain assurant l’alignement sur les priorités continentales et nationales pour une croissance inclusive », déclare Mme Songwe.
Qui plus est, ajoute-t-elle, la CEA aide les États membres à mieux intégrer l’urbanisation dans les plans de développement nationaux, en mettant particulièrement l’accent sur l’industrialisation. Ceci est basé sur des directives et des modules de formation pour aider les pays africains dans la coordination intersectorielle de l’urbanisation à travers les ministères chargés de la planification du développement.
En outre, fait-savoir Mme Songwe, la CEA travaille avec les États membres pour renforcer les données et statistiques urbaines, compte tenu des graves lacunes qui entravent les mesures efficaces et opportunes.
« En particulier, davantage de données économiques sur les villes sont nécessaires pour élargir la portée des analyses et des politiques sur les questions urbaines, ainsi la CEA a lancé une initiative régionale pour estimer la contribution des villes au PIB », précise-t-elle.
Mme Songwe souligne l’engagement de la CEA à favoriser les partenariats pour aider les États membres africains à déployer l’urbanisation potentielle pour la croissance et la transformation.
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