Addis-Abeba, le 3 novembre 2014 (CEA) - Les panélistes qui participent à la 9e Conférence économique africaine à Addis-Abeba, sont unanimes : les initiatives visant à combler les lacunes en matière de technologies et d’innovations en Afrique ont été freinées par le manque de politiques nationales cohérentes en faveur de l’innovation – incluant les cadres réglementaires et régimes incitatifs appropriés.
Au cours de la séance plénière portant sur le « Rôle de la recherche et de l’innovation dans l’amélioration de la productivité et de la compétitivité en Afrique », les participants ont fait observer que le manque de partenariats stratégiques entre les secteurs public et privé dans les domaines de l’éducation et du développement des compétences, ainsi que l’insuffisance des politiques destinées à renforcer la disponibilité de capital-risque en Afrique, continuent de compromettre les efforts du continent pour combler les lacunes en matière d’innovation.
Panélistes et participants ont également souligné la nécessité que chacun des pays développe une stratégie d’innovation cohérente, dotée d’une feuille de route claire sur sa réalité et sa situation spécifiques, afin de faciliter les progrès en matière de suivi.
Autres nécessités : disposer d’une approche ciblée, mais aussi rationaliser les priorités des politiques, afin d’améliorer la cohérence et réduire les doubles emplois.
« Il s’agit de prendre du recul, pour comprendre quels sont nos avantages comparatifs, puis de nous focaliser dessus pour développer des centres d’excellence autour de ces avantages comparatifs », a indiqué le modérateur de la séance, Antonio Pedro, directeur du bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est auprès de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), qui a récapitulé les principaux enjeux formulés au cours de la session.
Dans ses propos, Abebe Shimeles, directeur de la division Recherche en développement de la Banque africaine de développement (BAD), a insisté sur la nécessité, pour les gouvernements, de mettre en place une politique cohérente et pertinente pour aider le secteur privé à stimuler l’innovation. « Dans la plupart des pays africains à faible revenu, même les éléments de base représentent des défis pour le secteur privé », a indiqué Abebe Shimeles.
« Le rôle de l’État doit être défini de telle sorte que le secteur privé puisse disposer d’un environnement favorable », a-t-il ajouté, en rappelant que les partenariats entre les secteurs public et privé peuvent être efficaces, à condition que le rôle du gouvernement et celui du secteur privé soient clairement définis.
Pour sa part, Kasirim Nwuke, chef de la section Nouvelles technologies et innovation auprès de la CEA, a fait observer que, pour améliorer les compétences technologiques, le secteur privé dans les pays africains doit être capable de maîtriser les technologies importées, de les adapter au contexte local, de les optimiser et, pour finir, de s’en servir comme base pour créer des innovations à l’échelle locale.
Pour pouvoir se développer et influer sur l’étendue et la profondeur des relations industrielles, les entreprises africaines ont besoin de compétences et des technologies, nécessaires pour améliorer les processus de production et identifier les débouchés commerciaux.
De même, pénétrer les chaînes mondiales d’approvisionnement et de valeur implique que les entreprises africaines améliorent leur compétitivité opérationnelle, se conforment aux normes techniques internationales et adoptent des pratiques de fabrication d’envergure mondiale – ce qui nécessite, dans beaucoup de cas, un niveau d’expertise difficilement accessible.
Les participants ont également fait remarquer que le rythme du développement et de l’innovation en matière de compétences et de technologies s’est vu ralentir en Afrique. Notamment en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée et de diplômés universitaires, de laboratoires et d’équipements scientifiques de haut vol, de financements à long terme, d’initiatives du secteur privé qui soient probantes et de capacités managériales avérées.
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