Il faut un leadership fort pour limiter les accidents de la route, les blessures et les décès

Addis-Abeba, Éthiopie, le 6 mai 2019 (CEA) - La cinquième Semaine mondiale de la sécurité routière des Nations Unies, qui se déroule du 6 au 12 mai, débute aujourd’hui avec un cri de ralliement pour un leadership fort dans le monde pour faire progresser la sécurité routière dans les pays et les communautés.

L’objectif ambitieux de la campagne est de réduire de moitié le nombre de décès et de blessures dus aux accidents de la route dans le monde d’ici 2020. Soutenu par la cible 3.6 des ODD, qui appelle les gouvernements à prendre de nouvelles mesures pour réduire le nombre d’accidents de la route, la campagne préconise un leadership fort aux niveaux national et local pour que le monde atteigne la sécurité routière, car il s’agit d’un élément essentiel à la réalisation des Objectifs de développement durable.

Mme Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), décrit le risque de décès par accident de la route en Afrique. « Les chiffres, qui atteignent 26,6 pour 100 000, contre 17,0 en Asie du Sud-Est et 9,3 en Europe, selon le Rapport 2018 de l’OMS sur la sécurité routière, et l’analyse de la CEA devraient nous amener à opérer des changements majeurs en matière de politique et de législation », dit-elle.

En outre, les examens de performance en matière de sécurité routière, entrepris conjointement par la CEA et le secrétariat de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la sécurité routière, révèlent l’ampleur du problème de la sécurité routière dans des pays comme l’Ouganda et le Cameroun.

L’indice de gravité des accidents en Ouganda est de 24 personnes tuées pour 100 accidents de la route. En moyenne, l’Ouganda perd 10 personnes par jour dans des accidents de la route, le niveau le plus élevé d’Afrique de l’Est. Le coût annuel global des accidents de la route est actuellement estimé à environ 1,2 milliard de dollars, soit 5% du PIB de l’Ouganda.

Au Cameroun, 16 583 accidents de la route et 1 500 décès sont enregistrés en moyenne chaque année. Le risque de mortalité sur les routes est estimé à 26,7 pour 100 000 habitants.

La situation en Ouganda et au Cameroun reflète celle de l’ensemble du continent. Les recherches de la CEA montrent que les pays africains ont de piètres résultats en matière de gestion de la sécurité routière.

« Beaucoup de nos pays ont des arrangements institutionnels, des finances et des données inadéquats pour faire face au carnage sur nos routes et aborder ces questions dans leur intégralité nécessite un leadership fort, c’est pourquoi le thème de l’édition 2019 de la semaine de la sécurité routière des Nations Unies ; Un leadership pour la sécurité routière, est pertinent ».

La campagne s’inscrit dans le cadre de la Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020, officiellement proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en mars 2010. Son objectif est de stabiliser et de réduire le nombre de décès de la route prévus dans le monde. La campagne appelle également le public à prendre la parole et à exiger une législation et des politiques adéquates permettant de sauver des vies.

La Décennie d’action vise à prévenir les accidents et les blessures liés aux accidents de la route qui selon les experts, coûteraient la vie à 1,9 million de personnes chaque année d’ici 2020. Le plan trace les mesures à prendre pour renforcer la sécurité des routes et des véhicules ; améliorer les services d’urgence et mettre en place une gestion de la sécurité routière en général. Il appelle également à une législation et à une application renforcées en matière de vitesse.