Douala, le 2 octobre 2017 (CEA) - La Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Giovanie Biha, a été grandement applaudie lors d’un dîner-débat, à Douala après avoir exposé des objets produits par des femmes entrepreneurs camerounaises locales.
« Je veux vous montrer ces huiles, sacs à main et produits naturels à base de plantes de qualité fabriqués au Cameroun », déclare Mme Biha. « Ce sont des produits biologiques et de qualité supérieure, je peux vous l’assurer. Je vous encourage tous à en acheter avant de quitter Douala. Nous parlons de promouvoir les produits locaux et devons, par conséquent, montrer l’exemple ».
Le débat était un évènement spéciale organisé lors de la 33ème réunion du Comité intergouvernemental d’experts pour l’Afrique centrale (ICE2017), qui s’est déroulé du 26 au 29septembre à Douala, sous le thème « Fabriqué en Afrique centrale : d’un cercle vicieux à un cercle vertueux ».
Les panélistes ont concentré leurs discussions sur les moyens de faire du label « Fabriqué en Afrique centrale » une réalité en développant et en renforçant la capacité industrielle locale et la base de consommateurs.
Quelques entrepreneurs locaux ont été invités à présenter leurs produits lors de la conférence. Mme Biha qui avait visité les stands d’exposition plus tôt dans la journée et acheté certains produits, s’adressant aux co-panélistes se dit impressionnée par la qualité des produits et se demande « pourquoi on ne les trouve pas sur les marchés européens et américains alors que nos propres marchés sont inondés de leurs produits ».
Le co-panéliste, Wago Jean-Baptiste de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), soutient que l’image est l’une des rares raisons pour lesquelles les produits locaux ne sont pas bien positionnés sur le marché international.
« Le sac à main que Mme Biha vient de nous montrer est de très bon et il ne fait aucun doute sur sa qualité », indique M. Wago. « Mais ce qui vous frappe au premier regard, c’est que celui-ci n’a ni logo, ni adresse et ne porte aucun nom du producteur. Comment une personne intéressée par ce sac et voulant y investir ou simplement acheter en grande quantité, peut contacter le producteur » ?
Les panélistes comprenaient Giovanie Biha de la CEA, Wago Jean-Baptiste d’OAPI, un représentant du ministère de l’environnement du Cameroun, Eba Ebe Gabriel et Helen Tsobgni Tioma, qui dirige l’Association des femmes d’affaires du Cameroun.
Le consensus général qui en est ressorti est que l’Afrique centrale possède les ressources naturelles, les compétences et les talents nécessaires pour faire du « Fabriqué en Afrique centrale » une réalité. Mais il faut faire plus en termes de partenariats ; de financement pour les petites et moyennes entreprises ; d’emballage des produits locaux de manière à être compétitif sur le marché international et de tarification.
La question de tarification a été soulevée par certains participants qui ont estimé que les produits locaux ont tendance à être plus chers que ceux importés. Les produits importés ont donc un avantage de marché par rapport aux produits fabriqués localement. Cela tient du fait que les fabricants en Europe, en Amérique et en Asie sont impliqués dans la production à grande échelle et à moindre coût, compte tenu de leurs technologies et de leurs machines relativement plus avancées.
Pour Mme Biha, la question ne doit pas être de savoir si nous pouvons produire de bonnes choses en Afrique centrale. Nous devons plutôt penser à « des moyens de faire en sorte que ces petites et moyennes entreprises puissent croître, se développer et réfléchir au-delà de leur clientèle limitée ».
« Consommons et faisons la promotion de nos produits Fabriqué en Afrique central », ajoute Mme Biha.
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