Des progrès inégaux en matière d’intégration régionale sur le continent

Addis-Abeba, le 31 mars 2016 (CEA) - «Il faudrait considérer l’intégration régionale comme une voie et une opportunité de renforcer la croissance durable en Afrique», déclare M. René N'Guettia Kouassi, Directeur du Département des affaires économiques, à la Commission de l’Union africaine, lors de l’ouverture du Comité d’experts de la Neuvième conférence conjointe de la CEA-UA. Les experts se réunissent dans la perspective de la réunion ministérielle, la semaine prochaine, sur le thème: «Vers une approche intégrée et cohérente de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de l’Agenda 2063 et des Objectifs de développement durable».

Dans son discours aux experts, M. Kouassi demande aux pays africains d’accélérer les efforts d’intégration. « Certains objectifs ont été remplis, mais le rythme ne suit pas car il est encore lent, surtout en comparaison avec le reste du monde », affirme-t-il.

Selon le Traité d'Abuja, l’intégration régionale reste une stratégie viable pour que l’Afrique atteigne une croissance économique et un développement durables, réduise la pauvreté et participe efficacement au processus de mondialisation. M. Kouassi explique qu’avec le Traité d’Abuja, les Communautés économiques régionales du continent devaient parvenir à une intégration plus large lors de la dernière phase qui consiste à la période 2009-2018». Il souligne cependant que les engagements de l’Afrique en matière d’intégration régionale ont souffert d’une absence de mise en œuvre. À titre d’exemple, le Traité d’Abuja stipule qu’une Union douanière continentale soit créée d’ici 2019. «Nous  n’y sommes pas encore. Nous devons améliorer cette situation avant tout, affirme M. Kouassi.

Il félicite la Communauté d’Afrique de l’Est (le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda) pour sa grande avancée vers l’intégration, avec la création d’un marché commun en 2010. M. Kouassi demande aux pays africains de faire face aux défis de l’intégration régionale, telles que les préoccupations concernant la souveraineté, les infrastructures non intégrées, la vulnérabilité aux chocs et aux services logistiques médiocres.

Le fait marquant de la semaine concerne le lancement de la septième édition du Rapport sur l’état de l’intégration régionale en Afrique, intitulé « Innovation, compétitivité et intégration régionale  », ainsi que l’Indice de l’intégration régionale. Ces deux rapports conjointement publiés par la CEA, la CUA et la BAD affirment l’urgence d’une intégration régionale en tant que facteur et bénéficiaire de l’innovation.

Pour ce qui est de la préoccupation soulevée par les participants, en ce qui concerne le rôle d’entrave qu’a joue l’inflation aux efforts d’intégration du continent, M. Adam Elhiraika, Directeur de la Division des politiques macroéconomiques, à la CEA déclare aux participants que le fait que «les échanges commerciaux entre les pays africains aient été plus importants de sorte à réduire l’inflation», a frappé de nombreux pays en 2015.

Il recommande que l’Afrique produise plus de biens de consommation pour le marché régional et ne dépende plus des marchandises en provenance de l’extérieur.

La Conférence annuelle rassemble des représentants des États membres des deux institutions en charge  des finances, des affaires monétaires, de la planification économique et de l’intégration et des ministres des finances, de la planification et du développement économique. La Conférence  de cette année se déroule sous la bannière de la Semaine du développement africain.

L’évènement prend fin le 5 avril.

 

Note à l’UA et aux rédacteurs: La CEA n’utilise le titre de Docteur que seulement pour les médecins et dans ce communiqué de presse, Dr René N'Guettia Kouassi répond en qualité de Monsieur.

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