Lagos, Nigéria, 6 décembre 2019 (CEA) - Le Nigéria devra s’investir dans des politiques complémentaires pour positionner le secteur privé afin de tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ainsi que des groupes de soutien qui susceptibles d’être vulnérables aux mutations dans le commerce, y compris des femmes, des jeunes et des micro-petites et moyennes entreprises (MPME).
Telles sont les paroles prononcées ce vendredi, par Bakary Dosso, Directeur par intérim du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest (BSR / AO), dans ses remarques de clôture du Forum national de deux jours sur la ZLECA qui s’est tenu à Lagos, sous le thème, « Mise en œuvre efficace pour l’industrialisation et le développement économique inclusif au Nigéria ».
Le secteur privé, dit-il, pourra supporter des coûts liés au réajustement structurel de l’économie alors compte tenu des nouvelles opportunités offertes et des pressions concurrentielles présentées par l’accord.
« Les pertes à court terme de la ZLECA ne sont pas une raison pour ne pas aller de l’avant. L’histoire nous apprend que les gains à long terme de la libéralisation du commerce l’emportent largement sur les coûts d’ajustement à court terme », indique M. Dosso, s’exprimant au nom de la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe.
« Il est crucial que le processus de la ZLECA soit accéléré. Le gouvernement, les acteurs du secteur privé et les partenaires doivent travailler ensemble pour garantir que ce réajustement soit aussi peu coûteux et de courte durée que possible ».
M. Dosso informe que les discussions lors du Forum national du Nigéria sur la ZLECA ont fait ressortir un large consensus sur le fait que la ZLECA offre un potentiel important pour stimuler le commerce, l’industrialisation, la croissance économique et la réduction de la pauvreté au Nigéria.
« Pourtant, ces gains potentiels ne seront pas automatiques et, comme tout autre accord commercial, la ZLECA engendrera des coûts d’ajustement à court terme, en plus des gagnants et des perdants. Le Nigéria devra faire face aux coûts de mise en œuvre directs associés à l’introduction de nouvelles réformes imposées par l’Accord », affirme-t-il.
M. Francis Anatogu, Assistant spécial principal du Président Buhari sur les questions du secteur public, déclare qu’il est clair que la ZLECA présente plusieurs opportunités potentielles mais, ajoute qu’elles ne peuvent être exploitées que par ceux qui sont prêts à agir.
« Il s’agit des 200 millions de Nigérians et pas seulement de quelques-uns. La ZLECA représente une opportunité pour sortir 100 millions de nos habitants de la pauvreté », mentionne-t-il, ajoutant que le Forum n’est qu’un des nombreux engagements prévus pour affiner la stratégie de mise en œuvre de la ZLECA dans le pays.
Points clés du forum sur les actions prioritaires du Nigéria afin de maximiser les gains de la ZLECA
- Un accès préférentiel aux marchés est important, mais il est encore plus important de réduire les coûts commerciaux non tarifaires auxquels sont confrontées les entreprises africaines importatrices et exportatrices ;
- Une opérationnalisation du mécanisme intégré de barrières non tarifaires (NTB) de la ZLECA pour le suivi, la notification et l’élimination des NTD, en plus des mesures complémentaires de facilitation du commerce et de coopération douanière, est cruciale ;
- L’achèvement rapide des négociations sur la libéralisation du commerce et les questions de la phase II sur la politique de concurrence, l’investissement et les droits de propriété intellectuelle sont essentiels ;
- Il est impératif que les questions en suspens concernant les règles d’origine soient finalisées d’ici la fin de l’année. Des règles d’origine strictes peuvent s’avérer particulièrement contraignantes pour les MPME. Un manuel sur les règles d’origine guiderait ces entreprises à bénéficier des préférences commerciales dans le cadre de la ZLECA.
- Il n’est pas possible de participer au commerce sans se conformer aux normes et exigences techniques applicables aux produits commercialisés. La ZLECA devrait être utilisée comme plate-forme pour la coopération continentale sur les infrastructures de qualité. Le Nigéria, en tant que leader des normes dans la région, peut offrir un coup de main aux pays les moins habilités ;
- La ZLECA ne sera pas un succès et ne sera pas favorable au développement sans une approche participative et sans s’engager avec ceux qui ont tout à gagner ou à perdre de l’Accord. Le partage d’informations et la sensibilisation au contenu des accords sont essentiels ;
- Pour que la ZLECA fonctionne au Nigéria, il faudra créer des structures institutionnelles pour la mise en œuvre de l’accord ;
- La mise en œuvre de la ZLECA doit inclure des politiques complémentaires pour maximiser ses gains mais aussi pour garantir que ses avantages soient partagés de manière plus équitable.
Le Forum plaide pour l’intégration de la ZLECA dans le plan national de développement du Nigéria, donnant un élan supplémentaire aux politiques complémentaires nécessaires pour soutenir les gains de la ZLECA.
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