Des mesures urgentes, nécessaires, pour lutter contre le manque d’infrastructures en Afrique, dit Mofor de la CEA

Addis-Abeba, Éthiopie, 12 septembre 2017 - (CEA) – L’Afrique a besoin d’infrastructures modernes et durables si le continent veut transformer ses économies et réaliser ses aspirations de développement telles que définies dans l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, indique Linus Mofor, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Lors d’une présentation sur le thème « Autres sources d’investissement dans des infrastructures résilientes et le financement du climat », M. Mofor, Chargé principal des affaires environnementales au Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC), déclare que les infrastructures sont essentielles au développement économique du continent et ajoute qu’un montant d’environ 100 milliards de dollars américains par an est nécessaire pour faire face au déficit d’infrastructures en Afrique.

La présentation a été préparée pour le Forum 2017 sur le Fonds stratégique pour le climat (FSC) de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), qui vient de s’achever à Rabat, au Maroc.

« Pour nous, des infrastructures résilientes au climat signifient des infrastructures performantes dans le climat d’aujourd'hui et de demain. En tant que tel, intégrer la résilience climatique dans le développement d’infrastructures représente un dividende, mais avec un coût différentiel initial qui est amorti au cours de la vie du projet », déclare M. Mofor, ajoutant que ses réflexions se réfèrent au Fonds africain d’investissement en matière de résilience climatique (AFRI-RES).

AFRI-RES est une initiative conjointe de la CEA, de la Banque mondiale, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque africaine de développement (BAD).

L’Agenda 2063 met l’accent sur « des infrastructures d’intégration de classe mondiale qui sillonnent le continent » comme une condition essentielle pour réaliser la nouvelle renaissance africaine.

« Pourtant, le continent souffre toujours d’un manque d’infrastructures chronique dans tous les secteurs, ainsi que de services d’infrastructures de qualité médiocre et coûteux par rapport à d’autres régions du monde », dit M. Mofor.

Il dit que le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), approuvé par les dirigeants du continent en 2012, énonce un plan ambitieux à long terme pour combler l’écart en matière d’infrastructures en Afrique, notamment en augmentant de façon considérable la production d’énergie hydroélectrique et la capacité de stockage de l’eau.

M. Mofor fait savoir que le manque d’infrastructures en Afrique présente à la fois une opportunité et un défi.

Le défi, dit-il, concerne l’utilisation des ressources publiques limitées pour combler un écart aussi important et le faire assez rapidement pour faire face à une demande croissante et s’assurer que les investissements d’aujourd'hui ne deviennent pas des ressources inexploitables en raison des impacts négatifs du changement climatique.

« L'opportunité réside dans l’adoption d’une nouvelle approche de l’économie climatique pour répondre au programme de développement de l’Afrique, c’est-à-dire que la croissance économique et la durabilité soient considérées comme les deux faces d’une même pièce », informe M. Mofor.

« Ainsi, l’Afrique peut bénéficier d’un avantage tardif et apprendre des expériences d’autres régions dans le monde pour brûler les étapes et construire des infrastructures résilientes au climat ».

M. Mofor indique que les infrastructures limitées existante en Afrique sont déjà gravement touchées par les évènements extrêmes associés au changement climatique.

En 2015, la Banque mondiale et la CEA ont publié les résultats d’une étude intitulée, « Renforcer la résilience climatique des infrastructures en Afrique (ECRAI) ».

L’étude a révélé que l’incapacité à intégrer le changement climatique dans la planification et la conception des infrastructures en énergie et eau pourrait entraîner des pertes de revenus hydroélectriques de l’ordre de 5 à 60% et d’une perte de recettes entre 15 à 130% de la valeur de référence.

« Les résultats de l’étude ECRAI appellent au besoin urgent d’aider les pays africains et les promoteurs de projets à construire des infrastructures de qualité qui soient performants dans un climat d’aujourd'hui et de demain incertain, d’où l’existence d’AFRI-RES », dit M. Mofor.

AFRI-RES vise à renforcer les capacités des institutions africaines et des promoteurs de projets à intégrer l’information et les services climatiques dans la planification, la conception et la mise en œuvre des investissements dans les infrastructures afin de renforcer leur résilience à la variabilité et à la variation du climat dans certains secteurs, en particulier l’énergie, l’eau, les transports et l’agriculture.


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