Des mesures urgentes nécessaires pour lutter contre le changement climatique car les catastrophes météorologiques extrêmes s’intensifient

Addis-Abeba, le 14 septembre 2017 (CEA) - Il faut agir de toute urgence et prendre des mesures sans tarder sur le climat compte tenu de la gravité, de la fréquence et du taux de perturbations liées au climat à travers le monde et en Afrique, déclare ce jeudi, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Mme Vera Songwe.

Dans un discours lu en son nom lors de la première Conférence annuelle ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) Forum Africa Hydromet 2017 à Addis-Abeba, Mme Songwe dit que la capacité de l’Afrique à faire face à de tels évènements et ce avec forte résilience est limitée en raison du manque d’informations, d’infrastructures intelligentes sur le climat et de ressources pertinentes qui puissent être facilement déployées pour isoler les personnes, les vies et les moyens de subsistance de ces catastrophes.

« Le temps s’écoule inexorablement et l’Afrique doit rassembler toutes ses ressources, ses énergies et ses innovations pour un changement qui transformera les conditions socio-économiques de son peuple », dit-elle.

Le changement climatique, indique Mme Songwe, offre à l’Afrique la possibilité d’opter pour un modèle de développement qui favorisera la croissance, préservera l’environnement et offrira des opportunités à ses populations en utilisant un modèle de croissance à faible émission de carbone.

« En somme, cela signifie que nous devons avoir un plan et une stratégie qui appuieront l’action locale, nationale et régionale pour faire du changement climatique notre atout. Par conséquent, notre point de départ est de reconnaître que nous ne pouvons pas renforcer la résilience climatique en dehors des paramètres et des plans de l’Agenda 2063 et des Objectifs de développement durable de 2030 », ajoute-t-elle.

La résilience climatique n’est pas seulement un moyen d’obtenir des résultats escomptés de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030, fait savoir la Secrétaire exécutive. Et ajoute que « cela étend les principales cibles de ces cadres dans le but de faire croître la croissance économique et de préserver l’environnement comme une brillante illustration de notre humanité ».

La croissance de l’Afrique, dit-elle, dépend fortement des secteurs sensibles au climat et des ressources naturelles.

Mme Songwe fait remarquer que l’Ouragan Irma et Harvey et les glissements de terrain catastrophiques en Sierra Leone, qui ont entraîné d’innombrables destructions et pertes de vies, dénotent la dure réalité qu’il faut agir d’urgence pour lutter contre les extrêmes climatiques.

« Il ne suffit tout simplement pas de percevoir le changement climatique, la variabilité et les évènements extrêmes comme complémentaire à un éventail de problèmes urgents dans le monde. Nous devons considérer le changement climatique et ses manifestations négatives comme une opportunité de repenser notre modèle de croissance, non pas de façon unique, mais dans le cadre de notre système de survie. Bref, la croissance et la préservation de l’environnement ne sont pas contradictoires », ajoute-t-elle.

 

Soutien de la CEA

Mme Songwe dit que la CEA, par l’intermédiaire de son Centre africain en matière de politique sur le climat (CAPC) avec le soutien de ses partenaires, apporte un appui aux États membres depuis 2011 dans l’élaboration de la politique climatique, des stratégies et de la formulation du plan d’action ainsi que dans le renforcement de leurs capacités à planifier et à faire face aux défis climatiques.

Plusieurs programmes ont été développés depuis, notamment le consortium tripartite de la CEA, de la Commission de l’Union africaine (CUA) et de la Banque africaine de développement (BAD) - ClimDev-Afrique, qui vise à renforcer les services d’information hydrométrique, l’analyse analytique des impacts climatiques sur les secteurs économiques et les opportunités clés qui découlent du changement climatique. Il existe également des Services d’informations météorologiques et climatologiques pour l’Afrique (WISER) qui visent à créer environnement favorable pour adopter et utiliser des services d’informations sur le climat dans la planification du développement et des investissements.

L’Ambassadeur de l’Union européenne, Ranieri Sabatucci, a également pris la parole lors de la réunion ministérielle du Forum Hydromet.

Il indique que les infrastructures de haute technologie et les connaissances de l’observation de la Terre sont une priorité essentielle pour l’UE et ne manque pas d’ajouter que d’énormes ressources ont été investies dans ce domaine en Europe et en Afrique.

« Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous nous intéressons particulièrement à ces technologies, mais nous pensons surtout qu’elles offriront de nombreux avantages et progrès, y compris, par exemple, notre capacité collective à gérer et à relever les défis qui nous sont posés par le réchauffement climatique », dit M. Sabatucci. De plus, dit-il, le rêve de renforcer la résilience climatique grâce à un meilleur accès et une gestion de l’information climatique devient une réalité.

Le Commissaire de l’UA à l’économie rurale et à l’agriculture, Mme Josefa Lionel Sacko, s’exprimant au nom du Président Moussa Faki Mahamat, fait savoir que les services d’Hydromet, qui modernisent les services météorologiques, climatologiques et de l’eau, sont ce dont le continent a besoin pour réaliser les objectifs et les aspirations de l’Agenda 2063.

Le Forum, qui a réuni des ministres africains et des experts du climat, des services météorologiques et services connexes, s’achève ce vendredi.


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